- Scopalto Avant d'être une revue, 50° nord est une association qui réunit toutes les institutions d'art contemporain du Nord. Comment est né ce projet ?
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50° nord est née en 1997 sur la volonté de petites et moyennes structures situées sur le département du Nord à se fédérer. Naturellement, le réseau 50° nord s'est développé en intégrant à la fois des musées, le Frac Nord-Pas-de-Calais ou encore des écoles supérieures d'art afin d'amorcer une action de péréquation entre ses membres ; mais aussi, par l'ouverture hors des frontières de la région Nord-Pas-de-Calais, avec aujourd'hui plus d'un tiers des membres situés en Belgique.
- A quel moment avez-vous décidé de créer la revue 50° nord ?
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Douze ans après sa création, le réseau 50° nord a créé une revue annuelle critique. 50° nord revue d’art contemporain proposait une plate-forme d’expression au monde de l’art de l’eurorégion Nord en fournissant un discours sur les œuvres et leurs différentes médiations, afin de garder la trace de l’activité du territoire. Il s'agissait d'un espace de diffusion, de création et de réflexion qui s'engage à pointer du doigt l'effervescence artistique d'un territoire.
La revue, rétrospective, offrait un retour chronologique sur une année de création eurorégionale dans le champ des arts plastiques et visuels. Ceci était mis en valeur de diverses façons à travers des articles critiques sur des expositions ou des artistes, des comptes-rendus de lecture, des entretiens, etc.
L'idée première était d'accueillir les contributions de critiques confirmés ou non, d'universitaires et de jeunes chercheurs, mais aussi de laisser une large place aux artistes en leur confiant des cartes blanches. À vocation internationale, 50° nord revue d’art contemporain était bilingue français/anglais.
- Aujourd'hui, la revue ne paraît plus mais a laissé sa place à Facettes. Pourquoi créer cette nouvelle revue ? Quelle est sa ligne éditoriale ? Qu'attendez-vous de cette nouvelle expérience ?
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Suite au lancement du 5ème numéro de la revue 50° nord en 2013, les membres du réseau ont souhaité faire un bilan de cette action, entamée par le réseau en 2009.
Malgré un lancement prometteur, un sondage a permis de révéler que la revue 50° nord était encore mal identifiée et n'avait pas encore trouvé son public. Ainsi, l'objectif de valorisation de la richesse et de l'intérêt des projets d'artistes et de structures du territoire eurorégional ne saurait être rempli sans une meilleure diffusion.
En ce sens, le réseau 50° nord a décidé de créer une nouvelle ligne éditoriale à cette revue. Cela commença par le choix du nom, "Facettes", donnant à cette revue une indépendance certaine, le passage à la gratuité, la création d'une nouvelle identité graphique, le passage à la couleur, l'ouverture du comité de rédaction à des professionnels extérieurs au réseau 50° nord et principalement, l'arrêt de la dimension rétrospective des articles. Facettes se veut être un espace de collaboration, de débat et de recherche de la scène artistique transfrontalière franco-belge (Nord-Pas-de-Calais, Wallonie et Bruxelles). Elle examine les données et enjeux de la création contemporaine dans le champ des arts plastiques et visuels. Chaque numéro devient l’occasion de s'interroger sur une thématique, de l’explorer sous différentes perspectives, de porter des regards croisés sur ce qui fait l’actualité de l’art. La revue Facettes affirme l'exigence de son contenu dans la multiplicité des approches et des points de vue. Artistes, critiques d'art, commissaires, universitaires, jeunes chercheurs et autres acteurs du monde de l'art sur la scène eurorégionale et européenne, contribuent ainsi au développement de cette revue.
- A titre personnel vous êtes très impliquée dans l'essor de l'art contemporain : vous avez fondé Upsilon qui oeuvre au développement de la création visuelle et fait partie du Village, un site d'expérimentation artistique. Aujourd'hui, vous présidez l'association Vecteur Interface. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
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En effet, j'ai créé en 2010 la base de données visuelles en ligne Upsilon. Parallèlement, j'ai fondé upsilon.li, lieu de diffusion en arts visuels. Pendant deux ans, j'y ai invité de nombreux artistes à questionner l’Internet comme espace de production.
En 2012, j'ai développé, en appui à Upsilon, Sigma crtl, une base de données dédiée aux artistes, éditeurs et espaces pratiquant le support Internet.
Depuis 2010, je participe à et organise des expositions dont la plus récente, Achemar à la Gare Saint-Sauveur en collaboration avec la malterie et lille3000, questionne la nature humaine. Je m’intéresse dans ma pratique curatoriale au processus du regard sur l’œuvre.
J'ai administré l’association Le Village, site d’expérimentation artistique pendant près de deux ans, où j'ai pu définir et coordonner des actions structurantes et prospectives en Bretagne.
Aujourd’hui, membre de C-E-A, je préside l’association Vecteur interface, plate-forme de transmission, de recherche et d’expérimentation des pratiques curatoriales contemporaines, dont la prochaine interface aura lieu dans une école d'art au printemps 2015.