Artistes au soleil

Longtemps dédaignée pour son caractère « archaïque », encore largement méconnue des visiteurs parcourant les routes du vin ou de la foi, l’architecture religieuse girondine du xie siècle a fait l’objet, voilà quelques années, d’une approche renouvelée.

Au numéro 3 de la rue d’Arcachon (quartier Saint-Genès), le vent souffle dans les rideaux d’une fenêtre qui révèle l’intime d’une toile revisitée.

Au numéro 3 de la rue d’Arcachon (quartier Saint-Genès), le vent souffle dans les rideaux d’une fenêtre qui révèle l’intime d’une toile revisitée.

Né d’une collaboration étroite entre aquitanis, les architectes et les usagers, le Locus Solus donne la parole aux fameux « habitants fantômes », ici impliqués dans le projet d’un bout à l’autre.

Portraits de ceux qui font vivre la culture en Nouvelle-Aquitaine. Des talents à suivre…

Peintre, dessinateur, affichiste, vidéaste, et même chanteur, Jean-François Duplantier, alias Jofo, fait feu de tout bois depuis trois décennies. Ses oeuvres personnifiées par Toto, petit bonhomme aux yeux éberlués, grands ouverts sur le monde, sont ancrées dans le paysage bordelais, des fenêtres arrondies de l’hôpital des enfants à la façade temporaire de l’Institut Bergonié en passant par le maillot des Girondins de Bordeaux.

Au cours de l’été 1935, le peintre Albert Marquet séjourne au bord du Bassin d’Arcachon. En quête de tranquillité, cet inlassable voyageur, alors âgé de 60 ans et reconnu dans le monde entier, s’installe avec son épouse dans une villa de Pyla-sur-Mer, à quelques encablures de la Grande Dune. Il y retrouve ses sujets de prédilection : la mer et les bateaux, la lumière et le mouvement, dans un environnement qu’il contemple et qui l’inspire chaque jour d’avantage.

En 1960, Luis Mariano s’installe à Arcangues, dans une demeure dont il a dessiné les plans et qu’il baptise Marianoko Etxea. Dix ans plus tard, le célèbre chanteur succombe à la maladie. La maison entre alors en long sommeil. Rien ne bouge plus à l’intérieur où veille Patxi Lacan, le fidèle d’entre les fidèles, jusqu’à ce qu’une famille ne la rachète en 2013 et ne la transforme, tout en gardant intacts l’esprit du lieu et la mémoire de Luis.

Sur la langue de sable du Piquey, à l’ombre des pins et des mimosas, le modeste établissement familial de l’hôtel Chantecler a accueilli une myriade de personnalités, de Jean Cocteau à Le Corbusier. Son livre d’or, tenu de 1932 à 1966, est aujourd’hui conservé aux archives communales de Lège-Cap-Ferret. Il témoigne du passage des figures de la scène de Montparnasse dans l’établissement, en faisant une véritable auberge littéraire. Et bien plus encore.

Dessinateur, illustrateur, journaliste, écrivain à l’occasion et passionné de corridas, le Bordelais Jacques Le Tanneur (1887-1935) était aussi un amoureux du Pays basque. Par ses illustrations et écrits, il célèbre l’Euskal Herria « authentique », entre côte atlantique et virées au coeur de traditions ancestrales, qu’il découvre et dessine tout au long de ses séjours. En point d’orgue, sa collaboration avec le tout nouveau Musée Basque de Bayonne.