PN, FTA, FIFA, AS, MBAM

Printemps montréalais au souffle électrique

par Esther Bourdages

Montréal bat au rythme des arts numériques/ médiatiques/technologiques, au point qu’elle a acquis au fil des années un rayonnement impressionnant sur la scène internationale en se démarquant par sa variété d’infrastructures, de ressources et la pluralité des communautés impliquées. Sur le plan de la création artistique, le centre Oboro ainsi que des manifestations telles que Mutek et Elektra sont devenus des chefs de file. En parallèle, les industries dites « créatives » occupent beaucoup de terrain. Montréal est devenue un terreau si fertile en la matière qu’on annonçait dernièrement sa possible conversion en « ville intelligente », ce qui incite déjà des multinationales américaines à vouloir exploiter cette lucrative opportunité.

L’artiste deviendrait-il démiurge ?

par Sophie Castonguay

L’art actuel nous donne à voir de plus en plus d’oeuvres interactives. Que ce soit par le biais d’installations usant de nouvelles technologies ou par l’usage de tactiques invitant le spectateur à interagir physiquement dans l’oeuvre, l’art d’aujourd’hui sollicite de plus en plus directement le spectateur. Cela soulève un questionnement sur le rôle que joue l’interactivité dans la réception de l’oeuvre d’art.

Tino Sehgal : ce qui a lieu

par Gilbert Turp

Dès ma rencontre avec Asad Raza, le producteur de This situation (2007), la table est mise. Il n’y a pas d’entrevue. Nous parlons de deux écrivains que je lui ai dit aimer de coeur. Shakespeare et Spinoza. Ce n’est pas savant, c’est convivial, ouvert. Asad est calme, intéressant, détendu. Un homme en pleine possession de ses moyens. Je lui fais d’emblée confiance. Un petit sourire plutôt charmant flotte sur notre conversation. La rencontre se scelle par une poignée de main.

Aliénés de tous les pays, unissez-vous !

par Anne-Marie Bouchard

L’humanité est aliénée, c’est un truisme. Peut-être le plus grand truisme, pourrait-on dire, puisque l’aliénation est à la mode, propulsée par le couronnement culturel du soi qui scrute tout à la recherche de lui-même : l’image, le roman, la série télé ou dans le bien nommé magazine Moi et Cie. Peut-être l’aliénation est-elle parvenue à son faîte en consacrant l’aliénation de chacun par lui-même : chaque hamster construit la roue aliénante de sa propre médiation, perméable aux milliers de conseils que d’aucuns lui prodiguent chaque jour pour bien vivre, mieux vivre, vivre ensemble. La quête d’une rectitude absolue, dans toute la splendeur de sa frigidité mentale, transpire une aliénation quotidienne qui n’a rien à envier aux manies que l’on confinait jadis aux asiles. Loin de renvoyer uniquement à sa célèbre acception marxienne, l’aliénation échappe, dans sa preste substantification, à toute tentative de définition si bien qu’au final, il est permis de se demander s’il existe plusieurs formes d’aliénation ou si, en fait, l’aliénation n’est pas un état d’être universel applicable à de multiples situations.

Entretien avec Rory Blain, Directeur de Sédition

Ying Gao

par Valérie Lamontagne

The Artistry of Technologized Fashion

Chris Marker, Jon Rafman : sur notre rapport aux images

par Sylvain Campeau

La première fois que j’ai pu visionner You, the World and I, de Jon Rafman, j’ai eu une vague impression de déjà vu. Le sentiment qu’une quête semblable avait déjà fait l’objet d’une production filmique me hantait. Puis je me suis souvenu. Par quelques traits communs qui paraissaient pour le moment ne reposer que sur une pure et simple intuition, cette vidéo me ramenait à l’oeuvre marquante de Chris Marker, réalisée en 1962, La Jetée. Mais quels étaient ces points de convergence les reliant l’une à l’autre ? Je ne pouvais le dire. Mais il me semblait que quelque chose surgirait à les comparer; quelque conclusion qui, d’une certaine manière encore obscure, me renseignerait sur notre rapport aux images, tel qu’il a pu se modifier entre le moment où fut tourné La Jetée, et celui où Jon Rafman réalisa You, the World and I. Ou tel que ce rapport a pu aussi, par d’autres côtés, rester inchangé.

De la texture vidéo d’Elaine Frigon

par Vincent Arseneau, Pascale Malaterre

La contre-parole vidéo comme riposte poétique à la pensée massive du meuble télévision à travers les travaux vidéophotographiques.

Afteratlas, le montage comme arme spectrale

par Marie-Odile Lanctôt-David

Le Beirut Art Center (BAC) a accueilli l’hiver passé une version de l’installation migrante réalisée par Georges Didi-Huberman et Arno Gisinger. Afteratlas est en fait la suite d’Atlas : How to Carry the World on One’s Back. Cette exposition se déploie au BAC en une série de photographies numériques imprimées sur du papier collé à même les murs de la galerie. Véritable remontage de la précédente exposition, ces images de Gisinger qui défilent dans l’espace de la galerie relatent la préparation et l’élaboration de l’exposition précédente lors de son séjour à Hambourg.

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