En ce début du xxie siècle, les enjeux que soulève l’écologie s’ouvrent sur un véritable champ de bataille. La rumeur selon laquelle André Malraux affirmait que ce siècle sera religieux ou ne sera pas semble peu crédible dès lors que les décisions à prendre pour le bien-être de l’humanité portent sur nos devoirs envers les générations futures. Au Québec et au Canada, comme partout dans le monde, lorsqu’il s’agit de préserver l’environnement, on assiste à des levées de boucliers. Que ce soit à propos de l’exploitation du pétrole, des gaz de schiste, du harnachement des rivières ou de la déforestation, des représentants d’organismes ayant pour mandat la sauvegarde du patrimoine naturel montent au front afin de revendiquer la nécessité de préserver les ressources.
Formes de l’écologie
Écologie : entre éthique et esthétique
L’art de l’écologie aux limites de l’exposition
La gravité du contenu écologique exonérerait-elle les artistes d’un souci de la forme ? La sécheresse formelle de certaines expositions « dédiées à la cause » pourrait le laisser penser. Super informatifs, hésitant entre le devoir éthique et l’émotion, les rassemblements d’œuvres écologiquement vertueuses ou actives n’ont longtemps pas su à quel rythme battre. La récente actualité démontre-t-elle une inflexion des commissariats ?
Or noir : l’ésotérique et l’écologie
Nos rituels de consommation, en tant que société, ont quelque chose de la préhistoire. La quête d’énergie, qui nous pousse à forer de plus en plus creux, est nourrie par une imagination ossifiée. Toutefois, à l’avenir, les risques associés à l’extraction du pétrole ne seront souterrains que dans le sens le plus superficiel du terme. Non plus profondément enfoui, le problème de l’énergie circulera dans des tuyaux d’acier tout près du sol.
La nature entre parenthèses : la posture d’un centre
Au cours des quinze dernières années, on a vu de nombreux conservateurs et critiques s’efforcer, par le biais d’expositions à thèses, de redéfinir le rôle de l’art envers l’écologie, d’en trouver le juste agencement. Honnies, les perspectives trop étroites ou celles reconduisant les principes d’une dualité fondamentale : les notions d’écologie véhiculées par les œuvres (ainsi que leur contexte de production et de diffusion) ont été examinées à la loupe. À la croisée des sciences, de la politique, de la technologie, de l’économie, de la justice sociale et de la biologie, cette écologie demande en effet à être entendue plus globalement, et l’art qui s’en réclame se doit d’incorporer et de réfléchir cette complexité.
La déroute du plastique. Les icônes éphémères de Montalti
Le plastique est un maillon important dans un réseau tissé d’intérêts culturels, économiques, environnementaux et politiques. Il joue plusieurs rôles : serviteur, aidant, soutien médical, aide-cuisinier, ouvrier industriel. C’est un matériau omniprésent envers lequel la culture anglo-américaine éprouve toutefois – et c’est le moins qu’on puisse dire – un sentiment d’ambivalence. L’hostilité à l’égard du plastique semble découler, pour une bonne part, de son implication dans la perturbation et l’invasion de l’environnement naturel.
World of Matter, ou la pensée complexe des territoires
Si la question écologique s'est longtemps exprimée (et continue de le faire) dans un contexte alarmiste, nombreux aujourd'hui sont les artistes qui considèrent qu'une telle urgence demande qu'on prenne le temps, au contraire, d'ausculter consciencieusement nos cadrages épistémiques de la nature.
Le nuage en vidéo : notes sur l’Aftermaths d’Isabelle Hayeur
L’envergure de l’évolution de l’œuvre photographique et vidéographique d’Isabelle Hayeur tient de sa capacité à approfondir son regard sur les questions d’environnement (l’étalement urbain; l’impact des industries pétrolières, domiciliaires et touristiques sur la détérioration et la fragilisation d’écosystèmes). Depuis une quinzaine d’années, l’artiste pense et repense l’image du paysage urbain, agricole et naturel.
Nicolás Uriburu : Greenpeace à la rescousse !
La collaboration entre Nicolás Uriburu, artiste argentin actif depuis 1960 dans le domaine de l’art écologique, et Greenpeace, organisation non gouvernementale créée en 1971, fait figure d’exception. En effet, l’ONG est peu encline à s’impliquer dans la sphère artistique, elle aurait d’ailleurs décliné la proposition de Joseph Beuys au début des années 1980. Elle a pourtant donné suite à l’appel d’Uriburu, une décennie plus tard, et a instauré un partenariat qui, encore aujourd’hui, s’avère exceptionnel.
Edith Brunette : quand les politiques croisent les pratiques
Depuis 2003, le Conseil des arts de Montréal (CAM) a entrepris de mettre en valeur et de développer les liens entre les milieux des arts et des affaires. Afin de favoriser cette rencontre, les initiatives du CAM dans ce domaine se développent selon deux axes : « [d]’un côté, il s’agit de promouvoir la création artistique auprès des gens d’affaires. De l’autre, il faut sensibiliser le milieu artistique aux réalités et aux attentes du monde des affaires. » Cet énoncé, venant d’un organisme dont le mandat est de soutenir l’excellence artistique, surprend.
Le corps sculpté dans le champ élargi de la sculpture
Ce texte fait suite à une table ronde qui s’est tenue le 15 décembre 2014 au centre d’art Circa art actuel (Montréal). Pour l’occasion, Ariane De Blois, historienne de l’art, les artistes Fred Laforge, Philippe Caron Lefebvre et Chantal Durand ont discuté de la place du corps sculpté dans le champ actuel de la sculpture. A. De Blois, qui agissait à titre de médiatrice, est l’auteure de ce texte.
Kochi-Muziris : c’est ma Biennale !
Située au coeur d’une région de l’Inde historiquement reconnue comme un haut lieu d’échanges au cours de l’Antiquité, la ville de Kochi accueille depuis décembre 2014 la deuxième édition de la Kochi-Muziris Biennale (KMB). Cette cité luxuriante et localisée sur la côte de Malabar dans l’État du Kerala s’est confirmée plus tard, au xive siècle, comme un point de convergence où se sont succédés les explorateurs chinois, arabes, portugais, hollandais et anglais à la recherche de l’or noir - le poivre.
L’expérience du sacré dans le paysage : Requiem for a Glacier de Paul Walde
Le 27 juillet 2013, Paul Walde réunit un petit groupe de volontaires et d’activistes afin d’interpréter la performance sonore Requiem for a Glacier sur le site des glaciers Jumbo en Colombie-Britannique, à la fois menacé par les changements climatiques et la venue d’un développement immobilier.
Mathieu Beauséjour : Kings and Queens of Québec
Kings and Queens of Québec, d’abord présenté à la chapelle de Reims (France) en 20081, lieu de consécration et de passation du pouvoir royal français, est une œuvre emblématique du travail de l’artiste Mathieu Beauséjour, tant du point de vue esthétique, par sa sobriété formelle, que par la réflexion qu’elle suscite au sujet de la portée symbolique et effective de l’exercice du pouvoir politique.
Amélie Laurence Fortin : le paysage miraculeux
L’exposition Le paysage miraculeux d’Amélie Laurence Fortin clôt le troisième acte du projet Le roc étincelant commencé en 2011. L’exposition comprend une installation sculpturale monumentale suspendue au plafond de la galerie, un herbier de plantes toxiques et un ensemble de trois boîtes lumineuses.
Rhonda Weppler and Trevor Mahovsky: Veneers
To say we live in a society utterly devoted to the superficial, to the surfaces of things, certainly isn’t the most profound thing one might utter about us. It’s pretty self-evident, all in all. But “self-evident” doesn’t necessarily mean uninteresting.
Haus-Rucker-Co : Architekturutopie Reloaded
De 1967 au début des années 1990, quatre diplômés de l’école d’architecture de Vienne réfléchissent à notre environnement naturel, construit ou encore mental. Multidisciplinaire, la pratique du collectif croise l’architecture, le design, la danse, la performance, la sculpture, la vidéo et l’intervention.
Nicolas Fleming: Something that accompanies one everyday and everywhere
Presenting an exhibition of new site-specific work at AXENÉO7 titled Something that accompanies one everyday and everywhere, Montreal artist Nicolas Fleming combines unusual display tactics to re-image the conventional white cube gallery space as a contingent, transitory site for experimentation.
Pascal Dufaux : se surveiller voir
Dans le cadre de trois expositions consacrées respectivement à Dominic Papillon, Mathieu Gaudet et Pascal Dufaux, la galerie Christian Lambert et Roger Bellemare présente un corpus cohérent d’œuvres photographiques, sculpturales ou vidéocinétiques récentes de Pascal Dufaux.
Mathieu Gaudet : entre surface et volume
Mathieu Gaudet proposait, dans sa récente exposition chez Roger Bellemare et Christian Lambert, trois approches de l’espace où le pictural et le sculptural étaient tenus en tension de manière à « s’attaque[r] à l’articulation entre l’espace de l’œuvre et l’espace ouvert par l’œuvre. »
Jon Rafman: A Profound Dissonance
La dualité de Gilles Mihalcean
Dans sa plus récente exposition, Nouvelles sculptures, présentée à la galerie Laroche/Joncas et plus tôt, en 2014, à la foire torontoise Feature, le sculpteur Gilles Mihalcean présentait ses dernières créations. Une dualité imprègne l’ensemble de cette production hétéroclite qui jouxte des éléments opposés pour en faire ressortir les différences.
David Altmejd : Flux
Le Musée d’art contemporain de Montréal accueille, du 6 juin au 7 septembre 2015, l’exposition rétrospective de l’œuvre de David Altmejd présentée récemment au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris (MAMVP). La présence de ses œuvres dans les collections publiques canadiennes, mais aussi américaines, témoigne de la notoriété qu’il a peu à peu acquise depuis son entrée à la Andrea Rosen Gallery en 2004.