Numéro 22-23

Marseille sur scène - Autant de possibles que de leurres

par Frédéric Kahn · visuels: N+n corsino

Marseille après avoir souffert, jusqu’au tournant des années 80, d’une réputation exagérée de désert culturel, serait-elle, aujourd’hui, quelque peu surestimée ? On entend, çà et là, parler de la fantastique vitalité artistique de la cité phocéenne. Le potentiel est là, souvent exceptionnel, mais les attentes ne sont pas toujours assouvies.

Frie Leysen : “Les artistes ne naissent pas du jour où on les voit pour la première fois”

par Maïa Bouteillet · visuels: Bert V. d. Broucke

En quelques éditions, le Kunsten festival des arts de Bruxelles s’est imposé en Europe comme un espace de découvertes indispensable au renouvellement de la création. Durant les trois semaines du festival, qui se déploie dans tous les quartiers de Bruxelles au mois de mai, les différents genres – théâtre, danse, et arts plastiques – se côtoient aussi bien que les artistes de nationalités et d’horizons très divers. Tous réunis par la volonté d’une femme aux convictions bien arrimées, la Flamande Frie Leysen qui dirige le Kunsten depuis qu’elle l’a créé en 1992. Une curieuse invétérée et une sacrée bosseuse qui sillonne la planète à longueur d’année pour rencontrer ceux qu’elle a envie d’épauler : des artistes indépendants qui souvent échappent encore aux circuits de production. Pourtant aucun triomphalisme dans son discours : la dame est de nature plutôt discrète, ce qui ne l’empêche pas de garder l’esprit critique et d’avoir conscience de sa vraie place qu’elle définit comme un trait d’union entre les artistes et le public.

Josyane Horville : “J’ai toujours travaillé sur l’invention d’idées”

par Joëlle Gayot · visuels: Brigitte Enguérand

Elle reçoit dans un petit bureau, sous les toits de l’Odéon. Une soupente, quelques étagères, une citation de Beckett collée au mur. C’est là, dans ces quelques mètres carrés, que Josyane Horville a trouvé abri pour développer le dernier-né de ses projets, l’Unité Nomade de Formation à la Mise en scène.

Rose Fenton et Lucy Neal : “Célébration, Relation, Aventure”

par Garry White

Depuis près de 20 ans, LIFT provoque et divertit les Londoniens par ses manifestations culturelles, dynamiques et issues d’une recherche permanente de nouvelles formes de rencontre entre les artistes et le public. LIFT est un véritable festival international qui accueille à Londres les créations du monde entier, favorise les échanges inter-culturels et modifie le regard que les Londoniens portent sur eux-mêmes, sur leur ville, et sur le monde. Pour LIFT, ce festival représente une immense force culturelle générant des espaces destinés au partage des expériences, là où se rejoignent national et international.

Amélie Grand : Elle fait danser Avignon depuis vingt-deux ans

par Claudine Galea · visuels: Laurent Lafolie

Amélie Grand a créé en 1979, en plein hiver, à Avignon, la première semaine de la danse en France. Cette manifestation s’appelle aujourd’hui les Hivernales et a aussi sa version estivale pendant le Festival d’Avignon, l’été des Hivernales. C’est en venant danser en 1983 que Dominique Bagouet s’enthousiasme pour la formule Hivernales, qu’il reprendra pour Montpellier en juin, et qui deviendra Montpellier-Danse. La même année il offrait un solo à la manifestation d’Amélie, F et Stein, le seul solo qu’il ait créé.

Le théâtre en Russie aujourd’hui : Naissance d’un système alternatif

par Tania Moguilevskaia

L’année 2000 a été marquée en Russie par l’entrée en force de toute une génération de dramaturges. Ils sont jeunes, ils produisent une quantité considérable de textes, mais également assurent la promotion de leurs pièces en organisant, avec des amis metteurs en scène et comédiens, des projets laboratoires, des événements dramaturgiques et de créations. Ils travaillent en marge de l’institution théâtrale à réinventer le théâtre russe.

Liubimovka 2001 : de Moscou à Melikhovo

par Chantal Boiron

Le Festival Liubimovka, consacré aux jeunes auteurs russes, porte le nom de la propriété de Stanislavski près de Moscou, où il se déroule en principe chaque été depuis onze ans. Cette année, les organisateurs n’ont pas reçu toutes les subventions escomptées : Liubimovka était « trop cher ». Il fallut improviser. L’édition 2001 (1-7 juillet) s’est déroulée dans deux théâtres de Moscou : le Théâtre Musical Stanislavski et le Centre V. Vissotsky. Le dernier week-end, tous les participants (auteurs, metteurs en scène, comédiens, journalistes) ont pris le car pour aller à la campagne mais, cette fois, à Melikhovo, dans la maison d’Anton Tchekhov, un peu plus éloignée de Moscou que celle de Stanislavski.

À propos de tendances dans la dramaturgie russe actuelle

par Tania Moguilevskaia

Les dramaturges de la génération apparue au milieu des années 90 : Elena Gremina, Olga Mikhailova, Mikhaïl Ougarov, font figure de chefs de file des nouvelles écritures dramatiques russes. Ils ont abandonné la tchernoukha, genre caractéristique des écrits des auteurs de la période de la Perestroïka, pour écrire des pièces teintées d’utopie où, dans un univers de pure fiction, le public reconnaît implicitement ou explicitement des personnages littéraires, historiques ou mythologiques : la légendaire espionne Mata Hari dans Les Yeux du jour de Gremina, Lénine et Kroupskaïa dans Les Joues vertes d’octobre d’Ougarov, Soren Kirkegaard et sa fiancée Régina dans Le Coeur pur de Mikhailova.

Une nuit à la bibliothèque de Saratov

par Jean-Christophe Bailly

Saratov se trouve à 850 kilomètres au sud-est de Moscou, sur la Volga. La ville qui se trouve sur l’autre rive, au-delà d’un pont de trois kilomètres s’appelle – toujours – Engels. Plus loin, c’est la steppe, plus loin encore, le Kazakhstan. Un million d’habitants à peu près, en comptant les banlieues, qui sont grandes et dévastées. Dans le centre, il y a une grande place où un Lénine de bronze a l’air de désigner d’un doigt impérieux quelque chose qui n’aurait pas été balayé, une rue piétonne, la rue Kirov, qui est le haut-lieu des promenades et où se sont multipliés récemment de petits cafés et des commerces de luxe selon l’échelle locale. Il y a même un café Mexico où l’on sert tard le soir des chilis con carne ainsi qu’une salade « Ramon Mercader »... Cette rue débouche sur une vaste esplanade où se font face le cirque (où l’on donnait en avril des corridas avec yacks) et le marché couvert, qui est très beau, avec ses théories de femmes de tous âges placées plus haut que les clients circulant dans les travées et dominant des amoncellements de fromages, de légumes et de fruits secs aux couleurs vives. De la gare ou de l’aéroport (étonnamment proche du centre), la ville descend vers la Volga, le long de laquelle des immeubles soviétiques surplombent un quai-promenade qui est, en toute saison, la mélancolie même.

Confession, extinction

par Piotr Gruszczynski

La présentation du nouveau spectacle de Krystian Lupa, qui est une adaptation du roman de Thomas Bernhard Auslöschung (Extinction), a coïncidé en Pologne avec une polémique sur Jedwabne et le crime qu’on y avait commis contre les Juifs pendant la dernière guerre. Ce débat, le premier du genre en Pologne, a forcé les Polonais à changer d’optique. Nous ne sommes plus uniquement les victimes de la guerre. Nous sommes aussi les responsables des victimes de la guerre.

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