Laetitia Casta

Une âme libre

Roschdy Zem reprend le rôle que tenait Marcello Mastroianni dans le film d’Ettore Scola, celui d’un journaliste poursuivi par le régime de Mussolini pour ses convictions antifascistes et son homo- sexualité. Le personnage, son courage et les ré- sonnances de l’Histoire aujourd’hui lui ont plu.

Valentin de Carbonnières se passionne à l’évoca- tion du projet M comme Médée de la dramaturge et metteuse en scène Astrid Bayiha. Il y interprète Jason sur le plateau du Théâtre de la Tempête du 3 au 25 novembre. “Astrid est une artiste qui me touche et sait humainement monter des spectacles. Elle vous regarde, vous prend en considération, com- prend l’acteur que vous êtes et propose de construire avec vous. C’est une grande metteuse en scène”. De- puis leur rencontre au Conservatoire, ils ne se sont artistiquement pas quittés.

Après L’Aiglon, d’Edmond Rostand, la metteuse en scène Maryse Estier (Compagnie Jordils) s’attaque à une nouvelle fresque historique, Marie Stuart de Schiller, avec des problématiques étonnamment contemporaines sur la condition des femmes.

Adaptée du roman Luz ou le temps sauvage d’Elsa Osorio, la pièce de Paula Giusti nous replonge dans le grand crime de la dernière dictature argentine : le vol de bébés aux mères dites “subversives”. Au- jourd’hui encore, des centaines de familles cherchent leurs enfants disparus. Une quête d’identité qui, au fond, touche chacun d’entre nous.

Hélène après la Chute, sa nouvelle pièce, confirme le lyrisme et la force de Simon Abkarian, Molière de l’auteur francophone en 2019 pour Electre des bas- fonds. Depuis dix ans, il s’est imposé comme un de nos meilleurs auteurs dramatiques.

Raconter Molière en comédie musicale pour un homme de théâtre, c’est un challenge ! Ladislas Chollat aime alterner les projets différents avec la souplesse dont la nature, il le confesse, l’a privé dans son corps. Dès le 7 novembre il met en scène au Dôme de Paris un grand spectacle musical : Molière, l’opéra urbain.

La créatrice allemande est au cœur d’un Focus du fes- tival d’Automne. Outre sa relecture de Einstein on the beach, elle reprend son spectacle Angela, a strange loop, qui fait la part belle aux nouvelles technologies et interroge le passage vers l’au-delà.

Dans un futur proche, une société patriarcale s’apprête à célébrer la journée de l’homme. Fran- çoise, Ava, Simone et Delphine décident de résis- ter au "régime sexiste et autoritaire arrivé au pouvoir par les urnes." Valérie Karsenti est l’une des quatre protagonistes de La femme n’existe plus, une comédie de Céline Fuhrer et Jean-Luc Vincent, ex-Chiens de Navarre. Le duo lui a pro- posé cette pièce il y a plus d’un an.

La metteuse en scène Chloé Dabert a craqué pour Rapt, le texte de Lucie Boisdamour. Louis, un jeune homme rangé qui travaille dans une entreprise dé- couvre un jour que quelqu’un se sert de son identité sur Internet. "Il reçoit des spams, il essaie de le signa- ler, de fermer ses comptes et s’intéresse au dark web, explique celle qui est aussi directrice de la Comédie de Reims. Il plonge dans une sorte de monde infor- matique parallèle, écologiste, tente de savoir qui lui a volé son identité et finit par se perdre dans les méandres de son enquête".

Marie-José Malis, directrice du théâtre de la Com- mune, a une prédilection particulière pour Piran- dello, dont elle a monté plusieurs œuvres. Elle s’attaque aujourd’hui à la dernière pièce du grand dramaturge italien, Les géants de la montagne.

D’un foyer pour ados difficiles à un centre éducatif fermé pour mineures, la dramaturge s’immisce dans les inter- stices invisibles — invisibilisés ? — de la société fran- çaise afin d’en raconter la réalité crue mais poétique, marginale mais décisive. Dans ces univers généralement masculins, les filles sont rebelles et indépendantes.

Lauréate du Goncourt du Premier Roman pour L’âge de dé- truire, Pauline Peyrade fait de son talent une arme contre les injustices dont les femmes sont victimes. Ses pièces, comme Princesse de pierre, A la carabine, ou Poings font d’elles les justicières de leurs propres causes. La violence qui les habite offre des partitions aux comédiennes qui pourraient résonner bien au-delà des théâtres.

Imprégnée par des études en sociologie du genre à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), la jeune metteuse en scène signe un spectacle sur la la- borieuse libération du corps féminin. De l’insouciante enfance à l’acceptation du désir lesbien, en passant par les tentatives d’obéissance aux injonctions, plongée dans la peau d’une femme de trente ans.

Dans la note d’intention de son spectacle en 2022, Quand je serai grande, je serai Patrick Swayze, Chloé Oliveres indiquait : "C’est l’histoire d’une "femme au bord de la crise de la quarantaine, biberonnée aux bluettes et aux contes de fées. Une femme des années 2020, pas tout à fait libérée, qui sans le regard d’un homme, n’est même pas sûre d’exister." Tout un pro- gramme ! La comédienne s’est inspirée de son parcours pour imaginer un premier spectacle en solo avec le metteur en scène Alain Degois, dit Papy.