Rencontre du troisième type

Rencontre avec Fernando Doblas, chef du département Communication de l’Agence spatiale européenne (ESA).

Rejetant la course aux clics, une nouvelle génération de média Web revendique un journalisme de réflexion, apaisé, et se prépare à prendre la relève en utilisant tous les outils technologiques de notre époque.

Depuis 1831, Deyrolle rassemble d’importantes collections destinées à tous les amateurs de la nature, pour révéler sa beauté, parfaire leur connaissance et satisfaire leur sensibilité artistique. Institution mondialement reconnue dans les domaines de la taxidermie et de l’entomologie, Deyrolle poursuit aujourd’hui encore sa vocation de transmission : en 2007, son propriétaire Louis Albert de Broglie relance l’édition des planches pédagogiques (grands succès de la maison au XIXe, Deyrolle étant même alors le premier fournisseur de l’Instruction publique), avec une conviction : « Après avoir expliqué la terre au plus grand nombre, il s’agit maintenant d’expliquer comment la préserver ». Visite en images du plus beau cabinet de curiosités de Paris.

Si l’attention accordée à l’innovation n’est pas nouvelle, la façon dont elle cristallise, aujourd’hui, à la fois les discours gouvernementaux et les initiatives de nombreux acteurs constitue un phénomène nouveau. Si l’on prend la Commission européenne comme un exemple emblématique de production de ces prises de paroles, l’innovation constitue depuis 2010 «la» solution aux grands défis contemporains (changement climatique, épuisement des ressources fossiles, vieillissement des sociétés…) en même temps qu’elle doit permettre d’accroître la compétitivité, de maintenir l’emploi et de sauvegarder nos modèles sociaux. Parallèlement, on observe un enrichissement lexical inédit des champs la concernant. L’innovation est ouverte, responsable, sociale, distribuée ; on parle aussi de “grassroot innovation”, de “Jugaad innovation”, de “reverse innovation”, etc.

Entré en vigueur le 1er janvier 2014, le programme Horizon 2020 mis en place par l’Union européenne vise à coordonner ses acteurs et à regrouper les financements communautaires en matière de recherche et d’innovation.

Permettre aux malades de participer à des échanges avec le monde de la recherche, renforcer les synergies afin d’encourager l’innovation… tels sont les nouveaux défis auxquels sont confrontées les associations de patients. Rencontre avec Jean-Marie Le Gall, ancien responsable de la Mission Innovation Recherche Expérimentation (MIRE) et volontaire national (bénévole) au sein de AIDES, association qui milite pour la lutte contre le sida et a opté depuis longtemps pour une collaboration étroite avec des partenaires de la société civile.

Le secteur de la convivialité est en pleine mutation, suivi de près par ceux de la culture, de la recherche et de l’innovation. Crise oblige, tandis que nombre de cafés et librairies baissent définitivement leurs rideaux, bibliothèques de quartier et laboratoires sous-dotés se replient sur eux-mêmes. Un affligeant état des lieux qui voit pourtant émerger une nouvelle forme de structures communautaires, à mi-chemin entre vie personnelle et vie professionnelle. Manière alternative d’appréhender l’existence, les Tiers-Lieux sont un cadre propice à l’hybridation des disciplines, où chaque compétence est mise au service d’un bien commun, profitable à tous et à chacun.

Michel Eddi est tombé dans le grand bain de la recherche depuis longtemps. Ingénieur-chercheur passé par le CNRS, le Centre de l’Énergie atomique ou l’INRA, il pilote désormais le CIRAD (Centre de Coopération internationale en Recherche agronomique pour le Développement). Dans un entretien sans langue de bois, il évoque la crise de la recherche et l’urgence de définir de nouveaux modes de gouvernance.

L’arrivée du numérique demeure sans nul doute une opportunité pour les entreprises. En fluidifiant les relations entre individus, il a bouleversé l’ordre établi et interroge toujours la hiérarchie, le travail et les liens entre les salariés. Plus directes, moins cloisonnées, ces nouvelles relations conduisent aujourd’hui à reconsidérer les processus d’innovation et à le faire sortir du seul domaine de la R&D pour irriguer l’ensemble des services. Jean-Baptiste Roger, directeur de La Fonderie, qui aide les entreprises dans leurs transformations numériques, lève le voile sur ces nouveaux modes de travail.

Les consommateurs évoluent et agissent dans un environnement de marché où les sollicitations sont de plus en plus complexes et interactives. Les experts du marketing se voient par conséquent demander par leurs clients de les accompagner toujours plus loin dans la définition, la compréhension et la segmentation de leurs cibles. Cette démarche d’ethno-marketing a présidé à la création des Landor Families, un observatoire qui étudie le comportement des familles et leurs modes de consommation en hybridant le monde de la recherche universitaire et celui de l’efficacité marketing. En six ans d’activité, qu’a-t-on bien pu apprendre de cette initiative ?

Le mieux est parfois l’ennemi du bien. Le « riz doré » de Monsanto n’est pas meilleur que le riz traditionnel. Les téléphones portables nous ravissent mais les ondes nous inquiètent. Les avions nous rendent maîtres du temps mais réchauffent l’atmosphère. L’électricité issue du nucléaire est moins chère, mais elle est aussi potentiellement plus dangereuse. Les inventions de l’homme ont toujours porté en elles leurs faces sombres. La technique progresse, avec son lot – parfois, pas toujours – de conséquences négatives pour l’homme et pour l’environnement. À La Fabrique de l’Industrie, co-présidée par Louis Gallois et Denis Ranque, on milite pour une innovation «raisonnée», qui intègre le principe de précaution sans brider l’économie. Thierry Weil, délégué général de ce think tank, évoque avec nous ces questions...

Gage d’un certain esthétisme et porteur de tendance : par les vertus qu’on lui prête, le design souffre d’une vision erronée de sa finalité. L’objet dont il est le concepteur, partie émergée de son travail, ne doit pas faire oublier l’influence beaucoup plus large qu’il peut avoir sur la société et ses avancées. Une vision globale qui fait du designer un acteur singulier pour comprendre le monde dans lequel nous évoluons.

Le beau et l’utile ont toujours eu partie liée. Le design, à la frontière des arts et de la technique, est ce qui permet à une table, à une lampe, à une voiture même, d’être élégante et pratique, confortable et racée, subtile et évidente. À la fois concept et dessin, cette discipline imprègne depuis – au moins – un siècle les productions humaines. C’est la noblesse des biens de consommation, le supplément d’âme d’une fourchette ou d’une locomotive. Jean-Louis Fréchin, directeur de l’agence NoDesign et professeur à l’École nationale supérieure de création industrielle, repousse les frontières du design. Avec les smartphones, les imprimantes 3D et la numérisation du monde, on peut continuer à faire du design, à penser l’alliance magique du fond et de la forme. Le design sera numérique ou ne sera pas...

Oubliez votre fauteuil Knoll, votre table Jean Prouvé. Le design est une pensée révolutionnaire. En travaillant comme les designers, vous libérerez votre créativité. En appliquant, en entreprise ou pour vous-même, les méthodes issues du design, vous serez beaucoup plus créatif.

Le Château de Versailles nous invite à revoir nos classiques. Sa nouvelle exposition propose une hypothèse pour le moins inattendue et un brin polémiste. Le design ne serait pas né avec la Révolution industrielle, mais bel et bien au XVIIIe siècle. Parler de design au sujet du luxueux mobilier du Siècle des Lumières peut à première vue sembler anachronique. Et pourtant, le terme a été forgé en 1712 par Shaftesbury. Le théoricien britannique désigne, sous ce concept, l’alliance nouvelle du dessein au dessin, c’est-à-dire le processus de conception et celui de la mise en forme de l’oeuvre. Les formes et les typologies se diversifient comme jamais auparavant et sont pour la première fois pensées précisément pour répondre à des fonctions spécifiques, tout en assurant un maximum de praticité et de confort aux utilisateurs. L’époque invente une foule d’objets ou adapte des formes pour les rendre plus ergonomiques. Bibliothèque, bureau plat, table à écrire ou à jeu, ainsi que les commodes gagnent leur apparence contemporaine. Cette quête d’harmonie entre la forme et la fonction ne se fait évidemment pas au détriment de l’esthétique. Les meubles, y compris les plus courants, s’habillent d’essences de bois rares, exotiques, de laques, mais aussi de matériaux inédits dans l’univers de l’ébénisterie, qui vit alors ses heures les plus glorieuses. L’audace et l’inventivité des créateurs répondant à l’intarissable soif d’originalité et de fantaisie des clients.

Un travail d’ingénierie acoustique autour du bruit d’un moteur, la création de l’identité sonore d’une marque, la sonification d’une interface homme-machine, la conception de l’univers sonore d’un film de cinéma... Le design sonore est un mot-valise qui recouvre des pratiques très différentes, dans des univers aux antipodes. Le compositeur et designer sonore Xavier Collet anime, autour du sens et de la manipulation du son, un blog qui nous a donné envie de le rencontrer.

Installée à quelques encablures des grands boulevards parisiens, à un jet de pierre du musée des Arts et Métiers, la Gaîté lyrique est un lieu d’échange et de découverte ouvert à tous, qui s’est donné pour principe de faire interagir tout ce qui fait aujourd’hui la culture numérique. Un esprit à découvrir en entrouvrant les portes de cet endroit singulier au service de la création.