Le choc

D’emblée, la question du choc semble inviter à prendre en compte un impensé de la philosophie. Le choc passe trop vite, il est consommé avant qu’on y pense et, aussitôt accompli, ses conséquences l’emportent sur lui : un traumatisme, une vie abîmée ou interrompue, l’amas des véhicules emboutis, du verre brisé, un visage défiguré, etc. Bref, c’est un beau défi intellectuel que d’accrocher la pensée sur cette instantanéité ou cet éphémère – faudrait-il en réponse l’éclair d’une pensée qui ne prendrait pas le temps de la réflexion ? –, un défi que je relèverai d’abord avec l’aide de Charles Peirce et de sa phénoménologie.

Cette citation de Friedrich Nietzsche mise en exergue donne une orien- tation un peu générale à cet article. La question proposée par l’appel à contribution, pourtant, ne concerne pas, directement en tout cas, la question de la peur, ni même,toujours explicitement, celle du nouveau.Cependant, c’est de cette association faite par Nietzsche entre la peur et le nouveau que je voudrais partir pour tenter de penser quelque chose sur la question du choc en arts.

Le choc, du complexe au perplexe

Considération sur l’esthétique du choc après Walter Benjamin

Comme indiqué dans son Autobiographie très personnelle qui s’arrêtera en 2016, ce texte inédit de René Passeron a été écrit en 2010 dans un premier état, et modifié en 2014 à en croire un tapuscrit retrouvé dans ses archives. L’exposition à laquelle il fait référence dès la deuxième ligne, est celle qu’il fit à l’Hasdrubal Prestige à Djerba (Tunisie) où il fut invité à réaliser avec des pare-brise accidentés, une peinture de 130 x 250 cm, intitulée Vers le sourire, et installée dans la galerie-musée de l’hôtel avec un ensemble d’Inimages. Il avait alors 90 ans. Comme il l’avait fait avec le concept de Création, il cherche ici à vider celui de Résurrection de sa « gangue théologique » pour le rendre à un usage laïque et poïétique, sans pour autant le décharger de sa dimension spirituelle. Mais c’est le choix du Sur-vital qui va finalement s’imposer (Richard Conte).

En 1959, André Malraux est nommé ministre d’État chargé des Affaires culturelles. Un tout nouveau ministère que le général de Gaulle, revenu au pouvoir, crée spécialement à son intention, par l’intermédiaire de son Premier ministre d’alors,Michel Debré.

L’éruption volcanique constitue une perturbation majeure de l’ordinaire. Classée comme risque naturel, cette manifestation tellurique habite le registre des catastrophes dans nos représentations communes et questionne la présence humaine à ses alentours. Pourtant, cette cohabitation ou la recherche d’une proximité avec le volcan en activité comme le travail des vulcanologues Katia et Maurice Krafft a donné lieu à des créations artistiques majeures suscitant une large gamme d’affects dominés par l’effroi et théorisés par la philosophie,notamment par Edmund Burke dans sa Recherche philosophique sur l’origine des idées du beau et du sublime au XVIIIe siècle.

On appelle choc le produit d’un aléa (événement susceptible de porter atteinte aux personnes, aux biens et/ou à l’environnement) et d’un enjeu susceptible de subir des dommages et des préjudices, mais aussi une surprise qui serait à même de nous troubler.