kinshasa star line

Marseille

par César Centi, Priscilla De Roo

Renouvellement intérieur et vassalisation extérieure

Femmes, que faire ?

par Anne Querrien

2020 devait donner l’occasion de fêter cinquante années de mouvement de libération des femmes en France par une série de petites manifestations dans les lieux qui avaient marqué les premières années du mouvement. Le Covid, devenu la Covid par la grâce de la trans-académie française, en a décidé autrement.

Un “Non » aux saveurs d’un « Oui ” en Nouvelle-Calédonie

par Anthony Tutugoro · visuels: Fadhel Sassi

« Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine-souveraineté et devienne indépendante ? ». Si le « Oui » était donné grand perdant à la veille de la consultation1 du 4 novembre 2018 par divers instituts de sondages et personnels politiques non-indépendantistes, les urnes remirent les pendules à l’heure le soir même du dépouillement. Par un score de 43,3 %2 le « Oui » sonnait comme une victoire et le camp du « Non » découvrait alors avec amertume son score pourtant victorieux de 56,7 % des suffrages exprimés.

Arafat Sadallah

Une oeuvre d’art et un soulèvement politique ont ceci de commun qu’ils révèlent le déploiement d’une vérité historique. Ils ouvrent à chaque fois, unique, un espace et un temps où adviennent, en un clin d’oeil, toutes les possibilités du monde : où les choses et les êtres parlants acquièrent une appartenance à cette advenue historique.

Fadhel Sassi

Kinshasa Star Line

par Nadia Yala Kisukidi

Depuis plusieurs décennies, une scène artistique intense, plurielle secoue la République démocratique du Congo et sa diaspora. Des centres d’art, des collectifs (à Lubumbashi, Goma, Kisangani, Kinshasa etc.), des biennales (Lubumbashi, Kinshasa) donnent corps à la pluralité des formes et des engagements sociaux, artistiques, politiques et théoriques qui la traversent.

Le capital de l’imaginaire

par Sinzo Aanza

Le Congo et Cuba

par Sara Alonso Gómez

À prononcer les mots « art global », le risque est déjà grand de se ranger derrière les vainqueurs du moment, en se positionnant du côté du même (ou plutôt : de l’homogène), comme un protagoniste du Premier Monde, afin de privilégier un signifiant dominant. La mondialisation n’a toujours pas procédé aux modifications nécessaires à la sphère artistique, qui permettraient de transformer la structure héritée de la modernité occidentale, rattachée à l’entreprise coloniale, afin que l’on puisse enfin écrire d’autres histoires de formes et de pratiques, d’autres histoires de l’art.

Rappelle-moi de ne pas oublier nos territoires rêvés

par Michèle Magema

L’affirmation de Mahmoud Darwich dans L’exil recommencé résonne en moi de manière singulière et familière. Avec le temps, je m’aperçois que tous les êtres des pays ayant subi la colonisation sont en proie aux mêmes doutes. Ils vivent sur « l’île des entre deux » et ils ont tout à reconstruire. Dans leur quête de se retrouver ou plutôt de se trouver enfin, leur mémoire fracturée leur fait parfois défaut. Il s’agit ici d’un phénomène de construction personnelle entre le passé, le présent et le futur.

Tanina ntoto !

par Nadia Yala Kisukidi

Dans les écritures noires, postcoloniales et décoloniales, les formes de la colonialité, les violences et les destructions coloniales qui s’abattent sur les vies individuelles et les collectivités, portent le témoignage des filiations rompues. Perte du nom. Perte de la généalogie. Perte de la mémoire.

Champ politique et champ musical populaire

par Léon Tsambu

Parallèle entre deux espaces de compétition à Kinshasa

Lubumbashi et l’idée de mémoire orale

par Donatien Dibwe Dia Mwembu

Au cours de la période coloniale, les différents problèmes sociaux touchant les populations urbaines congolaises ont fait l’objet de nombreuses études, mais beaucoup de ces études présentaient un caractère unilatéral dans la mesure où la part des Congolais eux-mêmes, en tant qu’acteurs de leurs propres conditions de vie et de travail, n’avait pas été exploitée. Dans ces conditions, les sources écrites ne suffisent pas à elles seules dans la reconstitution du passé. Elles ont des limites et comportent des lacunes que la mémoire orale peut combler. De plus, en République Démocratique du Congo, un pays affecté à la fois par la carence ou l’absence de la documentation écrite et par la déperdition de la tradition archivistique, la mémoire orale joue un rôle appréciable.

Covid‑19 Oxymores des totems et des signes de vie à Kinshasa

par Lye M. Yoka

Cette modeste contribution se veut une « riposte », au sens dialectique et préventif : je tente de dresser une grille de lectures descriptive et énonciative sur les signes des temps ingrats actuels, sous la férule de la pandémie de Covid‑19, dans la période incluse entre le 1er mars et le 30 mai 2020. Il s’agit d’énoncer la série de paradoxes liée aux tendances fortes et aux survivances telles que nous le rappellent les totems et les traditions culturelles marquantes de chez nous, en contrepoint avec les défis d’une civilisation actuelle bousculée dans ses fondements et ses repères spirituels par la hantise de la mort, au point d’interpeller les chances de survie et de vie au futur.

Ré-enchanter l’Afrique - Entretien avec Achille Mbembe

par Yala Kisukidi · trad: Hélène Ballis

Cet entretien a été réalisé à Kinshasa, le 4 février 2020, au Monts des arts (commune de la Gombe) à l’occasion des premiers ateliers de la Biennale d’art contemporain de Kinshasa Yango II, intitulés « Congo/graphies. Cartes, images, métamorphoses. Bakalati, bililingi, mambongwani. » La biennale Yango II, dont le commissariat est assuré par Sara Alonso Gómez et Nadia Yala Kisukidi, est conçue comme un processus, qui ne se bloque pas sur l’unicité d’un événement. Les ateliers de février lancèrent ce mouvement, qui fut toutefois contraint au ralentissement en raison de la pandémie de Covid‑19 et des restrictions de circulation, de déplacement qu’elle a impliquées pour la majorité des habitants de la planète, dès le mois de mars 2020.

LE TURFURISME ou L’invention du TURFU

par Makan Fofana

Designer, j’ai créé L’HYPERCUBE, le laboratoire qui explore la banlieue du TURFU par le design, la fiction et les imaginaires. Je suis aussi chercheur associé à l’université Queen Mary of London. Ce soir, je vais travailler différemment.

Interzones sud-américaines

par Giuseppe Cocco, Clarissa Naback, Barbara Szaniecki, Jeudiel Martínez, Carolina Viola, Decio Machado, Salvador Schavelzon, Alexandre Mendes · trad: Fabrice Andréani, Priscilla De Roo

En deux décennies, l’Amérique du sud est passée de laboratoire de la transformation sociale et politique à scenario d’une dérive inquiétante. La violence endémique semble monter en puissance comme une guerre diffuse qui désormais devient modèle de gouvernance dans des situations politiquement aussi différentes que le Brésil, le Venezuela ou la Colombie. En même temps, juste avant l’hibernation de la pandémie, les multitudes ont montré toute leur puissance de mobilisation autonome en Équateur, Bolivie et Chili. L’Argentine continue dans l’impasse de la dette, mais a su mettre entre parenthèses le raccourci néolibéral. C’est à partir de l’Amazonie comme sentinelle que l’on peut penser au-delà des lignes de la colonisation. La constitution de l’Amazonie comme globalité et interzone sud‑américaine est une question de vie et de mort qu’il faut appréhender des Amériques à la ZAD, « quoi qu’il en coûte ».

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