L’Américaine Vera Sola a vécu enfermée avec ses chansons pendant cinq ans pour donner naissance au lumineux Peacemaker. Conçu pour réchauffer l’âme de l’adolescente tourmentée qu’elle était il y a quinze ans, et les doutes de tous les êtres qui fréquentent les mêmes ténèbres qu’elle à l’époque, ce disque lui permet d’enjamber avec panache le cap du deuxième album après le chef-d'œuvre Shades de 2018.
Vera Sola
Vera Sola
Cabane
Au printemps 2020 a paru grande est la maison, premier album de cabane, projet imaginé et orchestré par le Belge thomas jean henri. Au sein de la rédaction, il avait enthousiasmé et bouleversé, et été élu disque de l’année. Brûlée, son successeur et deuxième pierre d’une trilogie annoncée, paraît à l’hiver 2024. Sur les quatre années qui ont passé, la genèse douloureuse de ce nouvel album et les lumières qu’il recèle néanmoins, les artistes qui l’ont épaulé dans sa création, thomas se confie.
Julia Holter
Elle a la réputation d’être exigeante, audacieuse, lettrée, inventive, surprenante, impressionnante. Ce sont ses productions qui le disent. Son dernier album en date, son sixième, Something in the Room She Moves, même s’il est globalement plus accessible que son prédécesseur Aviary (2018), ne saurait contredire ces affirmations. C’est un disque méta où Julia Holter, jeune maman d’une petite fille, explore son rapport aux changements et autres bouleversements hormonaux. C’est un disque qui mélange les corps et les fluides. C’est un disque étonnamment joyeux et lumineux. Sensuel, dit-elle. Différent de tout ce qu’elle a pu produire jusque-là. Démêler sa psyché est une entreprise ambitieuse, à l’image de cette interview, labyrinthique.
Aure
Révélée en fin d’année dernière par un maxi court et magnifiquement inspiré, la Française Aure cultive l’héritage de Sibylle Baier et Leonard Cohen au son de ses cordes en nylon et son timbre grave.
L’entre deux Seine
Le deuxième épisode de notre trilogie sur les salles de concert parisiennes est consacré aux salles qui, du Point Éphémère au Trabendo, de la Gaîté Lyrique au Hasard Ludique, sont qualifiables d’intermédiaires. Elles programment le plus souvent des groupes indé au deuxième stade de leur ascension. Pour avoir émergé au XXIe siècle, elles possèdent une grande souplesse et une certaine modernité dans leur programmation.
Mathieu Amalric
On connaît Mathieu Amalric à l’écran, acteur fétiche d’Arnaud Desplechin (Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle), Rois et Reine, Un conte de Noël) et des frères Larrieu (Un homme un vrai, Tralala), à la riche carrière hexagonale et internationale (chez Spielberg, Polanski, Wes Anderson, ou en méchant dans le James Bond Quantum of Solace). On connaît aussi ses réalisations, toujours inventives et humanistes (Tournée, Barbara, Serre moi fort), qui ont fait de lui un cinéaste admiré et recherché. On le découvre documentariste free dans une série de films consacrés au musicien et compositeur américain John Zorn. Mathieu Amalric nous a reçus pour parler de cette belle aventure en territoires musicaux, et évoquer la musique dans son cinéma, sous tous ses aspects, à sa manière, volubile, passionnée, passionnante.
Kiosque d’Orphée
L'autoproduction de disques n’est pas née avec Pro Tools, les CD-R et Bandcamp. Dans les années 1970 et 1980, le Kiosque d’Orphée a pressé des milliers d’exemplaires à destination de particuliers qui avaient trouvé le moyen de bricoler quelques chansons. Un formidable double disque de Born Bad redonne vie à ces micro-projets, à leur touchante histoire et à leur premier outil de narration : leur univers graphique.
Radiohead
Auteur du livre Radiohead aux Éditions Le mot et le reste, Matthieu Thibault a accepté de se soumettre au petit jeu proposé par Magic : faire le tri du vrai et du faux dans les légendes urbaines qui circulent sur les auteurs d’OK Computer, aussi influents depuis trente ans qu’ils sont discrets sur leur carrière, leurs choix, et même aujourd’hui sur leur simple existence. Comme leur musique, chaque réponse ne peut être que nuancée.
And Also the Trees
Réputé pour son cousinage fertile avec The Cure au milieu des années 1980, le groupe des frères Jones nourrit sous les radars une discographie exigeante et d’une grande beauté qui n’a quasiment jamais connu de pause, à l’image de son Mother-of-Pearl Moon récemment paru.