Isabelle Adjani

Entretien

Être une femme et disposer de soi librement, de son âme et même de son corps, demande encore aujourd’hui beaucoup d’abnégation. Elle, l’héroïne de Kinship, femme de pouvoir et d’influence, rédactrice en chef mariée et mère de famille, fait l’épreuve à ses dépens de l’interdit quand elle s’éprend d’un jeune homme, ignorant qu’il est le fils de sa meilleure amie. Un amour impossible nous dit Isabelle Adjani, l’interprète de Elle. Impossible pas tant à cause des liens qui les rapprochent qu’à cause de l’orgueil blessé qui les écarte. Une équation insoluble, voilà ce qu’énonce le triangle des personnages de Kinship. Voilà d’où vient le désastre. Ce drame contemporain, écrit par l’auteure américaine Carey Perloff, s’inspire beaucoup du théâtre classique, particulièrement de Phèdre. Une référence pour Isabelle Adjani qui puise dans les grands textes la vitalité des héroïnes exceptionnelles qu’elle aime incarner : Marie Stuart, Marguerite Gautier, Agnès, Mademoiselle Julie… Parce que le théâtre, comme le cinéma, comme l’art plus généralement, permet le "dépassement de soi pour l’artiste et le déplacement de soi pour le public". Isabelle Adjani, comédienne illuminée et lumineuse ? Certainement. Artiste éclairée ? Incontestablement.

En 2001, Karine Tuil publie Interdit. Dix ans plus tard, Salomé Lelouch dévore le livre d’une traite à la table d’un café. Pas de doute : cette farce grotesque dans laquelle un vieux survivant d’Auschwitz apprend à l’occasion de son mariage qu’il n’est pas juif selon la loi de Moïse doit être portée au théâtre. Ce sera Le mariage de M. Weissmann.

C’est le grand retour à Paris du réalisateur et metteur en scène le plus récompensé de notre époque. Roman Polanski crée de sanglantes émotions au Théâtre Mogador en y adaptant son film culte Le Bal des Vampires. Une machinerie impressionnante et 30 artistes sur scène dans plus de 230 costumes. Une comédie musicale déjà applaudie par plus de 7 millions de spectateurs de par le monde. Mordant, nous dit-on. Mordus, sommes-nous !

Rarissime au théâtre, Mathieu Amalric dit "découvrir" le métier d’acteur en interprétant Manuel Carsen qui s’imagine chanteur dans Le moral des ménages, une histoire tirée du roman d’Eric Reinhardt. Dirigé par son "amoureuse" Stéphanie Cléau, avec Anne-Laure Tondu, le comédien se considère avant tout comme un réalisateur et le "porte-parole" d’un texte.

Nouvelle artiste associée au théâtre de l’Aquarium, Aurélie Van den Daele présente un diptyque sur la thématique des retrouvailles avant un événement extrême. Avant l'Oubli, se retrouver explore à travers une écriture scénique très cinéma les réactions de personnages pris dans un huis clos.

Avec un grand-père nettoyeur de tranchées, Xavier Lemaire se devait de monter une pièce sur la guerre de 14. Il a commandé un texte à Georges-Marie Solidon qui a écrit à partir de ses souvenirs…

Cupidon est malade, version contemporaine du Songe d’une nuit d’été, est un texte de Pauline Sales. La jeune directrice du Préau à Vire a répondu à une commande pour les enfants de son complice Fabrice Melquiot avec lequel elle coécrit la série sexy du Dr Camiski.

Il vient de prendre la direction du Théâtre national de Strasbourg, mais “Stan” n'en enchaîne pas moins trois pièces comme acteur. Après Hinkemann de Toller à Rennes et avant Répétition de Rambert à Gennevilliers, il joue un texte de Georges Hyvernaud à Clermont-Ferrand.

Dernière pièce de Shakespeare, La Tempête contient toute l’âme de son auteur : Prospero, un roi déchu de son trône par son frère jaloux et doté de pouvoirs surnaturels renonce à se venger au profit de l’avenir de sa fille Miranda. Sarah Biasini, fidèle au metteur en scène Christophe Lidon, endosse le rôle de Miranda.

L’an dernier, l’artiste-metteuse en scène espagnole nous avait livré une performance d’une intensité exceptionnelle avec Todo el cielo sobre la Tierra, un spectacle dont la force et la rage animale étaient dignes d’un concert de rock. Cette année, elle revient avec la légende de Lucrèce, l’histoire d'un viol dont la vengeance aurait débouché sur la fondation de la République romaine.

A partir de l’essai publié par Michel Houellebecq en 1991 sur la nécessité de la poésie dans nos vies, Yves-Noël Genod a imaginé un tout autre spectacle. Dans Rester vivant, le performer danseur récite Les fleurs du mal de Baudelaire dans le noir total…

Il est intarissable sur son spectacle, et pour cause. Après Salut les copains et Disco, le rideau des Folies Bergère se lève dès le 28 octobre sur la troisième création de Stéphane Jarny d’après un livret d’Agnès Boury et de Stéphane Laporte, Love Circus. Un spectacle surprenant et joyeux qui confirme le grand retour des Folies Bergère au pays du music-hall.

Le cirque Plume fête ses trente ans. A sa tête, Bernard Kudlak, l'un des inventeurs du “nouveau cirque”, poursuit le développement d'une formule de spectacle sans animaux, avec une troupe limitée à 13 artistes et beaucoup de fantaisie

Le chorégraphe Philippe Decouflé vient de créer Contact, “un spectacle dans un spectacle”, au Théâtre national de Bretagne à Rennes. Fidèle à son habitude, celui qui a mis en scène la revue Désirs au Crazy Horse (2009) et l’exposition Opticon à la Grande Halle de la Villette à Paris (2012) cultive l’originalité à travers un spectacle qui évoque à la fois la quête du Graal et Faust.

Dans De passage, le texte de Stéphane Jaubertie, un homme nous raconte un épisode de son enfance, qui lui a permis de se construire une identité propre. Johanny Bert a choisi de mettre en scène ce conte dans un théâtre d’ombres où s’entremêlent comédiens et marionnettes.