L'électorat gaulliste est un bloc très stable: de Gaulle fait 43,7% au premier tour de 1965, l'U.D.R. 43,6 % en 1968, Pompidou 43,95 % au premier tour de 1969. Georges Pompidou a trop souffert, Sous de Gaulle, d'un despotisme plus ou moins bien éclairé pour ne pas vouloir exercer pleinement l'autorité solitaire d'un chef.
Spécial
D’un Pompidou à l’autre
En regardant M.Poher
Alain Poher a obtenu 23,42% de voix. Jean Lacouture fait ici le portrait d'un bonhomme Intérim qui s'embarque bien seul pour le second tour. C'était le meilleur candidat Atlantique: il a derrière lui un fantôme, M. Jean Monnet, et son rêve : les Etats-Unis d'Europe.
La France ruinée ?
« Tout va mal» disaient gravement les candidats. « Votez pour moi, ça ira mieux ». Ils parlaient de la France. Où en est-elle ?
De Gaulle oublié
Il a occupé notre paysage pendant onze ans. A l'intérieur et à l'extérieur. Nous avons hurlé sa perte ou souhaité ses décisions. Il est en Irlande.
Krivine comme un vol de pavés
Krivine se situe derrière Ducatel avec 1,06 % : le ridicule l'emporte dans les urnes sur la Ligue communiste. Krivine est un instituteur de la Révolution. Nous attendions une bouffée de révolte, l'air du large. Nous eûmes celui, plus confiné, de la Quatrième Internationale. Regrettons la commune étudiante.
Saint Jacques Duclos
Au scrutin du 1er Juin, Jacques Duclos a eu 21,52 % des voix. A quoi ont-ils servi? Le Parti communiste avait eu en 1967 22,5 %, en 1968 20 %. Tous les candidats, excepté un Defferre effondré, ont pu constater la stabilité d'un corps électoral anesthésié, à droite comme à gauche. Nous avons demandé à notre ami Francis Crémieux, intellectuel communiste, de nous faire Un portrait de Duclos. Voici un Saint Duclos qui sort du missel.C'est au lecteur qui connait l'histoire d'apprécier une analyse mythologique.
Michel Rocard: pour demain
Michel Rocard a obtenu 3,66% des suffrages. il a soutenu le mois de Mai. Il offre le visage d'un nouveau socialisme. Il n'a pas l'air de mentir et ne fusillera sans doute personne.
Où es-tu Mendès?
Defferre et Mendès-France ne retrouvent qu'un petit tiers de l'électorat de la fédération de la gauche 20 % en 1967, 17 % en 1968, 5,07 % en 1969. Jusque dans l'erreur nous gardons notre estime à Mendès. A la télévision il ne chantait pas et ne promettait rien. Guy Sitbon, qui a aimé Mendès-France, trouve une âpreté à la mesure de sa déception.
L’Europe mal partie
Le développement de l'idée européenne et les réalisations fragmentaires issues du traité de Rome s'embourbent progressivement. Il est de mode de rendre le généra! de Gaulle responsable de celle situation. Ses adversaires lui prêtent là un pouvoir qu'il n'avait pas.