L’art et le vie

Pierre Restany a été à coup sûr le plus grand critique d'art du XXe siècle. Sa mort scelle ce jugement et l'histoire lui rendra justice, alors même qu'il dérange encore.

C'est lors du Symposium international de sculpture environnementale, que nous avions organisé à Chicoutimi, que j'ai rencontré pour la première fois Pierre Restany.

En 1978, je « débarque » à Paris. Direction rive gauche, j'entre dans la librairie La Hune, boulevard Saint-Germain. Section « art », je remarque un document broché : Art et société.

Portfolio

Les nouveaux réalistes L'autre face de l'art À quarante degrés au-dessus de dada Le livre rouge de la révolution picturale (extraits) Manifeste du Rio Negro

Depuis le romantisme allemand, fin XVIIIe siècle, l'art se libère et prend son autonomie comme expérience particulière de l'individu, comme expérience singulière de la subjectivité, comme nouvel absolu irréductible aux règles et règlements édictés par la société.

L'utopie d'osmose entre la vie et l'art n'est évidemment pas nouvelle chez les poètes, les écrivains et autres artistes.

« L'art n'est pas la manifestation la plus précieuse de la vie. L'art n'a pas cette valeur céleste et générale qu'on se plaît à lui accorder. La vie est autrement intéressante. »

Vous me demandez : « Qu'en est-il, d'après vous, de la relation entre l'art et la vie en 2003 ? » En 1976 j'ai publié un manifeste intitulé Art as Contextual Art dans lequel je présente mes idées sur le sujet.

Ma proposition est que, tandis que l'art officiel (institutionnel, etc.) fonctionne comme un écosystème, un art présumé alternatif (ou des « arts alternatifs «différents de l'institutionnel ou de l'hégémonique) pourrait fonctionner comme un écosystème distinct.

Les jeux de mots sont des jeux de vies : éclats de « vair » de Marcel Duchamp, folies de Brisset, paroles gelées de Rabelais, la disparition de Perec.

Contribution à une dialectique de La masturbation divine

De toute évidence, poser une telle question est une erreur, car chacun sait que l'art est la vie et que la vie est l'art. Tout le monde sait aussi qu'il est toujours six heures et que le passé, le présent et l'avenir ne sont pas séparés mais plutôt une manifestation simultanée dans la zone intemporelle de l'accumulation, dans la réalité verticale du Néoïsme ?

« Le spectacle se soumet les hommes vivants dans la mesure où l'économie les a totalement soumis. »

Partant du constat qu'un très grand nombre de résidus spatiaux sont produits et abandonnés par l'urbanisation contemporaine, qu'un grand nombre d'entre eux ne sont pas voués à être développés dans un avenir proche et qu'une bonne part de ces sites recèlent des qualités spatiales et paysagères propices à une occupation temporaire, le projet Hypothèses d'amarrages proposait il y a maintenant un peu plus de deux ans l'implantation impromptue d'une vingtaine de tables à pique-nique sur une constellation choisie de sites résiduels de la région métropolitaine de Montréal.

On doit se souvenir de certaines actions de Pierre Pinoncelli, par exemple lorsqu'il a pissé dans l'urinoir de Duchamp puis l'a attaqué à coups de marteau. Inter avait publié l'essentiel à ce propos dans le numéro spécial Art et destruction/destruction de l'art il y a deux ans.

Portoflio

Humide vendredi treize, rue du Pont. L'ancienne boucherie n'est pas vide. On passe par l'autre porte, celle barrée d'habitude. Une entrée en boîte à sardines.

Entretien avec Angéline Neveu (extraits)