Jean Genet

Genet, l’écrivain ?

par Albert Dichy

Pour désigner Genet, un mot : écrivain. Avant d'être le personnage de série noire, le héros de l'inépuisable feuilleton de ses diverses biographies, Genet est écrivain - et les études ici réunies, dix ans après sa disparition, ont pour principal objet de le rappeler. «En France, tout finit en Sorbonne», disait avec prévoyance Valéry : il a aujourd'hui à l'université pour petit camarade d'éternité le loubard dont il conseillait jadis à Cocteau de brûler les livres.

Ouverture-éclair sur l’Amérique

par Jean Genet

C'est en août 1968 que Jean Genet se rend pour la première fois aux Etats-Unis, où il entre sans visa. Il assiste au congrès du parti démocrate qui se réunit à Chicago et, en compagnie de William Burroughs et Allen Ginsberg, participe aux violentes manifestations des hippies, yippies et Black Panthers contre la guerre au Vietnam. Il rédige ces notes, demeurées inédites, quelques mois plus tard, lors d'un séjour à Tanger, sur le papier à en-tête de son hôtel. Une copie du manuscrit de ce texte de Genet, comme des suivants, a été déposée dans les archives du fonds Jean Genet à l'IMEC, au 25 rue de Lille à Paris.

Un héros littéraire : le défunt volubile

par Jean Genet

Tout ait long de la campagne électorale pour la présidence de la République qui opposait en mai 1974 Valéry Giscard d'Estaing à François Mitterrand, Genet était intervenu dans les colonnes de L'Humanité en faveur du candidat de la gauche unie. Ce texte a été lu par Jean Genet, le 16 mai 1974, soit trois jours avant la victoire de Valéry Giscard d'Estaing, au cours de l'émission «Ré.flexion faite» sur la chaîne de France-Culture. li a été publié dans La Nouvelle Critique en juin 1974, assorti de cette précision de Genet: «Puisque la Commission de contrôle de /'ORTF 111 'empêchait de prononcer le nom de Giscard, j'ai raconté ce nom».

Réponse à un questionnaire

par Jean Genet

Conservé dans la bibliothèque du grand collectionneur Jacques Matarasso, le texte totalement inédit qui est ici présenté, constitue un document exceptionnel: il s'agit, avec la lettre à Gide de 1933, du plus ancien écrit de Genet dont nous avons connaissance aujourd'hui. Composée dans des circonstances difficiles encore à déterminer (enquête culturelle ou épreuve examinatoire ? ), cette réponse à un questionnaire, daté de 1935, fait définitivement justice de la légende selon laquelle c'est un écrivain inculte qui entreprend, en 1942, la rédaction de Notre-Dame-des-Fleurs ou du Condamné à mort.

Lettre à Costas Taktsis

par Jean Genet

Cette lettre1 adressée à Càstas Taktsis, écrivain grec, date de la fin des années 50. Taktsis n'est pas encore l'auteur de l'admirable Troisième anneau qui révolutionnera le roman grec un peu plus tard, mais un travesti fauché, premier lecteur grec de Genet, lequel vient, dit-on, de lui prêter une forte somme pour l'aider à s'installer en Australie. La lettre de Taktsis est perdue; apparemment il y décrit son arrivée à Sidney où l'attendait le consul général de Grèce. Contrairement à la prédiction de Genet, ce n'est pas lui-même qui sera assassiné en Grèce, mais Taktsis, trente ans plus tard, en 1988, par un jeune client.

Le défi d’un réfractaire

par Pere Gimferrer

Né à Barcelone en 1945, le poète Pere Gimferrer a publié ses premiers livres en langue espagnole (Mer embrasée, La Mort à Beverly Hills ... ). Au début des années 70, il décide d'écrire dans sa langue maternelle (Les Miroirs, Feu aveugle, La Lumière ... ). Essayiste hors pair, auteur de remarquables travaux sur Max Ernst, Miro et Tapiés, on lui doit aussi un roman d'allure très insolite, Fortuny. «Son oeuvre, éblouissante et hermétique, fait de lui le premier des grands poètes catalans du xx· siècle», a pu écrire Marie-Claire Zimmermann. Le texte que nous publions ici, paru initialement dans Destino en juillet 1976, fut le premier article critique consacré à Genet en Espagne.

Le “véritable” Jean Genet

par Thomas Spear

Mort, Genet est plus vivant que jamais. Ressuscité, il ne ressemble plus aux «cent Jean Genet» de ses fictions ni au sosie imposteur qui se présentait aux téléspectateurs de la BBC. Jusqu'en 1986, quand les caméras tournaient encore devant lui, l'auteur avait toujours son mot à dire sur l'identité de «Jean Genet».

La part du faux et de la fiction

par Pierre-Marie Héron

« Il faut mentir pour être vrai. Et même aller au-délà »

Seulement un trou avec n’importe quoi autour

par Marie Redonnet

La question de la légende

Écriture de la maîtrise

par Anne Ubersfeld

Le divan de Genet

Pompes funèbres

par Patrice Bougon

Politique, ironie et mythe

Le corps divin

par René de Ceccatty

Pour poser la question de l'écriture homosexuelle , une comparaison préalable est nécessaire : autrement dit, il faut faire de la littérature comparée. Comparer des écrivains dont l'homosexualité est une part constitutive de leur oeuvre et comparer leurs styles, leurs manières d'aborder, de présenter, de transmuer leur sexualité. On peut, très vite, s'accorder pour dresser une liste d'écrivains dont l'homosexualité est notoire et s'est intégrée à leurs oeuvres: Proust, Gide, Cocteau, Julien Green, Forster, Tony Duvert, Copi, Pasolini, James Baldwin, Cavafis, Sandro Penna, Isherwood, Spender, Edmund White, etc. Mais on en sera rapidement induit à substituer à l'homosexualité des homosexualités et ce sera déjà l'impasse.

Le “dialogue infernal” de Genet et Sartre

par Oreste F. Pucciani

«Le "dialogue infernal" de Genet et de Sartre» est le prolongement d'une communication que j'ai présentée en juin 1989 à l'occasion de la réunion annuelle du Groupe d'études sartriennes à la Sorbonne.

Des chambres de Proust aux cellules de Genet

par Agnès Clerc

Si Proust et Genet n'étaient entrés en littérature en même temps qu'en «prison», il aurait été absurde de comparer leurs prisons respectives : qu'y a-t-il de commun, en effet, entre des chambres - celle, calfeutrée de liège, du boulevard Haussmann, puis celle de la rue Hamelin où Proust mourut - et des cellules de la Santé ou de Fontevrault?

Jean Genet et Violette Leduc

par Carlo Jansiti

Une troublante gémellité

Le théâtre de Genet

par Michel Corvin

"Une apparence qui montre le vide"

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