Vie de quartiers

Tout au long de sa carrière, Phyllis Lambert, surnommée « Jeanne d’architecture », a multiplié les réalisations remarquables dans la poursuite d’un objectif : améliorer la ville. Que ce soit en luttant pour la sauvegarde du patrimoine urbain ou en faisant la promotion de l’architecture contemporaine, la fondatrice d’Héritage Montréal et du Centre canadien d’architecture a oeuvré assidûment à la concrétisation de cet idéal. Un engagement qui lui a valu de nombreux honneurs, dont le prestigieux prix Gérard-Morisset en 1994.

Le Québec est une terre de mystère et de légendes. À preuve, plus de 120 toponymes contenant le mot diable sont recensés dans le répertoire de la Commission de toponymie du Québec. Parmi les lieux fabuleux qui ponctuent le territoire québécois : la Griffe du diable, à Saint-Lazare-de-Bellechasse.

L’étude des textiles des collections nationales a permis de documenter des techniques de tissage très anciennes : le « boutonné » et le « à la planche ». En prime, les conservateurs ont découvert une signature grâce à laquelle ils pourraient bien identifier la créatrice d’un couvre-lit d’exception.

Autrefois mal-aimés, synonymes de pauvreté et de bâti délabré, les quartiers ouvriers anciens gagnent en popularité depuis une trentaine d’années. Comment revitaliser ces témoins historiques et identitaires avantageusement situés ? Les citoyens semblent posséder une bonne partie de la réponse.

Quand elles disparaissent des centres urbains, les grandes industries manufacturières provoquent bien sûr des pertes d’emplois et des difficultés économiques, mais elles laissent aussi des témoins de leur prospérité. Plusieurs ont même carrément fait naître des quartiers aux caractéristiques fort intéressantes. Redécouverte d’un patrimoine bâti aux richesses insoupçonnées.

À l’heure du développement durable, l’analyse de l’évolution des quartiers populaires livre des enseignements précieux sur la manière de construire une ville où se conjuguent densité, formes culturellement signifiantes et qualité de vie. Étudier le passé pour bâtir l’avenir.

Quand le coeur des villes ne bat plus, il faut opérer sans tarder. Regard sur quelques démarches de revitalisation de quartiers centraux, autrefois ouvriers.

L’îlot Fleurie a été créé en 1991 par des citoyens qui voulaient embellir leur quartier dévasté par les démolitions. Au centre, la sculpture Les amoureux d’Irénée Lemieux.

Depuis plus de trois décennies, l’Écomusée du fier monde et l’Atelier d’histoire Hochelaga-Maisonneuve protègent et mettent en valeur d’anciens quartiers ouvriers montréalais. La mémoire se met à l’oeuvre.

En 2005, des citoyens de Salaberry-de-Valleyfield sont passés à l’action pour mettre en valeur le patrimoine bâti et immatériel de leur ancien quartier ouvrier. Leur initiative a connu un vif succès et leur a même valu le Prix du patrimoine du Conseil montérégien de la culture et des communications.

Pour sauvegarder le Manoir Rioux-Belzile à Trois-Pistoles, des amoureux du lieu n’ont pas ménagé leurs efforts : ils ont documenté son histoire et déposé une demande de classement en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. Petite visite de ce lieu de grande valeur identitaire.

Outre les victimes humaines, le séisme qui a frappé Haïti en janvier 2010 a porté un coup dur au pays, à son patrimoine notamment. Pour sauver d’urgence oeuvres d’art et archives lourdement menacées, des restaurateurs ont été appelés en renfort.