Actrice fougueuse, réalisatrice torturée, femme ardente, Noémie Lvovsky illumine depuis longtemps le cinéma français. Enfant, elle voulait être clown, adulte, elle y est presque parvenue. Mais en assumant aussi sa part de noirceur : ses films reflètent l’intensité de ses doutes et de ses peurs, sa profondeur. La sortie de son dernier film a offert à Causette l’occasion de la rencontre.
La Fabrique de la honte
Noémie Lvovsky, l’intranquille
Ministère des Droits des femmes: L’année zéro
C’était l’une des promesses de François Hollande : la mise en place d’un ministère des Droits des femmes de plein exercice. Après vingt-six ans d’absence, tout reste à (re)construire. La ministre a-t-elle vraiment les moyens de ses ambitions ? Najat Vallaud-Belkacem a longuement reçu Causette pour répondre à ses questions.
Un pied en enfer
Leïla Minano, notre grand reporter, aurait aimé pouvoir vous rendre compte de la situation infernale que vivent les Syriens. Mais dans ce conflit, les journalistes aussi sont traqués. Making of d’un reportage avorté.
Accoustique de l’orgasme
On croit souvent que les femmes crient davantage que les hommes pendant l’amour, même si aucune étude ne l’atteste. Mais, selon certains scientifiques, les cris d’orgasme féminins auraient un rôle biologique, inconsciemment destiné à « manipuler » l’éjaculation du partenaire...
Sapeurs-pompiers: un mythe souillé
Ils sont réputés forts, courageux, entraînés, dévoués et figurent dans le haut du tableau des fantasmes féminins. Et ils aiment bien en profiter. Alertée par de récents scandales sexuels qui ont entrouvert la porte des casernes, Causette s’est attardée sur les rapports que les soldats du feu entretiennent avec la gent féminine. Elle s’est rendu compte que règlements et déontologie ne pèsent pas lourd face à une partie de fesses collective. Du piège à filles du 14 juillet au viol en réunion, le mythe du pompier prend un sacré coup. Enquête sous l’uniforme.
L’impuissance à la barre
Dans la France des XVIe et XVIIe siècles, l’absence d’érection constitue un motif de divorce recevable. Les femmes peuvent assigner leur mari devant un tribunal pour obtenir l’annulation du mariage. À eux, alors, d’apporter la preuve de leur virilité en accomplissant leur devoir conjugal en présence de nombreux témoins. Impudique, controversée, mais étonnamment tolérée par l’Église, cette pratique oubliée a fait les belles heures des chroniqueurs de l’époque.
Honte et peines infamantes
La société médiévale, en Occident, est une société chrétienne qui repose sur des fondements bibliques sans cesse rappelés. La discipline y prédomine et celui qui s’écarte du droit chemin est frappé immanquablement de déshonneur. Didier Lett est historien médiéviste, professeur à l’université Paris Diderot (Paris VII). Il revient sur cette époque où la honte était un instrument de régulation sociale.
États -Unis : le retour du pilori
Héritées des sociétés européennes médiévales, les peines infamantes n’ont pas totalement disparu (voir Causette # 20). Aux Etats-Unis, certains juges zélés y ont encore recours. Au Texas, le juge Ted Poe — devenu député en 2005 — s’est rendu célèbre dans les années 90 pour ses condamnations à l’emprisonnement assorties du sursis, avec d’étranges obligations s’apparentant à des humiliations publiques
Un prêtre à confesse
Ancien chroniqueur sur France Télévisions, Canal +, Paris Première ou Direct 8, Alain de la Morandais est, à 77 ans, le prêtre le plus médiatique de France. Il a récemment publié La Ronde des vices : les 7 péchés capitaux (Éd. Salvator). Causette lui a demandé son point de vue sur la honte.
L’invention de la branlette coupable
Plaisir solitaire, vice ultime ? On croirait qu’il en a toujours été ainsi. L’Église, la médecine et la morale ne se sont-elles pas entendues depuis la nuit des temps pour nous empêcher de nous palucher tranquillement ? Eh, bien non ! Il se trouve que jusqu’au XVIIIe siècle, la masturbation suscitait l’indifférence ou, au pire, une molle réprobation. Tout bascule en 1712, avec la parution, à Londres, d’un livre qui lancera – et pour longtemps – le débat sur la masturbation.
Ereutophobie : la honte de rougir
Antoine Pelissolo est psychiatre à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, seul endroit en France à avoir ouvert une consultation à destination des personnes qui souffrent d’éreutophobie : la peur obsédante de rougir en public. Ou comment ce que l’on trouve parfois si “mignon” chez nos collègues (“oh ! elle rougit”) peut devenir une véritable source de souffrance.
La honte des victimes du Dr Maure
Le docteur Maure disait être « le meilleur chirurgien esthétique du monde ». Il n’était pas chirurgien. Il était médecin-anesthésiste. Durant des années, à Marseille et sur tout le pourtour des Bouches-du-Rhône, il a « opéré », en les massacrant, des centaines de victimes. Il attirait sa clientèle par des prix plus bas que ceux pratiqués par ses concurrents. Ses victimes étaient toutes différentes, mais elles avaient toutes un point commun : c’étaient des personnes fragiles, économiquement, culturellement. Qu’il ciblait sciemment.
La Coline des Croix
Quand on arrive devant ce lieu empli de millions de croix, de toutes les tailles, de tous les matériaux, on ne sait plus où donner de la tête. Étrange et fascinante colline. À quelques kilomètres de Siauliai, au nord de la Lituanie, s’élève la Colline des croix, devenue, avec le temps, lieu de pèlerinage. La tradition d’ériger des croix sculptées dans le pays remonte au XVIe siècle, quand les Lituaniens les installaient devant leur maison, en signe de leur croyance en Dieu. Ici, c’est d’abord pour protester contre le régime tsariste et rendre hommage aux rebelles exécutés que les habitants de la région de Siauliai, au XIXe siècle, investissent la plus haute colline des environs et y plantent les premières croix. De tout le pays, on vient s’y recueillir. Puis, quand le régime soviétique reprend la Lituanie après une courte indépendance, il interdit toute religion et en détruit tous les symboles. La colline est rasée à plusieurs reprises. Mais les Lituaniens résistent à l’oppresseur, parfois au péril de leur vie, et chaque matin apparaissent de nouvelles croix et des offrandes. C’est la lutte de tout un peuple pour préserver son identité, sa religion, ses racines. À la chute du régime, le site est déclaré lieu sacré. Mais bien plus qu’un lieu de pèlerinage catholique, la colline est devenue le symbole de l’esprit rebelle du pays. La photographe Mélanie Bahuon nous emmène sur ce chemin de croix poétique.
Au chevet de New Orleans
Il a La Nouvelle-Orléans dans le sang. Pour lui comme pour elle, tout a basculé en 2005. Depuis que Katrina a balayé sa ville natale, l’acteur Wendell Pierce fait tout pour la retrouver, quitte à bâtir des maisons, remplir les assiettes, chiffonner le monde. Dans la série télévisée “Treme”, il joue un tromboniste qui tente de se refaire dans les ruines de la cité. Un rôle qui ressemble un peu à cet artiste fougueux et obstiné dont “Causette” a croisé le chemin en Louisiane.