Eric Faye

Quand il y a repensé par la suite, à l’âge adulte, il n’a jamais pu dater le moment où il l’avait vue pour la première fois dans la vaste maison où passait de temps à autre un domestique, à l’arrière-plan de son enfance rêveuse et solitaire. Habitué à ce que les serviteurs aillent et viennent, il ne prêtait pas attention à la marche de la grande machine qu’était, à ses yeux, la demeure de famille.

Éric Faye signe son premier contrat avec José Corti en 1990 et publie sa première nouvelle « Le Général solitude » dans la revue Le Serpent à plumes en 1992.

Ce cheminement à travers l’oeuvre d’Eric Faye nouvelliste s’effectuera à travers quatre recueils publiés chez José Corti entre 1997 et 2012.

« Je n’ai jamais compris pourquoi certains corps flottent si bien »

Tu n’avais pas pris le train de 7h58 qui s’avéra complet (l’automate ne proposait que des billets de première classe à 44 euros), mais le 8h40 où il restait, par chance, encore des places de seconde à 18 euros 50.

C’est devenu une convention aujourd’hui d’affirmer de tout conte fantastique qu’il est véridique; le mien, pourtant, est véridique. Jorge Luis Borges, Le Livre de sable

Le stage de formation à Dijon s’était terminé un peu plus tôt que prévu. Sur l’autoroute menant à Alizay, Geneviève ralentit la vitesse de la Clio et tourna la tête vers son passager.

Voyage au pays du "rêve"

Née à Londres le 11 juin 1877, Renée Vivien était Pauline Mary Tarn pour l’état-civil. Fille de famille très aisée, de père anglais et de mère américaine, elle fut élevée à Paris, dans le XVIe arrondissement qu’elle ne quitta pas en entrant dans l’âge adulte.

Le Glasgow Hell Club, raconte une authores anglaise, Mrs Crowe, dans un curieux volume, The Night Side of Natur, était la fable de la bonne ville puritaine. Ses orgies étaient sévèrement commentées par les modernes disciples de John Knox, qui hochaient en choeur leurs respectables têtes écossaises.

L’auteure amoureuse de la Sérénissime nous dépeint trois de ses fervents admirateurs qui y ont connu la gloire, alors qu’ils en sont exilés, au crépuscule de leur existence : Vivaldi, Rosalba Carriera et Casanova.

Ce nouveau livre de Thomas Vinau tranche avec les ouvrages précédents. Il rassemble de brefs portraits de « clochards célestes » mais révèle surtout quelques-unes des sources où puise l’imagination fertile de ce météore de la littérature française de ce début de siècle. Au sein de la galaxie des nouveaux talents que l’on voit germer ici ou là, Thomas Vinau fait feu de tous bois, avance de façon erratique sans se préoccuper de faire carrière ou d’un quelconque « qu’en-dira-t-on ».