Les lecteurs se plongent avec une nostalgie goulue dans les turpitudes qui rythment les vies du parfait Dylan et de la belle Djebani au cœur des années 1980, quand le pays comptait une seule chaîne de télévision et buvait du Campa Cola.
L’effet Amazon
La grande saga de l’Inde d’avant
Texas, ton univers impitoyable
Enfin un roman historique qui ne réécrit pas le passé avec les sentiments du présent ! De la conquête de l’Ouest à nos jours, The Son retrace magistralement l’histoire d’une dynastie texane qui a bâti sa fortune sur les expropriations et le pétrole.
La mutation de Sartre
Comment le brillant héraut de la liberté a-t-il pu devenir le chantre des pires formes de répression ?
Entretien Joyce Carol Oates
La romancière américaine confie ses secrets de fabrication, l’importance de la phase contemplative et du travail d’élagage, son intérêt pour Twitter. Elle répond aussi à ceux qui l’accusent d’être l’auteur d’une œuvre trop sombre ou violente en convoquant les mânes du roi Lear et de Marilyn Monroe.
L’effet Amazon
L’achat surprise du Washington Post en août 2013 l’a illustré une fois de plus, Amazon est une fusée à étages multiples. À s’en tenir au secteur du livre, qui ne représente plus qu’un cinquième de son chiffre d’affaires, l’entreprise ne s’est pas conten- tée de devenir le premier distributeur mondial. Elle est le premier fournis- seur de liseuses électroniques et est un acteur significatif de l’édition aux États-Unis, y compris sur papier. Elle a acquis le premier réseau social américain de lecteurs et tente d’attirer à elle le monde des auteurs, en leur pro- posant un mode de rémunération qui court-circuite les intermédiaires traditionnels.
Entretien Christine Ferrand
L’impact d’Amazon est énorme mais ni la librairie traditionnelle ni le livre papier ne sont condamnés à disparaître. L’une et l’autre restent essentiels à la promotion des œuvres. À condition de savoir innover.
Entretien François Gèze
Son poids sur le marché permet à Amazon, mû par une quête de rentabilité maximale, d’imposer ses conditions aux éditeurs et aux lecteurs. Cette puissance met en péril la diversité et le dynamisme de la production intellectuelle.
La pandémie qui vient
Le SRAS a eu beau se répandre en quelques semaines de Hong Kong au reste de la Chine et de l’Asie via Toronto, le virus a finalement fait moins de mille morts : il tuait trop vite pour pouvoir aller bien loin. L’espèce humaine ne s’en tirera pas toujours à si bon compte. Sur une planète qui ne connaît plus l’isolement, les scientifiques redoutent l’émergence d’un virus aux effets plus lents, dont la propagation au monde entier pourrait faire des dizaines de millions de morts.
Le crime qui a fait Poutine
Attribués aux Tchétchènes, les attentats qui ont frappé Moscou en 1999 ont été commis par les services de sécurité russes, sous l’égide d’un certain Vladimir Poutine. La rumeur courait depuis longtemps. L’accablante énumération des faits rapportés dans un livre qui fera date ne laisse plus aucune place au doute. Le crime a permis à un Premier ministre fraîchement nommé par le clan Eltsine de se hisser au pouvoir dans des habits d’homme fort. En envahissant la Tchétchénie.
La pitié dangereuse
L’empathie est à la mode. Des spécialistes en tous genres se donnent le mot : elle est le propre de l’homme, en manquer est pathologique, la cultiver est la voie du salut individuel, collectif, voire planétaire. Redescendons sur terre : l’empathie est souvent bien mauvaise conseillère, en morale comme en politique.
Mémoires d’une vieille fille enragée
Elle fumait la pipe, adorait ses juments, prenait grand soin de sa toilette et choisissait scrupuleusement les cadeaux pour ses domestiques et son entourage. Grâce à son livre de comptes, nous savons tout, ou presque, de Joyce Jeffreys, riche célibataire anglaise du XVIIe siècle. Grâce à lui, nous disposons aussi d’une mine d’informations sur la condition de vieille fille, le crédit à l’aube du capitalisme, et les convulsions de la Révolution anglaise.
Deux démons de Colombie
Comment deux fils de bonne famille, issus de la même bourgade, ont-ils pu se transformer l’un en guérillero, l’autre en paramilitaire au cours de la guerre civile qui a déchiré la Colombie ? Lui aussi originaire de la petite ville de Valledupar et familier des deux familles, l’écrivain Alonso Sánchez Baute tente de comprendre. Entre enquête sociologique, documentaire historique et fiction psychologique.
Žižek, compagnon de route du capitalisme
La pensée confuse du philosophe slovène convient à merveille à une civilisation tétanisée par le spectacle de sa propre fragilité. Žižek séduit en annonçant l’apocalypse du capitalisme et en prônant la révolution depuis son fauteuil. Sourd à la réalité historique du totalitarisme, il défend une théorie de la violence rédemptrice à la fois grotesque et indécente : les Khmers rouges ? Pas assez radicaux ! Hitler ? Pas assez violent !