Entre la bande dessinée et le cinéma

Entre septième et neuvième art

par Alexandre Fontaine Rousseau

ARTS PROPRES AU XXE SIÈCLE ET, PAR CONSÉQUENT, À UNE CERTAINE VISION CAPITALISTE DE L’ART, LE CINÉMA et la bande dessinée ont eu à composer presque dès leur naissance avec leur double nature d’activité créative et de commerce. Comme si leur forme même, intimement liée à la reproduction mécanique, appelait à leur industrialisation. Ainsi, tandis qu’Hollywood imposait sa mainmise sur le septième art, le neuvième devenait l’apanage d’une poignée de « grands éditeurs » qui, aujourd’hui encore, dictent à plusieurs égards les règles du jeu

Pour en finir avec le cinéma

par Pierre Chemartin

À l’époque du cinéma, le film qui nous avait plu continuait après le générique de fin. Il s’ étendait et contaminait la vie de tous les jours. Il se dépassait lui-même et persistait un temps dans nos cerveaux turbulents. On chevauchait alors d’ invisibles mustangs. Un film, ça tient à rien. Un serpentin lumineux qui ne dure que le temps de son déroulement. Cette expérience restreinte ne trouve sa portée véritable qu’au-delà de sa projection. Lorsque son souvenir nous visite. C’est ainsi que, pierre après pierre, je bâtissais pour moi seul, et presque à mon insu, un musée fugace.

Documenter la bande dessinée

par Alexandre Fontaine Rousseau

Michel Rabagliati

par Alexandre Fontaine Rousseau

LE LONG MÉTRAGE PAUL À QUÉBEC, DONT LA SORTIE EST PRÉVUE POUR L’ÉTÉ 2015, EST LA PREMIÈRE adaptation d’une bande dessinée à succès dans l’histoire du cinéma québécois. Il faut dire que la célèbre série, publiée par La Pastèque, s’avère un cas de figure unique dans l’histoire du neuvième art d’ici. Son immense popularité a contribué à la découverte de la bande dessinée québécoise par un plus vaste public, et si, aujourd’hui, la presse et le lectorat accordent une plus grande attention à celle-ci, c’est en grande partie grâce au travail de son auteur Michel Rabagliati. Il nous semblait donc essentiel d’aller rencontrer celui-ci, pour discuter du saut de la page à l’écran que s’apprête à effectuer Paul.

L’illusion d’un conformisme

par Boris Nonveiller

David Fincher et Charles Burns

Chronique d’un dialogue avorté

par Bruno Dequen

Hulk, Watchmen et les enjeux de l'adaptation

Quelle est la forme de La Jetée ?

par David Turgeon

Il est certain que La Jetée est un film bien que, formellement parlant, l’objet n’ait rien d’orthodoxe : car il présente la particularité d’être composé (presque) entièrement de photographies inanimées se succédant sans esbroufe, suivant le fil d’une narration parlée (le film ne contient aucun dialogue). Un seul plan-séquence brise cette parfaite continuité : plan-séquence d’ailleurs très court, quelques secondes à peine, et que nous mettrons temporairement entre parenthèses, le temps d’une petite expérience. Ce qui nous occupe, pour l’instant, c’est le constat suivant : nous avons sous la main un objet aux visées artistiques composé d’images fixes formant un récit séquentiel soutenu par un texte narratif. À quoi cela vous fait-il penser ?

Le petit tragique du grand réel

par Ariane Dénommé

J e fais de la bande dessinée pour aimer le monde, le réel. J’aspire à l’aimer le plus consciemment possible, dans tout ce qu’il a de banal, de vaguement minable, de joli-sans-plus, d’accidentellement grandiose. Et c’est le cinéma, surtout, qui m’a révélé ce qu’il y a de puissant et bouleversant dans l’art qui cherche à saisir la réalité. Dans une entrevue au sujet de L’enfant, l’un des frères Dardenne raconte comment une scène entrevue dans la rue – une fille, très jeune et seule, pousse avec violence une poussette sur le trottoir – est à l’origine du récit de ce film. Cette scène, qui n’est même pas une anecdote, ne se retrouve pas dans L’enfant, mais tout ce qu’elle renferme apparaît clairement dès les premières minutes du film alors que l’on voit une fille, un bébé serré contre elle, téléphoner, arpenter le bord d’une autoroute, courir entre les voitures pour traverser une rue, pour finalement retrouver le père de l’enfant.

Je suis un cinéaste raté

par Samuel Cantin

L e professeur de cinéma de l’université Concordia, en 2008, nous dit : « … and you will have to participate in the making of at least 3 other films from any of your fellow students, either as grip, gaffer, set designer, etc. So you can get well accustomed with all the parts of making a movie ». Encore aujourd’hui, un frisson me parcourt l’échine en écrivant ces mots. Brrrrrrrr !

Claude Cloutier

par Jean-Dominic Leduc

L’humoriste existentialiste

Diane Obomsawin

par Alexandre Fontaine Rousseau

DIANE OBOMSAWIN EST L’UNE DES FIGURES DE PROUE DE LA BANDE DESSINÉE UNDERGROUND AU QUÉBEC. Dans les années 1980, elle signe ses premières histoires dans le fanzine Iceberg sous le pseudonyme de Ringo la balafre. Sous le nom d’Obom, elle a publié de nombreux livres dont Plus tard (1997), Kaspar (2007) et Pink Mimi Drink (2010). Elle se consacre aujourd’hui, en parallèle, au cinéma d’animation. À l’ONF, elle réalise notamment Distances (2002), Ici par ici (2006) et Kaspar (2012). Elle travaille actuellement à une adaptation de son plus récent livre, J’aime les filles (2013).

Pedro Costa

par Gérard Grugeau, André Roy

DANS CASA DE LAVA TOURNÉ AU CAP-VERT EN 1994, PEDRO COSTA SUIVAIT UNE INFIRMIÈRE QUI RAMENAIT dans l’île un homme dans le coma victime d’une chute sur un chantier lisboète. Depuis lors, le cinéma du réalisateur portugais n’a de cesse d’entendre les hommes tomber. Des hommes et des femmes souvent issus d’une immigration exploitée, déclassée, rendue à sa dignité par une caméra solidaire qui croit à « la vertu ouvrière du travail », comme chez Brecht. Après Ossos, La chambre de Vanda, En avant jeunesse et avec aujourd’hui Cavalo Dinheiro, Pedro Costa poursuit l’édification d’une oeuvre puissamment réaliste, tout en réinventant un modèle de production à petite échelle. Rencontre avec un passeur de mémoire qui croise les fantômes trahis de la révolution des Œillets et ausculte la barbarie du temps présent à la croisée du monde des vivants et des morts.

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