Emilie Renard

Entretien avec Emilie Renard

par Patrice Joly

Interview - Après Monsieur Miroir, l’exposition de la douzième édition du Prix Ricard – qui répond à un cahier des charges désormais bien identifié, celui de mettre en scène la dizaine d’artistes représentative de la dernière scène émergente en France – Émilie Renard, avec Les Vagues, s’immerge avec délices dans les rouleaux d’automne des ateliers du Frac des Pays de la Loire à Carquefou. Deux exercices très stylés aux antipodes l’un de l’autre.

Cheyney Thompson - Un sysème contre le système

par Aude Launay · visuels: Isabelle Arthuis

Guest - En ce 1er novembre 2010, que peut-on encore dire de la peinture si ce n'est qu'elle est une fiction théorique – de par le caractère expansif de son concept – qui semble dorénavant vouée à l'auto-référenciation. L'histoire on ne peut plus chargée de ce médium ainsi que son éternel retour ouvrent un espace de jeu réflexif que les artistes ne cessent d'investir. Les toiles blanches aux motifs répétitifs de Cheyney Thompson ressemblent à des peintures abstraites, mais tenant alors de cette abstraction générationnelle positiviste, dégagée de la spiritualité inhérente au processus de soustraction originel entendu comme purification.

Aurélien Froment - “Nous devons reconnaître que la situation initiale a été modifiée”

par François Aubart

Guest - Certains l’ont constaté, «tout un type de pratiques [...] ont déferlé sur le monde de l’art dans les dix-quinze dernières années, qui ressuscitent ou qui redécouvrent des œuvres, des figures, des architectes, etc. qui ont été négligés, oubliés par l’histoire. C’est devenu un genre d’œuvre en tant que tel, et très souvent la question de l’accaparation du capital symbolique de l’œuvre originale n’est pas réglée, ou est insuffisamment problématisée, et le matériau historique utilisé est ce qui fait tout l’intérêt de l’œuvre... 1 » On ne peut que souscrire à ce constat et partager ce point de vue. C’est donc depuis celui-ci qu’il nous paraît opportun d’analyser le travail d’Aurélien Froment qui fait sans le moindre doute partie de ces artistes qui exploitent des réalisations préexistantes, certaines étant plus ou moins connues. Mais c’est bien plus la façon dont il les montre qui semble cristalliser les enjeux de sa pratique. C’est en tout cas ainsi qu’elle sera ici étudiée.

Pauline Bastard - Synthèse paysagère

par Étienne Bernard

Dans un traité intitulé À la découverte du paysage vernaculaire en 1984, l'américain John Brinckerhoff Jackson définissait le paysage comme une succession de traces, d’empreintes qui se superposent sur le sol, comme le lieu de décantation des expériences humaines successives. Difficile de ne pas voir dans la série des Beautiful Landscapes que la jeune Pauline Bastard mène depuis 2007, une prolongation amusée de son propos. Minutieusement déchirés des pages de quelques manuels de géographie ou magazines de voyages, les fragments d'icônes paysagères viennent se superposer et se conjuguer pour former de nouveaux panoramas alpins.

Arthur Zmijewski - Double impact

par Raphaël Brunel

Guest - Formé à la sculpture à l'Academy of Fine Arts de Varsovie au début des années 1990, Arthur Zmijewski abandonne ce médium après ses études au profit de la photographie et surtout de la vidéo, plus aptes selon lui à rendre compte de la complexité du monde. La vidéo lui permet de mettre en place des situations réelles, des déplacements et des échanges opérés, dans une optique documentariste assez brute, même s'ils s'effectuent dans le cadre d'une image fabriquée.

Etienne Chambaud, Fabien Giraud et Raphaël Siboni - Deux barrages – Pour en finir avec la Relation

par Ida Soulard

Guest - Les années 1990 ont été celles d’une prise de conscience généralisée d’un monde en train de devenir fluide. Les artistes de ladite « esthétique relationnelle » dont les mots d’ordre étaient « flux », « réseau », « synergie » et « communication » ont fait de l’espace une scène, un lieu de relations plus ou moins forcées, où les spectateurs devenaient les acteurs d’une manifestation.

Alors, la France ?

par Nicolas Garait · visuels: Nicolas Garait

Un site deux fois grand comme Monaco, 45 milliards de dollars de budget, 180 pays représentés, 80 000 volontaires et plus de 73 millions de visiteurs: l’Expo 2010 de Shanghai a montré au reste du monde (et accessoirement à Pékin) qu’il fallait compter avec la Chine en général et avec « la putain cosmopolite» des années 1930 en particulier.

Les questions les plus pertinentes le sont parce qu’elles sont sans réponse.

par Antoine Marchand

Exposition : C'est donc une nouvelle version d'Artissima qui s'est jouée en novembre à Turin, nouvelle puisqu'un nouveau directeur, Francesco Manacorda, en a pris les rênes après le départ d'Andrea Bellini vers la direction du Castello di Rivoli. Reprenant le schéma qui fit son succès d'un programme culturel inséré à la foire, la 17e édition d'Artissima a quelque peu joué la carte de l'austérité mais aussi de la praticité en en regroupant tous les événements au sein même du Lingotto Oval qui l'accueillait cette année.

La peinture aporétique

par Aude Launay

La peinture est toujours déjà indubitablement dubitable. «Je ne supporte pas ce mot : je suis un peintre, de fait, ou je suis quelqu'un qui peint. Et c'est là que le problème commence, avec le mot “peinture”. Je préférerais vraiment que ce mot n'existe pas. [...] Le fait est que la peinture est un si petit sujet, cela ne nous dit vraiment rien de ce qui se passe réellement au dehors... » C'est ainsi que Michael Krebber ouvrit en 2003 une conférence sur la peinture qui fit depuis sa fortune.

Une forme pour toute action

par Anne Bonnin

Prenant acte d’une reviviscence de la performance dans les arts plastiques, les commissaires du Printemps de Septembre 2010, Éric Mangion et Isabelle Gaudefroy, en proposent un panorama sous l’angle des relations entre forme et action. Le titre rappelle celui, fameux, de l’exposition de Harald Szeemann Quand les attitudes deviennent forme, de même qu’il fait écho au rapport art / vie au cœur des préoccupations des auteurs des premiers happenings et events.

La circulation comme activité

par François Aubart

Jean-François Brun et Dominique Pasqualini fondent IFP – Information, Fiction, Publicité – en 1984, période marquée par un développement sans précédent de nouvelles technologies de communication, pendant laquelle Jean Baudrillard théorise son fameux simulacre.

From Russia with Love

par Rozenn Canevet

2010 est un millésime russe dans l’Hexagone. Alors, quand le centre d’art brestois Passerelle annonce qu’il programme cet automne deux expositions sur la création contemporaine russe respectivement intitulées Au présent et Manifestes, on redoute un plat indigeste. Culte glamouro-kitsch aux ambiances White Cube vs Night Club ? Hymne hyper-nationaliste déguisé en air d’opéra futuriste ou grandiloquence nostalgique des révolutions passées ? Eh bien non.

This is à Strasbourg

par Paul Bernard

L y a ceux qui ont puserendre à New York ce printemps et assister à la magistrale exposition de Tino Sehgal au Guggenheim. Et puis il y a ceux qui sont de grands adeptes de l’artiste berlinois et qui ont du se contenter, frustrés, des très nombreux récits enthousiastes. Ces derniers pourront trouver dans l’exposition de Tino Sehgal à Strasbourg une très belle consolation.

He is that he is

par Antoine Marchand

Sans tendre à l’exhaustivité, l’exposition Brion Gysin : Dream Machine, présentée à l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne, après une première étape au New Museum de New York, permet d’appréhender dans son ensemble la production de cet artiste mythique, dont le travail a tou-tefois été très peu montré, exception faite de ses fameuses Dreamachines.

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