Numéro 291 - spécial fêtes

Lollipop music store

Lollipop part en sucette et nous propose ses friandises pour cette fin d'année, à déguster sans modération.

La hotte list de la rédac

- Catalogue d'exposition : Ed Fell a document - Charlie Hebdo les 1000 unes 1992-2011 - Games stores, l'histoire secrète du jeu vidéo - Benoit Peeters et Jacques Samsom - Chris Ware, la BD réinventée - Michaël Leblond et Frédérique Bertrand: New York en pyjamarama

Emmanuel Carrère - Limonov (P.O.L)

On en attendait pas moins du fils de sa mère, soviétologue experte. Emmanuel Carrère livre le roman journalistique et biographique soigneusement documenté d’un personnage bien réel et toujours vivant. Poète délinquant, dissident branché en URSS, clochard à New York, écrivain sans le sou à Paris, putschiste à Moscou, soldat pro-serbe perdu dans les Balkans, fondateur du Parti national bolchevik, puis militant démocrate anti-Poutine... Héros ou salaud ? Chacun jugera en découvrant la vie ambiguë et trépidante du diable Edouard Limonov. Une belle plume, un bon roman d’aventures et l’histoire d’un homme rocambolesque dans l’histoire de l’ancienne et la nouvelle Russie.

Sons of anarchy, saison 3

Arrêtez de croire ce qu’on vous dit : la meilleure série actuelle n’est ni Mad Men, ni Breaking Bad, mais Sons of Anarchy, le « bébé » de Kurt Sutter à base de motards qui n’ont besoin de personne en Harley-Davidson©. Créée sur les cendres de The Shield, show auquel le créateur avait grandement participé après avoir fait ses classes chez Les Soprano, SOA n’est pas qu’une série sur les bikers qui jouent aux cow-boys et aux Indiens. Il y est aussi question de faire cohabiter violence des situations et délicatesse des enjeux, mythologie de l’Amérique et noeuds shakespeariens. Magistral !

Black Swan de Darren Aronofsky

Longtemps perçu comme un réalisateur atypique et pas bankable, un peu arty (π, Requiem for a Dream) ou drôle à l’insu de son plein gré (The Fountain), Aronofsky a depuis redressé la barre. Via The Wrestler, dans un premier temps, qui racontait le combat de trop d’un catcheur et, en creux, les dégâts de la chirurgie esthétique de Rourke, et Black Swan, cette année, son sommet (provisoire). Si ce petit bijou noir traite le même sujet que The Wrestler, la passion destructrice, il s’accomplit dans sa version psychotique et hystérisée, où le réalisme laisse place au fantastique, outrancier, baroque, dans la lignée des films de Polanski ou De Palma.

Drive de Nicolas Winding Refn

Petit ami d’Eva Mendes, fraîchement élu l’homme le plus sexy de la planète, accessoirement leader du groupe pop Dead Man’s Bones, Ryan Gosling aura également marqué l’année en illuminant les trois films dans lesquels il a joué, Blue Valentine, Crazy, Stupid, Love et Drive, qui nous aura scotchés au plus haut point. Véritable choc esthétique et leçon de mise en scène (récompensée à Cannes), Drive dresse aussi le sublime portrait de l’anti-héros contemporain, flottant et fonceur, incertain et sentimental, de Vic Mackey à Jason Bourne, de Jack Bauer à Dom Cobb. Un chef-d’oeuvre de plus à mettre l’actif du réalisateur de Valhalla Rising

Pascal Navarro - Boite n°5 : Chambre d’écho

Une installation toute en subtilité et délicatesse. Le geste de l’artiste, sobre, minimal, emprunte à Annie Ernaux des phrases extraites de son livre Les années, dans lequel elle tente de fixer pour l’éternité ce qui disparaîtra. En résonance avec l’intime de Pascal Navarro, les mots de l’écrivaine viennent aussi se nicher dans notre propre intimité (nos souvenirs, nos images), avant de disparaître lentement, libérés de la phosphorescence dans laquelle ils étaient baignés. En entrant dans la Chambre d’échos, le visiteur plonge dans un « avant », aidé par le son du projecteur diapo, pour un voyage dans le temps à la fois nostalgique et heureux.

Caroline Duchatelet - Trois films

L’instant de grâce de 2011. Une scénographie minimale et pour cause, pas la peine d’en rajouter : les images de Caroline Duchatelet suffi sent à embarquer le spectateur dans un autre rythme, vers un autre temps. On suit d’abord du regard les nuages qui passent (à l’envers ou à l’endroit ?, se demande-t-on) au-dessus d’une montagne… Juste ça… Juste comme ça… Et puis l’on pénètre dans un cube noir dans lequel l’artiste nous enferme. Et là, lentement, on distingue l’image. Une image qu’on a gardée en rentrant chez soi, le soir en s’endormant et qui ne nous avait pas quittés le lendemain matin. Une image, des images, d’une poésie folle, qui ne nous quitteraient plus…

Thee oh sees

Figure actuelle emblématique du rock garage, le quatuor californien a su se mettre la Machine dans la poche. En premier lieu, c’était l’occasion de les rencontrer dans l’intimité d’une petite salle chaleureuse (ils ont l’habitude d’évoluer dans de plus grands espaces : le Primavera Sound Festival, All Tomorrow’s Parties…), puis de constater que cette recette, certes classique (les Cramps en tête), fait toujours terriblement mouche. On ne peut maintenant que vous orienter vers leur dernier album, Castlemania, sorti juste après leur passage dans une ville qui ne les oubliera pas de sitôt.

Connan Mockasin - Forever Dolphin Love

Toux ceux qui ont eu la chance de croiser ce dauphin au printemps dernier en sont tout de suite tombés amoureux. Il nous a parlé de sa passion pour Syd Barrett et le psychédélisme anglais, les voyages immobiles de Wyatt, les drogues récréatives et l’eau salée… On parle souvent du chant des sirènes, beaucoup moins du chant des dauphins. Pourtant, ce n’est pas seulement une aff aire de sonar, ça va bien plus loin que ça. C’est de l’amour, et puis énormément de sensibilité, ça nous dépasse.

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