Juste avant que cet entretien ait lieu, les protagonistes de l’Appel pour la suppression du ministère de l’Identité nationale avaient organisé une conférence de presse. Étienne Balibar était l’un d’eux. Dans cette réunion de politiques, d’associatifs et de journalistes, chacun de peiner à proposer des actions concrètes.
Etienne Balibar
Passeur du temps présent - entretien avec Étienne Balibar
Ce que l’écologie change à la politique
Un combat partagé - entretien avec José Bové et Daniel Cohn-Bendit Laurence Duchêne / it’s ecology, stupid ! si Malthus m’était compté Franck Burbage / liberté, égalité, frugalité ? ou comment arracher la sobriété aux images déprimantes de l’ascèse Mathieu Potte-Bonneville / une politique des modes de vie ? Le pouvoir est-il au bout de la brosse à dents ? Querelle d’experts - entretien avec Hélène Guillemot Pierre Lauret / l’atmosphère, bien commun très politique Face à l’enlisement bureaucratique des négociations, la mobilisation passe par le conflit Joseph Confavreux / droit de créances article en version intégrale La dette écologique, mesure comptable et nouvel outil géopolitique Aliènor Bertrand / quels lieux pour la planète ? entre local et global, l’écologie requiert des lieux et des usages D’un gai savoir écologique - dans une catastrophe annoncée, quel horizon, quelle joie et quelles promesses ?
Comment s’écrit une série - entretien avec Sarah Treem
Si les séries américaines ont gagné, au cours des quinze dernières années, leurs lettres de noblesse, la chaîne HBO n’y est pas pour rien : avec Les Soprano, Six Feet under ou The Wire, de nouvelles manières d’être spectateur se sont expérimentées. Parmi les dernières en date, In Treatment : série marelle, on peut en suivre la narration au quotidien ou de manière hebdomadaire. Sarah Treem est la seule scénariste à avoir travaillé sur toutes les saisons. Sous contrat à HBO, elle a aussi co-écrit une nouvelle série. Elle raconte, de l’intérieur, comment se fabrique une œuvre collective au long cours.
L’addictologie, pour quoi faire ?
En dix ans une nouvelle discipline médicale, l’addictologie, s’est imposée dans le champ des drogues et des dépendances, s’efforçant de réduire sous sa coupe, tant la disparité des addictions elles-mêmes que celles de leurs approches théoriques et cliniques. Faut-il y voir un avatar d’une conquête progressive de la question des drogues par la médecine, qui réduit un peu plus encore l’espace laissé aux approches sociales et politiques ? Peut-être la critique de cette discipline devrait-elle moins se fixer pour objectif de dénoncer en bloc un processus de médicalisation que de redessiner les bases de la médicalisation qu’on veut.
Exploiter le voyeurisme pour aveugler
En alimentant la chronique, la vie sexuelle de Berlusconi fait régulièrement écran à l’élaboration des débats politiques. Dans le même temps, une homophobie d’État progresse, l’association constante de l’imaginaire du viol à la présence des travailleurs immigrés conduit à alimenter une xénophobie qui s’exprime dans la loi et des pratiques nouvelles. De mauvais souvenirs du squadrisme rôdent. Mais le cauchemar n’est pas absolu. Des Italiens refusent d’être sidérés et résistent à cette stratégie de l’imbroglio.
Aborigènes : anthropologie d’une exigence de justice
Les Aborigènes australiens ne veulent plus ni de la domination des Blancs, ni de leur commisération: ils réclament justice, tout simplement, en particulier contre les violences policières qu’ils subissent, directement héritées de la colonisation, longtemps impunies. Ils obligent ce faisant le regard occidental à changer d’optique. Contre ceux qui les croyaient condamnés à la disparition, ou à ne plus exister que comme musée vivant d’une culture perdue, ils s’affirment comme sujets de leur histoire. Deux anthropologues en tirent les conséquences, politiques et savantes.
La dignité à l’épreuve du sadomasochisme, et inversement
L’invocation de la dignité humaine a tout de ces slogans consensuels qui cachent les pires pièges politiques. Elle peut être, par exemple, aussi bien invoquée par les défenseurs de l’euthanasie que par les anti-IVG. Faudrait-il alors solder cette idée ? Peut-être pas car comment penser des droits fondamentaux attachés à la personne humaine et protégés par la loi sans remonter en dernière instance à l’idée d’une dignité universellement partagée ? Concentrons-nous plutôt à élucider les contradictions qu’elle suscite entre ces droits, comme dans cette affaire récemment jugée à la Cour européenne des Droits de l’homme concernant des pratiques sadomasochistes extrêmes.