Alexis Michalik

Alors que ses quatre précédentes pièces sont toujours à l’affiche à Paris depuis plusieurs années, Alexis Michalik sera en personne sur la scène de la Scala dans sa nouvelle créa- tion, Une histoire d’amour. Changement de cap, il lâche l’efficacité scénaristique du Porteur d’histoire et d’Edmond pour plonger dans l’émotion, un registre qu’il avait déjà exploré avec délicatesse dans Intra Muros. Cette fois, dans Une histoire d’amour, il ne parle que d’amour. Cela commence par une rencontre entre deux jeunes femmes qui tombent amoureuses. L’une veut un enfant, mais c’est l’autre qui tombe en- ceinte et la jalousie les éloigne... Dans cette histoire, Alexis Michalik montre des personnages liés par différentes formes d’amour qui ne s’étei- gnent jamais vraiment...

Mathida May a tout d’abord été danseuse ; c’est dire si la musique, le mouvement inspirent son écriture de metteuse en scène. Cette ancienne grande timide qui avoue "plus d’années de vie à observer qu’à parler" a le désir de mettre le spectateur en situa- tion d’observation. Avec Monsieur X, à l’affiche du Théâtre de l’Atelier, elle poursuit un travail initié avec deux précédents spectacles Open space et Le Banquet.

Tandis que la Comédie-Française met à son répertoire la grande fresque sur le sida, Angels in America, le TNBA, à Bordeaux, crée en France, et avant tous les autres pays hors Etats-Unis, une autre pièce de Tony Kushner, A Bright Room Called Day (Une chambre claire nommée Jour). Après de longs moments de discussion passés avec l’auteur et son équipe à New-York.

Après 20.000 lieues sous les mers, la plasticienne et le comédien mettent en scène une version sociale et gore de La Mouche. Les explications d’un couple à la ville et sur scène qui multiplient les projets, de l’Opéra Comique à la Comédie-Française.

Détails (1999) est une des pièces les plus auto- biographiques du grand dramaturge suédois Lars Norén. Isabelle Carré ne cache pas son enthousiasme pour ce texte qu’elle tient pour un chef-d’œuvre.

Grande actrice singulière, Dominique Valadié créera en mars la nouvelle pièce de Peter Handke mise en scène par Alain Françon, Les Innocents, Moi et l’Inconnue de la départementale, à la Colline. Elle y sera "l’inconnue de la départementale" ! Auparavant, elle est l’une des quatre actrices de Du ciel tombaient les animaux que met en scène Marc Paquien au Rond-Point.

Héritage du temps présent

Le jeune metteur en scène Thibault Perrenoud et sa compagnie Kobal’t se confrontent sans trembler à des monuments du théâtre : après Le Misanthrope (2014), La mouette (2017), il nous présente un décoiffant Hamlet, dans une traduction dégraissée et sans complexe due à la plume de Clément Camar-Mercier. Et c’est également lui qui interprète le rôle-titre.

Après Iliade et Odyssée, Pauline Bayle s’est attelée à l’adaptation d’un autre monument de la littérature, Illusions perdues qui fait partie de La Comédie humaine de Balzac. Sous la Restauration, un jeune poète Lucien Chardon qui se fait appeler Lucien de Rubempré du nom de sa mère, quitte Angoulème au bras d’une femme pour tenter sa chance à Paris...

Avant d’être circassienne, danseuse ou comédienne, Chloé Moglia est surtout une chercheuse qui contemple le vivant, que ce soit "un chat qui s'étire, ou quelqu'un qui marche". Et parce que le théâtre est un endroit où on peut regarder des gens sans limite, c’est là qu’elle officie et déploie sa quête. Dans L’Oiseau-Lignes, sa dernière création, elle vient ébranler toutes les fictions qui servent à nous fabriquer des frontières...

Après un premier spectacle sur son enfance, Vole !, Eva Rami nous raconte son passage à la vie adulte dans T’es Toi ! Dans ce second seul en scène, elle aborde le difficile apprentissage du théâtre et l’évolution de ses relations avec sa famille. Remarquée à chacun de ses passages à Avignon, elle bénéficie de l’accompagnement éclairé du comédien Marc Ernotte.

Le directeur de l’Odéon fait œuvre européenne. Il fait venir l’Oncle Vania qu’il a monté en septembre à Moscou. Pour lui, c’est une nouvelle étape au cœur du théâtre de Tchekhov dont il a déjà mis en scène bien des titres.

Après Inconnu à cette adresse, Thierry Lhermitte revient sur l’apocalypse que fut la Seconde Guerre Mondiale à travers Fleurs de soleil de Simon Wiesenthal. Dans ce livre, le chasseur de nazis raconte sa confrontation en 1942 avec un jeune SS qui implore son pardon avant de mourir. Son refus le hantera toute sa vie...

Le metteur en scène Italien Luca Giacomoni, après Iliade au théâtre Monfort interprété par des détenus, propose au théâtre de la Tempête Métamorphoses d’après Ovide, joué par des femmes victimes de violences. L’aboutissement d’un travail mené à la Maison des Femmes de Saint-Denis depuis un an.

"Il y a un Alceste en chacun de nous."