Alex Lutz

Cette année, c’est Alex Lutz qui présentera la cérémonie des Molières le 23 mai. L’humoriste fait partie de l’écurie du producteur Jean-Marc Dumontet qui a ressuscité il y a deux ans les Molières et compte déjà vingt ans de carrière. Car s’il est connu aujourd’hui pour ses sketches irrésistibles, il a commencé à 17 ans à Strasbourg en troupe et dans le théâtre subventionné. Il connaît donc bien le milieu, et doit son talent dit-il à une curiosité immodérée de toutes les formes de spectacle vivant. Aller au théâtre l’inspire et le forme. C’est donc au foisonnement de ce métier qu’il va rendre hommage ce soir là, en faisant rire le public bien sûr mais aussi en cherchant à l’émouvoir.

Le jeune directeur du théâtre National de Lisbonne pose ses valises à Paris au théâtre de la Bastille pendant deux mois durant lesquels il présente trois projets : la pièce Bovary et deux propositions sur-mesure, Ce soir ne se répètera jamais et Je t’ai vu pour la première fois au Théâtre de la Bastille. Tiago Rodrigues qui parle parfaitement le français entend bien profiter de ce temps pour cultiver son rapport avec les spectateurs.

Grand prix de Littératuredramatique 2014, Pierre. Ciseaux. Papier., de Clémence Weill met en scène trois personnages s’observant les uns les autres : un Jeune Homme, un Homme et une Femme. Au fil de leurs pensées, leurs liens se révèlent. C’est Laurent Brethome qui s’attaque à ce texte considéré comme impossible à monter. Formé aux Conservatoires de La Roche-sur-Yon et de Grenoble, diplômé de l’École de la Comédie de Saint-Étienne, ce surdoué 36 ans compte une trentaine de spectacles divers et variés dans son CV.

Après un parcours d'assistant et de metteur en scène dans le secteur subventionné, Guillaume Dujardin a inventé une nouvelle forme de manifestations : le Festival de caves, dont il fête la dixième édition avec 32 spectacles souterrains dans une petite centaine de communes. Dix-neuf spectateurs chaque soir, ça finit par faire du monde !

Intatigable et aérien Laurent Pelly. Il vient de mettre en scène à Toulouse La Cantatrice chauve et à Genève l'opéra de Gounod tiré du Médecin malgré lui, puis reprend à Toulouse sa mise en scène du Songe d'une nuit d'été, tout en pensant à un opéra de Berlioz en Angleterre...

Pour sa première mise en scène à la Comédie-Française, Stéphane Braunschweig a choisi une pièce sur la peur qui sévit dans les hautes sphères du pouvoir. Il a trouvé dans le Britannicus de Racine un écho à notre époque.

Le mal-être de Néron

Tout le monde a entendu parler des ouvrières Lejaby. Ces couturières spécialisées dans la fabrication de lingerie ont vu leur atelier fermer en 2010. Une histoire qui a mis en lumière le destin similaire de bon nombre d’ateliers de couture et qui a inspiré A plates coutures. Carole Thibaut a écrit ce documentaire fiction à partir d’interviews de ces femmes.

C’est une pièce mythique que Geneviève Casile, à compter du mois de mai, va jouer au Vingtième Théâtre. Le Bateau pour Lipaïa d’Alexei Arbuzov, créé par Edwige Feuillère et Guy Tréjean il y a 40 ans, est un texte qui avait fait date. Avec Jean-François Guilliet, Geneviève Casile va faire revivre ce duo magnifique à Paris, avant de partir pour Avignon le faire découvrir aux festivaliers.

Rebelle aux coutumes et contraintes de son pays, l'Iran (elle a choisi l'exil après l'hostilité qu'a déclenchée son apparition sans voile et les bras nus aux côtés de Di Caprio !), vedette de films américains (Exodus) et français (Les Malheurs de Sophie), Golshifteh Farahani joue pour la première fois sur une scène française : elle incarne Anna Karénine, mise en scène par Gaëtan Vassart.

Difficile de ne pas deviner la suite de la phrase : Le plus beau jour raconte le plus beau jour de la vie d’un couple qui vient d’avoir un enfant. En fait c’est leur troisième et le père, que joue Davy Sardou, a des raisons de douter de sa paternité… David Foenkinos est connu pour ses romans. Il s’était essayé une première fois au théâtre avec Célibataires, monté en 2008 avec Catherine Jacob au Studio des Champs-Elysées. Sa deuxième pièce, toujours dans l’air du temps, sera retransmise en direct en ouverture de la cérémonie des Molières le 23 mai avec cinq jeunes comédiens très talentueux : Davy Sardou, Arié Elmaleh, Marie-Julie Baup, Constance Dollé et Dounia Coesens.

Guillaume Vincent confirme son goût pour les univers étranges en se lançant dans un projet sur les métamorphoses composé de deux spectacles : Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare et Hôtel Métamorphoses, un montage de six Métamorphoses d’Ovide. Les oeuvres d’Ovide et de Shakespeare sont liées, la remière ayant inspiré Le Songe au second, dans lequel on retrouve des anecdotes magiques.

Il n’avait encore jamais monté un Tchekhov. Parce qu’il n’en voyait pas l’urgence, tandis que beaucoup d’autres le faisaient en Allemagne, parce qu’au rythme de deux créations par an, il ne peut aborder tous les auteurs… De bonnes raisons ! Au Théâtre de l’Odéon, en mai prochain, Thomas Ostermeier revient avec La Mouette qu’il a créée à Vidy-Lausanne en février dernier. Le texte, traduit par Olivier Cadiot est joué en français.

Alfredo Arias se penche sur la vie de Fanny Navarro. Actrice née en 1920, morte en 1971, maîtresse du frère d’Eva Perón, dont elle était l’amie intime, directrice du centre culturel péroniste, redoutée et fanatique. Avec Déshonorée, au Théâtre du Rond-Point, il expose la violence de ce pan de l’Histoire argentine, et en tire des leçons qu’il nous fait partager.

Ça va faire dix ans cette année que Benjamin Bellecour a créé le festival Mises en capsules au Ciné 13 Théâtre qu’il dirigeait à l’époque avec Salomé Lelouch. Pour cette dixième édition, seize spectacles d’une demi-heure chacun y seront proposés à partir du 23 mai.