Ariane Mnouchkine

Aux sources de la guerre

A la suite d’une séance de tarot, Maria découvre que ses parents, espa- gnols antifranquistes réfugiés en France, lui ont dissimulé ses véritables origines. Se mettant en quête de sa famille biologique, elle perce à jour les secrets douloureux des générations féminines qui l’ont précédée. Cela pourrait être le synopsis d’un mélodrame de Pedro Almodovar, mais c’est bien sa propre histoire que raconte Maria Larrea dans son premier roman Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, remarqué lors de la rentrée littéraire 2022. Johanna Boyé en propose aujourd’hui une adaptation théâtrale, et c’est Bérénice Bejo qui incarne Maria sur scène, cette fille d’un gardien du théâtre de la Michodière et d’une femme de ménage au physique de star. Elle-même consacrée au cinéma, à travers une carrière riche et éclectique, la comédienne franco-argentine se fait plus rare au théâtre, avec une première incursion en 2016 dans Tout ce que vous voulez du duo Delaporte-Patellière. Ravie par ce projet qui résonne en elle de manière très personnelle, Bérénice Bejo franchit à cette occasion le cap du seule en scène.

Des acteurs chinois s’emparent des Misérables

Dans la mise en scène d’Emmanuel Daumas salle Richelieu, il reprend le rôle de Cyrano de Bergerac après le départ de Laurent Lafitte. Le pensionnaire de la Comédie-Française aborde ce rôle-monstre de plus de 1600 vers avec humilité et joie.

À travers dix personnages âgés de 15 ans, largement inspirés d’histoires réelles, la metteuse en scène pro- pose une fresque de la jeunesse d’aujourd’hui, de ses questionnements et de ses travers. Un spectacle aussi choquant que touchant.

Artiste associée à la Halle aux grains (Scène nationale de Blois), Pauline Sales choisi de rendre contemporain le mythe antique de Déméter et de Perséphone. Les Deux Déesses, son texte dans une mise en scène aux allures de comédie musicale est dès le mois de novem- bre en tournée dans toute la France.

Avec Les Essentielles, la dramaturge et metteuse en scène Faustine Noguès pénètre le très retiré et caché univers des abattoirs. Dans cette fiction, elle explore un système de prédation où humains et animaux sont mis au même rang de chair exploitée pour le profit. Un spectacle esthétiquement mar- quant à nul autre pareil, qui dès le 7 novembre com- mence une tournée dans toute la France

Le metteur en scène organise une rencontre inattendue entre Andromaque, l’une des plus célèbres tragédies versifiées du XVIIe siècle, et les jeunes interprètes du collectif Kourtrajmé issu des quartiers populaires. Les comédiens d’aujourd’hui et les per- sonnages d’antan, tous en proie au désir et à la violence, y trouvent des résonances déroutantes.

Dans Mélancolikea. Comment meubler sa peine, des sa- lariés de la célèbre enseigne suédoise s’inventent d’au- tres vies dans des espaces de démonstration de meubles. Après l’ennui, l’autrice et metteuse en scène de la compagnie Spell Mistake(s) sonde la mélancolie. Un sentiment pas forcément négatif, mais qui peut être un moteur, un acte de résistance.

Confrontés au crime commis par leurs enfants, deux frères se retrouvent autour d’un dîner pour décider de l’attitude à adopter. Le Dîner, adapté par Jean- Benoît Patricot du roman éponyme d’Herman Koch, est présenté dans une lecture mise en scène par Ca- therine Schaub avec Bruno Solo.

Alice Zeniter réinvente de manière libre et person- nelle Martin Eden, le célèbre roman de Jack Lon- don. Elle en fait l’histoire brûlante et rageuse d’une transfuge de classe qui trahit tout le monde.

Après Seasonal Affective Disorder qu’il a joué pen- dant quatre ans avec Anne-Lise Heimburger, Lau- rent Sauvage s’empare d’un nouveau texte de Lola Molina, cette fois un monologue écrit pour lui. Album se déroule comme un album concept dans lequel un chanteur trouve la force de remonter sur scène après la mort de sa femme en s’emparant, entre autres, de ses combats pour la planète.