À la recherche du temps futur

C’est l’un des grands rendez-vous des célébrations organisées par la Comédie-Française pour commémorer les 400 ans de la naissance de Molière. La mise en scène, par Ivo van Hove, de la première version du Tartuffe, créée devant Louis XIV à Versailles en 1664 et immédiatement interdite. Une version en trois actes, reconstituée par l’historien du théâtre et des formes littéraires Georges Forestier, qui sera pour la première fois jouée Salle Richelieu par la troupe de la Comédie-Française.

Après Minetti, portrait de l’artiste en vieil homme en 2009, le metteur en scène Gerold Schumann, directeur artistique de la Compagnie Le Théâtre de la vallée, s’empare une nouvelle fois de l’écriture de Thomas Bernhard. Il signe une adaptation théâtrale du roman Maîtres anciens – comédie, monologue interprété aux Déchargeurs par le comédien François Clavier.

Suite de pensées contradictoires sur l’expression artistique en général et la musique en particulier, le nouveau texte écrit et mis en scène par Jean-François Sivadier relate l’existence de trois adolescents ayant choisi de dédier leur vie au piano. Quoiqu’incarné par d’excellents comédiens, Sentinelles nous perd dans les zigzags de son esprit de démonstration.

Avec Une mort dans la famille, l’auteur et metteur en scène anglais Alexander Zeldin prend deux tournants. Il signe sa première création en français, et ouvre un nouveau cycle de créations, plus personnel que sa trilogie précédente.

C’est un spectacle d’une obscurité sépulcrale que présente Ludovic Lagarde, en ce début d’année, à l’Hippodrome de Douai puis au Théâtre Nanterre-Amandiers. Nuit de théâtre trop chic, sa vision de Quai ouest reste à distance des marges hétérogènes qui sont au cœur du texte de Bernard-Marie Koltès.

Grâce au talent de Paul Moulin et des siens, les planches de bande dessinée de Fabcaro deviennent sur la scène du Théâtre de l’Atelier une fiction radiophonique réjouissante. Heureuse idée qui libère toute l’amplitude comique et critique d’un road movie délirant.

Charlie Windelschmidt adapte la deuxième partie d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Un spectacle qui éclaire les pouvoirs du langage.

Un vieil homme marie sa cadette. Le soir de la fête, il fait un AVC. À son réveil, il somme ses trois filles de lui dire combien elles l’aiment. Il est atteint du King Lear Syndrome. Elles le placent en EHPAD. Elsa Granat revisite Shakespeare en l’éclairant à la lumière de notre manière de traiter les personnes âgées.

Faisant suite à Arnaud Meunier, Benoît Lambert dirige la Comédie de Saint-Étienne depuis bientôt un an. Fervent défenseur d’un art dramatique audacieux, inclusif, résolument tourné vers la jeunesse et les territoires populaires, le metteur en scène souhaite faire feu de tout bois pour donner vie à un « théâtre avec » plutôt qu’à un « théâtre pour ».

À la tête de la Comédie de Béthune depuis juillet 2021, Cédric Gourmelon veut en faire la fabrique d’un théâtre de fiction et de textes, propice au rêve et à l’émerveillement. Louise Vignaud, Tommy Milliot, Pauline Bayle, Thomas Piasecki, Jean-François Sivadier, Tiphaine Raffier et Baptiste Amann l’accompagnent dans cette nouvelle aventure qui vise à transmettre avec exigence la passion du théâtre à tous les publics, en organisant une présence continue des artistes sur tout le territoire du CDN.

Aussi attentif à la création qu’à son partage avec tous les publics, le Théâtre Victor Hugo de Bagneux se distingue surtout par sa promotion des arts du geste, mais aussi par une programmation jazz féminine et par des spectacles jeune public ardemment défendus. Désormais desservi par le métro parisien, le théâtre affirme sa place singulière et rayonnante au sein du Grand Paris.

Directeur de la Compagnie 47.49, François Veyrunes développe depuis plus de trente ans, pour la scène ou au plus près de tous les publics, une écriture éminemment singulière qui, s’appuyant sur la gravité et le transfert de poids, exige des corps un engagement extrême. Poursuivant sa recherche sur l’être en tant que sujet, il crée à Grenoble Résonance, deuxième volet de sa trilogie Humain trop humain.

Artiste associé depuis 2019 et pour trois saisons au Grand R, Scène nationale de La Roche-sur-Yon, Salia Sanou est une figure majeure de la danse contemporaine, qui place la rencontre et l’échange au cœur de sa démarche artistique. Dans un partage fécond de valeurs et de sens, les équipes du théâtre et le chorégraphe déploient de multiples projets qui font dialoguer créations de dimension internationale et actions culturelles au cœur du territoire vendéen.

Avec une nouvelle mise en scène des Noces de Figaro confiée à Nelia Jones, l’Opéra national de Paris achève le renouvellement des productions de la Trilogie Mozart/Da Ponte à son répertoire.

Sous le nom de « Piazzolla 2021 » la jeune bandonéoniste revisite la musique du grand maitre argentin.