Pouvoirs de la classe

Les étranges années

par Kevin Lambert

« Comment on va lui annoncer ça ? » Mes ami·e·s se montrent un article sur leur téléphone, puis me regardent. Je n’imagine rien, j’angoisse, je sais que ce n’est pas une blague. Puis il et elle me le disent et je pleure. Marie- Claire Blais est morte. Je l’apprends et je suis incapable d’arrêter de pleurer. La nouvelle a la texture incroyable, presque fausse, des zébrures imprévisibles. Je rentre chez moi et je n’arrive pas à me coucher, je lis tout ce que je trouve sur Internet comme si une signification secrète se cachait quelque part dans les témoignages et les articles préparés d’avance. Marie-Claire Blais a 82 ans et je n’avais jamais imaginé qu’elle mourrait.

Intarissable

par Heather Davis · trad: Luba Markovskaia

Heather Davis a été, en 2022, l’une des deux lauréates de la résidence de recherche à la Fondation Grantham pour l’art et l’environnement. Lors de son séjour à la Fondation, elle a poursuivi, dans la foulée de son ouvrage sur les enjeux liés au plastique (Plastic Matters, Duke University Press, 2022), la rédaction d’un nouveau livre étudiant les effets des combustibles fossiles sur le temps et la temporalité. Le texte ci-dessous en situe les prémisses.

Pouvoirs de la classe

par Dalie Giroux

La salle de classe a fait ces dernières années une apparition remarquée dans les débats politiques : on s’interroge (et parfois on se déchire) sur ce que l’on doit y enseigner, sur ce que l’on doit y lire, et sur les manières de s’y comporter. Cette politisation contemporaine de la classe, dont la polémique récente autour de l’usage pédagogique du mot en N aura été une manifestation marquante, s’est pourtant développée dès les années 1970, alors que différents courants pluralistes repensaient l’usage du corpus des auteurs canoniques dans les sciences sociales et les humanités dans les universités américaines.

Habiter un contretemps

par Laurence Perron

Les époques sont incomparables. L’analogie est une erreur. On comprend mal le présent en partant du passé même si on ne peut comprendre le passé qu’à partir du présent. Mais est-ce que je cherche à comprendre ? Des choses montent – des vues, des bribes. Je les recopie, je les consigne. J’aimerais bien savoir si vous voyez ce que je vois, si vous entendez ce que j’entends, si vous pensez que j’exagère ou au contraire que je suis en dessous de la réalité.

Syllabus acerbe pour un sabotage universitaire

par Laurence Perron

Ceci est un coup de gueule. Je l’écris avant de soutenir ma thèse de doctorat, et seulement parce que je sais qu’il ne paraîtra qu’après ma soutenance. Parce qu’il y a des enjeux politiques importants qui conditionnent presque autant la réussite de cet exercice d’évaluation que la qualité intellectuelle de mon travail. Que c’est à moi de veiller à ce que personne ne soit froissé·e, afin que l’institution m’accorde les belles mentions nécessaires pour qu’elle reconnaisse elle-même, par la suite, la validité de mon travail.

Float School

par Véronique Leblanc

L'art comme école - Justin Langlois et Holly Schmidt

Symptomes, Catherine Ocelot

par Thara Charland

La parole sorcière

Puisque le sort fait mouche

La vague des passions d’élire

par Pierre Popovic

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