Des retrouvailles inattendues avec Sophie, ses malheurs, ses cousines et le Général Dourakine. Les enfants, de nos jours, ne lisent plus. Hormis les textos, qui dispensent l’orthographe. Et les borborygmes des bandes dessinées. Dommage pour eux. Ils ignorent toujours la Comtesse. Laquelle ? La seule, l'unique. Celle qui naquit Sophie Rostopchine, à Saint-Pétersbourg, en 1799. Épousa en France Eugène de Ségur. Publia, entre 1856 et 1871, pour l'édification, prétendait-elle, de ses petits-enfants, une bonne vingtaine de romans, adaptés, pour certains, au cinéma et à la télévision. Celle qui fit le bonheur de la Bibliothèque rose. Qui a enchanté des générations de garçons et de filles, leur offrant un dépaysement qui apparente son univers à celui des contes de fées. Sans renoncer, là réside son talent, à une peinture réaliste. Celle de son milieu, avec ses codes et ses valeurs. Suranné, certes - mais le charme en est.
Les albums de la Comtesse
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Le sexe chez sainte Thérèse et saint Jean
Aux ravissements sensuels de l'une répondent les appétits charnels de l'autre. Leur sainteté a éclipsé leur envergure littéraire. C'est ce qui frappe à la lecture de cette Pléiade qui unit les océans mystiques de Thérèse d'Avila et la braise poétique de Jean de la Croix. Elle le rencontre en 1568 à Salamanque, et l'implique très vite dans la réforme de ses Carmes "déchaux", en opposition aux mitigés, les "chaussés". Ensemble ils fondent, de Tolède à Séville, une multitude de monastères, en dépit de l'hostilité qu'ils suscitent en ces temps de secousses religieuses. Thérèse raconte leur combat dans "Le Livre de la Vie", avant de rédiger "Le Château intérieur", métaphore de l'âme, "où il se passe des choses du plus haut secret avec Dieu". L'exubérante "Madre" insiste sur la jouissance de "l'étreinte". Au cours de la fameuse "transverbération", un ange paraît, "muni d'un long dard" qu'il lui enfonce "jusqu'aux entrailles" et la laisse "tout embrassée d'un grand amour de Dieu". On n'a pas manqué de pointer dans ces transports une sexualité brimée et sublimée.
Pourquoi tant de E.N. ?
Frédéric Beigbeder n'est pas notre plus mauvais critique littéraire. Mais il n'est pas aussi bon qu'il le croit et l'air désinvolte et libre qu'il se donne dans le Figaro Magazine ne trompe pas : il a ses jalousies, ses haines ses préjugés. Ses bêtises. Il a cherché à "se payer" Eric Naulleau et il est évident, à le lire, selon l'alternative trop française de l'encens ou de la descente en flammes.