Big Sur, une utopie californienne

Le 15 août, c’est la « fête nationale » en Acadie, région située au sud du fleuve Saint-Laurent. Dans la ville de Caraquet, un festival est organisé pour l’occasion, avec son fameux « Tintamarre », grande marche populaire et bruyante, dont le but est de faire entendre l’identité acadienne. Mais il y a aussi le « show de boucane », un concours qui récompense celui qui fera le plus fumer les pneus de sa voiture, laissant fatalement des traces sur la route. Ce sont ces traces, à portée tant symbolique qu’identitaire, qu’a explorées pour nous le photographe Guillaume D. Cyr.

À l’extrême ouest du continent américain, en bord d’océan, sur la légendaire Route 1, il y a Big Sur, l’un des plus beaux panoramas au monde, que Henry Miller et Jack Kerouac ont élevé au rang de mythe, et qui a vu naître le New Age. Une hyper représentation de la Californie, mariage en toute liberté d’une nature majestueuse et d’une spiritualité qui l’exalte.

Ce sont les routes mythiques de la Côte d’Azur : entre Nice et Menton, les trois Corniches permettent de rejoindre l’Italie, soit en frôlant la mer sur la Basse Corniche, soit en survolant le panorama, sur la Grande Corniche. Immortalisées au cinéma, elles sont intimement liées au développement économique et touristique de la French Riviera.

Il y a d’un côté la mer Adriatique, avec ses plages VIP, ses resorts ultra- luxueux et ses immenses paquebots de croisière. De l’autre, les montagnes sauvages, les méandres de la rivière Crnojevic ́a et le lac Skadar. Trait d’union entre ses deux univers radicalement différents, la route qui mène de la baie de Kotor au Mont Lovc ́en, au Monténégro, cristallise les paradoxes et questionnements identitaires qui habitent aujourd’hui les Balkans.

Docteur en architecture, enseignant à l’École d’architecture de la ville et des territoires de Champs-sur-Marne, Eric Alonzo tente de reconstituer les chaînons manquants d’une historiographie consacrée aux multiples incarnations de la route, aux aménagements routiers et aux contextes qui les ont vus naître. Une somme richement illustrée, qui rappelle que la route a été au cœur des aménagements nobles du territoire.

1969-2019 : la Heuer Monaco, une des montres les plus célèbres au monde, fête son demi-siècle cette année. Pour quelles raisons bénéficie-t-elle, 50 ans après sa présentation le 3 mars 1969, d’une renommée qui lui confère le statut de montre de légende ? Est-ce dû à sa forme carrée, au fait qu’elle ait été portée par Steve McQueen dans le film Le Mans, ou aux opérations de marketing de TAG Heuer ? Pour le savoir, nous nous sommes rendus au siège de la marque, en Suisse, à La Chaux-de-Fonds, métropole horlogère des montagnes neuchâteloises.

À Beyrouth comme à la plage et dans les montagnes, les passionnés du Rebels MC écument le pays « des cent vallées ». L’amour d’un bitume qui a connu les guerres, à l’origine d’une confrérie de motards pacifiques et patriotes.

La VYVE, c’est l’une des émergences, parmi d’autres (on pense à la fameuse Eroica, qui se déroule chaque mois d’octobre en Toscane), de la vague cyclo-vintage qui déferle sur l’Europe depuis quelques années. Association locale rassemblant des passionnés de cyclisme à l’ancienne et de gastronomie, elle organise chaque année au mois de juin une épreuve dans le Nord du canton de Vaud, en Suisse, qui se distingue plus par sa convivialité et son esprit bon enfant que par la recherche de performance. Avec bien entendu, un prix spécial d’élégance.

Le vélo est redevenu un symbole du mode de vie urbain. La bicyclette reprend en partie le rôle de statut social de la voiture, mais elle est aussi l’expression d’un style de vie écologique, dynamique et progressiste à petite échelle. Les e-bikes participent activement à ce retour en grâce.

Derrière les mélodies rétrofuturistes d’Astrobal, plusieurs mondes entrent en collusion, défiant les règles de la gravité universelle; la pop mélodique et aventureuse des années 1960-70, les pionniers de l’électronique tels Wendy Carlos, Tomita ou Tangerine Dream, et une chanson française à la poésie contagieuse. Le résultat sur ce déjà 3e album, L’infini, l’univers et les mondes, est, comme son titre l’indique, une tentative sans nostalgie de toucher à un idéal optimiste, onirique et humaniste : L’élan vital I & II, Faune Pélagique, Cygne Lyre sont autant d’odes subtiles et mélodiques à une utopie autoréalisatrice sortie des tréfonds pour fondre droit sur la lumière.

Cette satanée Dalton Highway déroule 666 kilomètres de bitume, de terre et de graviers, traversant en son milieu la zone septentrionale de l’Alaska. Au-delà des aspects spectaculaires et télégéniques d’une route vantée pour ses conditions extrêmes, elle est la coulisse d’une nature sauvage, indomptable et qui semble avoir résisté aux assauts humains. Récit d’un voyage en triangulation entre la terre, le ciel et l’océan de glace, au fondement des grands mystères.

La fabrication de mythes, le devenir légendaire de routes impliquent un ensemble de processus qui les apparentent au travail du rêve. S’affranchissant de l’univers diurne et de ses lois, inventant une logique onirique, le monde du songe bâtit un autre réel où l’impossible, ayant droit de cité, s’actualise. Usine à rêves, Hollywood a compris qu’il ne pouvait y avoir de mythification de la Route 66, de la Highway 61, de la Highway 163, de la Panaméricaine sans une forme cinématographique « mythiphore » : ce nouveau genre serait le road-movie. Afin d’être intronisées stars, à l’instar des acteurs, les routes se doivent d’être photogéniques, dans une alliance de goudron et d’un blond peroxydé.