Numéro 38

Ouvertement

Kasper T. TOEPLITZ (1960), dont le moins que l'on puisse dire est qu'il participe au renouvellement en profondeur du langage musical de cette fin de siècle, en particulier par un questionnement incessant sur les phénomènes sonores liés au temps, ne craint pas de s'immerger lui-même au plus profond de la matière sonore, que ce soit en dirigeant Sleaze Art ou au (long) cours de concerts solo.

Depuis 1969, faut-il le rappeler ?, une émission de France Culture propose chaque semaine un rendez-vous qui se veut artistique, intellectuel... sans vocation éducative et pédagogique. Aujourd'hui encore, marginalisé au sein de France Culture, l'Atelier de Création Radiophonique poursuit sa mission qui est toujours d'offrir une aventure radiophonique hors-piste ; c'est-à-dire au cœur d'une réalité vivante et mouvante dans lequel l'auditeur est mis en situation. Ouvert sur le monde, l'ACR l'inspire, puis l'expire en lh 25 chaque dimanche (22h35), insufflant dans le paysage médiatique actuel un microclimat artistique qui "met en branle notre cirque intérieur". En compagnie de René FARABET, producteur de l'émission.

Tromboniste, improvisateur, compositeur, Radu MALFATTI est né en 1943, à Innsbruck en Autriche. Il a vécu dans divers parties de l'Europe : Amsterdam, Aachen, Londres, Zürich, Florence, Berlin, Cologne, Vienne. Ses diverses localisations géographiques l'ont fait rencontrer de nombreux musiciens, comme Arjen Gorter, Paul Lovens, Peter Kowald, Paul Rutherford, Elton Dean, Derek Bailey, Evan Parker, Paul Lytton, John Stevens, Trevor Watts, Phil Wachsmann, Hugh Davies, Stephen Wittwer, Irene Schweizer, Leon Francioli, Pierre Favre le London Jazz Composers Orchestra de Barry Guy et le King Übü Orchestra de Wolfgang Fuchs. Il a également créé son propre orchestre, le Ohrkiste. Si Bernhard Günter s'intéresse à "l'exploration sonore d'une nature technique développée par l'homme", Radu MALFATTI se penche sur l'exploration sonore d'une nature acoustique produite par des instruments comme le trombone ou un quatuor à cordes. Son nouveau CD publié par Timescraper nous fait découvrir, grâce à l'enregistrement, la face cachée de l'instrument.

Jack SMITH est une des figures marquantes du cinéma underground américain. Sa notoriété et son importance dépasse le cercle du cinéma expérimental, dans la mesure où il a influencé de manière prépondérante par ses performances, le théâtre américain de la fin des années 60 qu'il s'agisse de celui de John Vaccaro, de Richard Foreman ou plus tard de Bob Wilson. Depuis quelques années avec la (re)mise en circulation de ses films, avec la publication de ses écrits ("Wait For Me at the Bottom of the Pool") et maintenant de quelques-uns de ses enregistrements nous pouvons envisager la portée de cette œuvre essentielle à plus d'un titre.