Le désir

Entretien avec Marc Jimenez

À quoi bon ? Voilà le principal ennemi de la création. À quoi bon en effet ajouter au monde encore d’autres objets, encore d’autres écrits, et toutes sortes de choses a priori inutiles ? Le monde n’est-il pas déjà trop encombré, à l’heure de l’anthropocène, ce temps de renversement des ères géologiques où le destin des éléments naturels dépend de l’action humaine ? Ne faudrait-il pas y réfléchir à deux fois avant de porter une nouvelle œuvre à l’existence ?

Le roman de l’Origine

Il serait étrange de donner le désir pour fin à l’art. Au contraire, il viserait plutôt à calmer les désirs qu’à les exacerber. L’art serait un moyen d’échapper aux douleurs de l’existence, aux désirs insatisfaits. Il serait un moyen de satisfaction sublimé des désirs. Ce serait là le pouvoir de l’art de symboliser, de modifier, de ne pas représenter directement la réalité, mais de passer au travers du prisme de la culture. Peut-être serait-il nécessaire d’approcher cette question : quelles questions pose l’art au regard du désir ?

Si différentes formes de désir président à la création, les œuvres de la commande publique n’échappent pas à la règle et celles qui furent commandées en Martinique au titre du 1% pas plus que les autres.