L’imprévisible

L’imprévisible artistique : une mécanique de l’incontrôlé

par Dominique Berthet

Entretien avec Marc Jimenez

Notes pour une poïétique de l’imprévisible

par René Passeron

Tout l’imprévisible est dans le Pré du non visible. Certains disent : -Consultons les astres. Le Ciel est un immense Présent où tourne le futur, et «le déterminisme est descendu du ciel sur la terre» (dixit Bachelard). Donc, le prévisible est astronomique et l’imprévisible, dans nos vies obnubilées, est un brouillard stellaire.

Créativité imprévisible et plasticité cérébrale

par Hervé-Pierre Lambert

Tout d’abord l’imprévisible qui frappe, le coup du destin, un avant, l’après. Exemple par excellence, l’accident vasculaire cérébral. La neurologue Jill Bolte Taylor a récemment donné un récit de sa propre expérience d’un AVS. Pour la première fois, une description clinique vécue de l’intérieur est présentée d’un accident cérébral. La neurologue décrit depuis les premières minutes, l’apparition et l’extension des handicaps sensoriels, cognitifs et moteurs que la spécialiste peut associer à l’extension d’une hémorragie cérébrale dans son hémisphère gauche.

La caméra positionnelle devant l’imprévisible monde (à propos de Robert Bresson et Jacques Tati)

par Dominique Chateau

Le monde existe en dehors de ma subjectivité ; son extériorité est un défi pour ma conscience. La phénoménologie insiste à juste titre sur cette donnée fondamentale de la relation de l’être humain au monde. C’est une erreur, dont Husserl nous protège selon Sartre, de « dissoudre les choses dans la conscience ». L’objet, tout relatif qu’il soit à la conscience, lui reste extérieur, n’y entre pas, lui résiste, qu’il s’agisse de connaissance ou d’affect, de l’objet que l’on repère ou de celui vis-à-vis duquel on réagit (qu’on l’aime ou qu’on le haïsse).

“Architectures de l’imprévisible ” chez Tadashi Kawamata

par Hugues Henri

Tout est architecture ! » proclama Hans Hollein en 19631 (architecte autrichien né en 1934 à Wien). Provocation d’un artiste-architecte contestataire mais aussi profession de foi d’un enseignant d’architecture. En effet, Hans Hollein enseigna l’architecture dès le début des années 1960 en Europe et aux États-Unis.

Construire l’imprévisible. Une brève esthétique de l’architecture

par Heiner Wittmann · visuels: H. Wittmann

Aussi rationnellement que nous voudrions vivre, nos connaissances historiques ne nous permettent pas de prédire l’avenir. On peut multiplier les sondages, mais toutes sortes d’événements intervenus au cours d’une campagne électorale peuvent faire basculer un nombre plus ou moins grand d’électeurs vers l’un ou l’autre camp ce qui, une fois les élections terminées, fournit de la matière aux politologues qui interprètent ce qui s’est passé.

Le lieu comme matériau. Entretien avec Ernest Pignon-Ernest

par Dominique Berthet · visuels: Ernest Pignon-Ernest

Ernest Pignon-Ernest est né à Nice en 1942. Il vit et travaille à Paris. Il a fait de la rue le lieu même d’un art éphémère qui en exalte la mémoire, les événements ou les mythes. Il a ainsi préfiguré nombres d’expériences artistiques sollicitant l’espace du dehors. On retiendra sa première intervention in situ en 1966 sur le Plateau d’Albion (parcours de pochoirs). En 1971, sa première intervention avec des sérigraphies de personnages grandeur nature : collages dans Paris à l’occasion du centenaire de la Commune. En 1975, «Immigrés» (Avignon) ; 1978, «Parcours Rimbaud» ; 1981 «Neruda» (Santiago du Chili) ; 1988 – 1995 Naples ; 2001 «Parcours Desnos» ; 2002 Soweto (Afrique du Sud) ; 2003 «Parcours Maurice Audin» (Alger), 2006 «Parcours Genet» ; 2009 «Parcours Mahmoud Darwich» (Ramallah, Jerusalem, Naplouse).

Le corps inhabitant de l’imprévisible

par Samia Kassab-Charfi

Dans la parole, du moins telle que la réalisent les écrivains, l’imprévisible est une catégorie qui ne dit pas son nom. Les dégâts qu’elle peut causer à l’Installation- Langue peuvent être assez considérables. Ainsi en est-il de la question de l’accident et de la substance, termes rappelant la situation où l’identité catégorielle grammaticale d’une entité peut se trouver déplacée vers une autre, selon les attractions et les combinatoires propres à l’époque, au genre, ou simplement par… fugue hors du champ, si l’on peut traduire par fugue ces acrobaties auxquels se sont livrés certains auteurs intenables.

Bruno Pédurand, au risque de l’imprévisible

par Dominique Berthet · visuels: Jean-Philippe Breleur

Tout artiste crée un monde qui lui est propre. Un monde constitué de formes et de signes, caractérisé par une atmosphère, un climat, une ambiance, un monde marqué par des espaces spécifiques, une technique et/ou un matériau particulier. Autant d’aspects qui permettent d’identifier immédiatement l’auteur d’une oeuvre que l’on voit pour la première fois. Le monde que propose Bruno Pédurand est empreint de gravité, quand il n’est pas plus ouvertement tragique.

Luz Severino, un regard sur le monde

par Dominique Berthet · visuels: Anne Chopin

La fréquentation de l’atelier d’un artiste est souvent pour moi un moment privilégié au cours duquel il m’est offert la possibilité de pénétrer une double intimité. L’intimité du lieu, son atmosphère, son ambiance, son odeur, son organisation, et celle de l’artiste confronté à l’acte créateur.

Mesurer l’impossible : Entretien avec Jean-Louis Lebrun

par Dominique Berthet

Peintre, plasticien, illustrateur, auteur de bandes dessinées, Jean-louis Lebrun développe dans son oeuvre un jeu entre les formes, les couleurs et les mots. Depuis les années 1980, les mots sont en effet entrés dans sa peinture et se sont imposés au point de devenir envahissants. C’est donc tout naturellement qu’il a développé une activité plus axée sur l’écriture et qu’il a réalisé des livres qualifiés de « livres-objets » ou « livres d’artiste », dans lesquels l’écriture se développe dans la forme même des pages. Jean-Louis Lebrun nous parle ici de cette activité qui a débouché dernièrement sur un objet hybride où les mots, les formes et les couleurs s’interpénètrent de manière aléatoire.

De l’abstraction comme principe élevé à la figuration comme narration de l’intime

par Sébastien Caro

Entretien avec Stan. Récemment révélé au grand public à la galerie T&T en Guadeloupe ainsi qu’au Pool Art Fair de New York où il représentait l’île francophone, le peintre Stanislas Musquer, dit Stan, offre dans sa peinture un bel exemple d’imprévisibilité par la rencontre non fortuite entre la peinture des deux Amériques, celles du Sud et du Nord. Ce rapprochement, qui dans la réalité politique et économique se révèle toujours à l’avantage de l’un, au détriment de l’autre trouve dans la peinture un équilibre savoureux, bel exemple d’utopie d’un lieu-tableau démocratique, où l’on peut lire un grand respect des cultures autres qu’occidentales. Ce texte mêlera des éléments d’analyse de l’oeuvre de Stan et un entretien réalisé avec l’artiste entre février et avril 2009.

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