Inspiration à Venise

Mariant avec talent les couleurs de l’encre et de la tempera, les matières lin et papier, Viviane Cisinski soustrait l’apparence humaine à une observation trop directe. Les corps fragmentés, aux mains si présentes, en appellent à nos sens, au-delà des mots.

Pour l’artiste, il n’est pas besoin d’être une amoureuse des fleurs pour prendre plaisir à les peindre. Savoir les regarder, apprécier leur infinie variété mais surtout trouver le moyen de les sublimer : de cadrages audacieux en fine exploration des blancs, elle nous explique comment elle en a finalement fait son sujet de prédilection.

Connu pour ses paysages urbains vibrant de couleurs, mariant variations chromatiques et graphismes énergiques, l’artiste nous fait découvrir aujourd’hui, à l’occasion d’une expo à Lyon, une facette originale de sa peinture : la nature morte gourmande.

Un atelier dans une ancienne cartonnerie près d’Arbois, au cœur du Jura, résonne d’un bruit assourdissant. À l’intérieur, la fumée et les étincelles entourent le soudeur. Un ballet de silhouettes sculptées remplit l’espace. Comment l’acier, matière lourde et froide, façonnée dans cette technique rude et pénible, peut-elle générer des œuvres aussi aériennes ? Jenny Jacottet nous donne la réponse.

Dany Dumont se souvient avec une vive émotion de son arrivée à Venise par la mer : un rayon de soleil déchire la brume matinale et la ville se révèle. Un émerveillement que cette peintre instinctive ne cesse de traduire dans ses vues de la Sérénissime à l’acrylique. Avec une technique plus consciente, l’aquarelliste Christian Graniou restitue la lumière et les reflets de la ville si souvent peinte. Mais si l’émotion est partagée, comment malgré tout éviter les lieux communs??

Depuis Titien, le Tintoret, Turner et Monet, Venise n’a de cesse de captiver les peintres. Que ce soit son ambiance lumineuse ou les reflets des palazzi dans le Grand Canal sillonné de vaporetti, ils sont nombreux encore aujourd’hui à se confronter à ce motif qui semble être un passage obligé en peinture.

Cet infatigable bourlingueur passionné par la notion d’infini et par la culture tsigane parcourt le monde pour essayer de le comprendre. Ses paysages imaginaires témoignent d’une ferveur toute particulière à réinventer la nature.