L’islam dans la cité

La société musulmane autour de l’an mil

par André Miquel

Comme toutes les autres, cette société-là fait dialoguer le droit et le fait. Le premier s'inspire du texte fondateur de l'islam, le Coran, et organise la vie des hommes à deux niveaux, familial et public. Sous l'emblème et les directives du Coran, mais aussi dans la tradition de l'Arabie prémusulmane pour ne rien dire des héritages méditerranéens , la famille désormais consacrée est de type résolument patrilinéaire, la filiation par les mâles et la paternité de mâles entrant, pour une part essentielle, dans la composition du nom même de l'individu.

Islam et laïcité - Propos sur la recomposition d’un système de normativité

par Yadh Ben Achour

Est-il dans « les possibles » du texte coranique de faire de l'islam une religion du for intérieur et de Livrer les affaires du monde au politique ? Devant cette question on est d'abord tenté de répondre négativement. L'islam est une religion des deux cités. Il détermine une constitutionnalité dans laquelle il n'y a nulle scission entre le politique et le religieux. Il unifie les normes et les institutions. La loi est la concrétisation de la foi, l'Etat dirige les prières et protège la religion, en même temps que la société profane dont il doit régler les affaires. Mais ce dogme ne serait-il pas le fruit d'une habitude de pensée ? A regarder de plus près l'histoire, on garde la nette impression qu'il ne s'agit que d'une lecture dominante, non pas d'une nature des choses.

Umma musulmane et société islamique

par Fehmi Jaddane

Au crépuscule de l'Empire ottoman et aux dernières décennies du XIXe siècle, un mouvement nommé panislamisme est né. Pour celui qui en a été l'instigateur, ce mouvement entendait entreprendre une action commune des peuples et Etats islamiques en vue de défendre l'islam et le califat déclinant contre le danger européen.

Les mouvements islamiques

par Rémy Leveau

Faire le point sur les mouvements islamiques fait courir le risque de rassembler des évidences et des banalités tout en construisant des paradoxes. Si donner un sens à la vie peut être considéré en fonction d'une croyance en l'au-delà comme un acte religieux, vouloir organiser la société en conformité avec cette croyance est une démarche politique. Bien avant l'abolition du khalifat par Mustapha Kemal en 1924 la plupart des pays musulmans avaient opéré une séparation entre les deux sphères et ne reconnaissaient guère -de pouvoir aux autorités religieuses. Elles n'interviennent plus dans le fonctionnement de la société qu'en légitimant l'action du pouvoir en place notamment dans les transformations importantes que le monde arabe a connues depuis le XIXe siècle tant sur le plan des institutions que dans les rapports entre l'Homme et la nature.

La spécificité chiite

par François Pierrelat

Les mouvements parcourant l'islam contemporain présentent d'évidentes similitudes, mais aussi des variantes de force et de forme selon les lieux où ils apparaissent. On est dès lors tenté d'attribuer leur diversité à tout ce qui peut séparer les orientations théologiques des pays concernés. Il est en effet légitime de considérer que le discours politique musulman mérite d'être analysé, au premier chef, en tant que fait de religion puisque c'est ainsi qu'il se présente.

Recherche héros positif désespérément

par Bruno Etienne

Par-delà les mythes constitutifs des mémoires collectives, par-delà les manuels scolaires ou religieux et tous les systèmes emboîtés d'acculturation, de socialisation, de reproduction bien étudiés par la profession politiste, il semblerait que chaque peuple ait besoin de héros positifs. Pourquoi les Arabes et les Musulmans échapperaient-ils à cette nécessité ? Et leurs héros sont-ils alors d'une essence différente ? Pouvons-nous en faire une typologie avec les instruments occidentaux de la connaissance ?

Les voies de la ré-islamisation

par Olivier Roy

On constate aujourd'hui, dans la plupart des pays musulmans, comme dans l'immigration en Europe, une plus grande « visibilité » de l'islam, si l'on compare avec ce que l'on pouvait voir il y a une vingtaine d'années : port du voile ou du foulard islamique, restaurants fermés durant le ramadan, multiplication des librairies et des publications islamiques, difficulté à trouver de l'alcool, etc.

Femmes islamiques, femmes modernes

par Farida Adelkhah

Femmes, islamisme, modernité : chacun de ces thèmes suscite des débats passionnés aujourd'hui. Depuis plus d'une décennie, les femmes paraissent être tout à la fois les cibles privilégiées et les principales victimes de l'islamisme : les médias et les publicistes s'acharnent donc à les « conscientiser », à les mettre en garde contre une religion ou une idéologie politique sans trop s'interroger sur l'analyse qu'en font les premières concernées.

Les jeunes Marocains et d’ailleurs appropriation, fascination et diabolisation

par Mounia Bennani-Chraibi

Au Maroc, au paroxysme de la guerre du Golfe, alors que des manifestations quotidiennes bravent l'Occident et les autorités du pays, une anecdote circule : « Résolus à soutenir l'Irak par les armes, les Marocains décident d'envoyer un skud sur l'Elysée. En dépit des tentatives des techniciens installés devant leurs ordinateurs, le skud reste fixé à terre.

Rester musulman en société étrangère

par Magali Morsy

Avec une réflexion sur la condition du musulman dans une société étrangère et, soyons clairs, comme il n'existe pas de société étrangère type, c'est de la France d'aujourd'hui qu'il s'agira Pouvoirs a choisi de mettre en lumière ce qui, dans l'opinion publique, semble faire problème : le rapport islam et société et, plus précisément encore, l'inscription de cette donne religieuse dans l'espace de la Cité laïque.

La politique extérieure de l’Allemagne unifiée

par Adolf Kimmel

La République fédérale, complètement intégrée dans les structures politiques, militaires et économiques de l'Occident, partageant sans réserves les valeurs occidentales et démontrant une stabilité démocratique remarquable, avait mis fin, paraissait-il, aux « incertitudes allemandes », sujet d'inquiétude permanente de ses voisins européens et notamment de la France. L'unification allemande, réalisée à la surprise générale et d'une façon totalement inattendue en 1990, signifie-t-elle la renaissance des vieux démons ?

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