La Belgique

La Belgique et ses clivages : contradictions structurelles et familles politiques

par André Miroir

Le système politique belge se caractérise par l'existence de familles politiques libérale, chrétienne, socialiste quadrillant l'ensemble de la société civile et l'organisant en « mondes » parallèles constitués de partis, de syndicats, de mutuelles, de ligues féminines ou de jeunesse, voire d'associations culturelles ou sportives.

Le roi des Belges

par Francis Delpérée, Baudouin Dupret

Il y a eu les rois de France. Il y a la reine d'Angleterre. Mais il n'y a pas de roi de Belgique. Il n'y a de roi que des Belges.

L’évolution du régime parlementaire depuis 1944

par Philippe Lauvaux

A la veille de la seconde guerre mondiale, le système constitutionnel belge conservait des vestiges du régime parlementaire classique. Le rôle de la monarchie y restait plus important que dans tout autre pays d'Europe occidentale doté du suffrage universel. Le bicamérisme égalitaire n'y était pas mis en question.

Instabilité gouvernementale et stabilité ministérielle en Belgique

par Wilfried Dewachter

Intervenant lors du débat d'investiture du Gouvernement Eyskens (fils) le 8 avril 1981, Jean Gol, le dirigeant de l'opposition libérale francophone, dénonce durement la crise d'autorité qui d'après lui paralyse l'Etat belge. « Nous sommes à la fin de la IVe République, Le pouvoir est balkanisé, colonisé. Le système est bloqué. Il n'y a plus d'arbitre. (...) Comme la IVe République française, notre système (...) gaspille les uns après les autres ces hommes en réserve" Thèses enflées, thèses de circonstances, sans trop de fondements ?

Le système judiciaire

par Ernest Krings

L'expression « système judiciaire » paraît ambiguë. En Belgique, la question primordiale réside dans l'institution d'un « pouvoir judiciaire », au même titre que le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif.

Partis et élections depuis 1946

par Christian Vendermotten · visuels: Jean Vanlaer

Si l'on excepte de petites formations, souvent récentes, l'éventail politique belge, dont la stabilité est remarquable, résulte de l'interaction et du recoupement de trois clivages sociétaires. Ceux-ci étant développés par ailleurs dans ce numéro, nous nous limiterons ici à l'essentiel.

Les conflits communautaires facteurs de tension et facteurs d’apaisement

par André Leton

Les conflits communautaires constituent un des traits caractéristiques du paysage politique belge. Loin d'être des manifestations purement folkloriques, ils occupent une place considérable dans la vie politique du pays. On ne compte plus les cas où ils ont menacé l'existence d'un gouvernement et ils sont d'ailleurs à l'origine de plusieurs crises gouvernementales.

La concertation sociale : la crise du système belge

par Xavier Mabille

A partir des événements sociaux extrêmement graves du printemps 1886, au lendemain desquels fut institué par arrêté royal un « Comité chargé de s'enquérir de la situation du travail industriel dans le royaume et d'étudier les mesures qui pourraient l'améliorer », la Belgique connut des pratiques simultanées de libéralisme économique et d'interventionnisme social.

Les communes et les provinces dans la Belgique nouvelle

par Philippe de Bruycker, Eric Philippart

La décentralisation administrative est en Belgique un héritage des réformes administratives auxquelles ont procédé plusieurs décrets révolutionnaires français à la fin du XVIIIe siècle.

Le nouvel Etat belge

par Francis Delpérée

L’État a vocation de vivre sous le signe de la pérennité. Il sait que les Constitutions, comme les civilisations de Valéry, sont mortelles. Mais il nourrit l'espoir ou l'illusion de conjurer le sort. Ou, en tout cas, de réaliser les mutations requises dans les formes institutionnelles qu'il a lui-même arrêtées. Il a ainsi la consolation de pouvoir affirmer : « Ce qui s'est fait, je l'ai voulu tel ». Même s'il doit, au même moment, reconnaître que l'accomplie a pour effet d'assurer sa métamorphose.