Qui gouverne la Chine?

L'engouement pour la Chine est, depuis une douzaine d'années, un fait de société en Occident. D'autres pays, dans le passé, ont bénéficié d'un même enthousiasme : l'attrait pour les idées d'Amérique a longtemps rivalisé avec l'anglomanie, puis l'intelligentsia européenne a été largement fascinée par l'expérience soviétique. On aurait pu ensuite parler de sinomanie.

Le pouvoir repose en Chine sur deux piliers : l'Etat et le Parti communiste. Les liens entre eux sont multiples, étroits, profonds, inégalitaires aussi puisque l'Etat est subordonné au Parti ; mais ils n'excluent pas une spécialisation des tâches et une certaine autonomie institutionnelle.

Les masses ont-elles le pouvoir en Chine populaire ? Oui, diront certains, puisque le Parti communiste est au pouvoir. Non, diront d'autres, et pour la même raison, les masses étant simplement « représentées », le pouvoir s'exerçant par « d'autres » et en leur nom.

Le Congrès du Parti communiste qui s'est réuni à Pékin du 12 au 18 août 1977 constitue, à n'en pas douter, un tournant décisif dans l'évolution politique de la Chine. Afin d'en saisir la signification, il convient de situer la ligne actuelle dans le double contexte de l'héritage idéologique de Mao Tsé-toung, et de la situation concrète que le Président Mao laissait derrière lui lorsqu'il mourut il y a un an.

Le XIe Congrès du Parti communiste chinois, qui s'est tenu du 12 au 18 août de cette année, est un événement capital dans l'histoire des institutions chinoises et de leur fonctionnement.

En Chine comme dans la plupart des pays en voie de développement, l'Armée joue un rôle politique,économique et social étendu : elle participe tout naturellement au pouvoir et l'a même exercé pratiquement seule à deux reprises depuis 1949.

C'est d'ordinaire aux deux extrémités du système politique chinois que politologues et observateurs étrangers accordent toute leur attention.

C'est le 24 mai 1977 que le Plénum du Comité central du pcus (1) approuvait, alors que plus personne n'attendait cette décision, « le projet de Constitution, présenté par la Commission constitutionnelle »... Certes l'idée de doter l'Union soviétique d'une Constitution, appelée à remplacer celle de 1936, n'est pas nouvelle puisqu'elle remonte au XXIIe Congrès du pcus (octobre 1961).

Le Maroc est enfin doté d'un Parlement ; son élection, les 3 et 21 juin, est un événement attendu depuis... 1972 qui consacre le mouvement de démocratisation et la cascade d'élections (communales, provinciales, professionnelles...) qu'a connue le royaume à partir du mois de novembre 1976.