- Scopalto Jean-Marc Flapp, pouvez-vous nous raconter Dissonances ?
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Jean-Marc Flapp Dissonances est une revue littéraire semestrielle née en 2002 (elle en est actuellement à son numéro 25) dont l'objectif est la promotion de la littérature francophone actuelle : sa partie création (une vingtaine d'auteurs, un seul illustrateur) traite d'un thème à chaque fois (il y a eu - entre autres - « la Merde », « l’Amour », « la Peur », « Idiot », « Maman », « le Vide », « Rituels », « le Mal », « la Peau »...) / un portfolio présente plus largement le travail de l'artiste qui a eu carte blanche pour illustrer le thème (sans connaître les textes) / la partie critique se partage entre questions à (toujours les mêmes) un auteur qui nous plaît, regards croisés (quatre chroniques) sur un ouvrage remarquable, à suivre mettant en lumière des ouvrages parus chez de vaillants éditeurs petits ou moyens... et viendront au printemps deux nouvelles rubriques (qui sont encore secrètes) de deux pages chacune. Bref : c'est du dense.
- Quels sont ses partis-pris ?
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Par exigence de qualité (et d'honnêteté) : les propositions de textes sont à envoyer à une adresse mail à laquelle n'a accès que notre secrétaire qui les anonyme toutes (y compris celles des animateurs de la revue) avant de les confier au comité de lecture : pas de passe-droit chez Dissonances, ni de copinage.
Par volonté d'indépendance : pas de pub ni de subventions.
Par souci d'amener un maximum de lecteurs aux auteurs publiés ou chroniqués : un tarif le plus bas possible (4 euros pour 40 pages actuellement, 5 pour 48 à partir du printemps).
Sinon nous tenons à être présents en librairies (et acceptons bien volontiers toute proposition à ce niveau) mais nous diffusons principalement par vente directe (envois postaux suite à commandes ou abonnements) et puis bien sûr par Scopalto.
- Quels ont été pour vous les numéros les plus marquants de Dissonances ?
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Peut-être ceux des changement de structure : le passage de journal à revue avec La Peur (#13) ; la naissance de la partie critique (et l'agrandissement de 24 à 32 pages) avec Entrailles (#18) ; l'arrivée du porfolio (et l'agrandissement de 32 à 40 pages) avec Rituels (#22) ; l'amplification du portfolio et de la rubrique à suivre ainsi que le démarrage de deux nouvelles rubriques critiques (et l'agrandissement de 40 à 48 pages) avec Animal(s) (#26)...
Cela dit, le plus marquant, chacun de nos numéros l'a été à son tour (et c'est toujours le cas : vivement le prochain)...
- Quelles sont les revues qui vous ont marqué ?
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Je Sais Tout / Spirou / Pilote / L'Autre journal / Egoïste / L'Oeil / Cancer ! / En attendant l'or / XXI / Hey ! / Grumeaux / Hétérographe / Chimères / Tina / L'Impossible / L'Assaut / N4728 et d'autres encore bien sûr...
- Quelle réflexion portez-vous sur le papier et le digital, et quelle est votre politique sur le sujet ?
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Fétichistes de l'objet-livre - donc du support papier - nous avons vite compris que le numérique nous permettrait d'élargir notre visibilité, d'être accessibles à plus d'auteurs, de booster notre diffusion : cela fait donc un bout de temps que nous communiquons par mail lists, blog ou page Facebook... puis Scopalto fonctionne très bien.
Nous ne nous sommes jamais sentis agressés ni menacés par l'entrée du digital dans notre domaine d'action : ce qui fait qu'une revue existe, c'est que ce qu'elle publie est bon et que sa gestion est raisonnable, or nous sommes assez mégalos pour penser que c'est le cas chez nous.
Cela dit, si nous maintenons fermement notre cap papier, nous attendons impatiemment que naisse une véritable littérature numérique sur supports (revues et maisons d'édition) utilisant pleinement toutes les spécificités du domaine digital (hyperliens, interactivité, son, vidéo, structures aléatoires...). Cela viendra, assurément.