Ulrich Seidl fait partie des quelques cinéastes importants qui ont émergé internationalement au début des années 2000, même si sa première fiction Dog Days (2001) avait été précédée par dix ans de brillants documentaires. Pourtant, il en est peu qui ont été aussi vilipendés, rejetés, condamnés pour voyeurisme et misanthropie, tant la force des films est déstabilisante. Présente dans la compétition des grands festivals, Import Export et Paradis : Amour (Cannes), Paradis : Espoir (Berlin), seuls les jurys vénitiens ont su le récompenser par deux Lions d'argent, l'un pour Dog Days, malgré l'opposition du président Nanni Moretti, l'autre pour Paradis : Foi.
Nagisa Oshima, le rebelle
Ulrich Seidl - Paradis : Foi et Paradis : Espoir
Jeff Nichols, Mud
Après la révélation de Shotgun Stories (2007) et la cofirmation de Take Shleter (2011), Jeff Nichols parvient, dans ce troisième film, à maturité exceptionnelle, aussi bien narrative que visuelle. Récit d'initiation, œuvre chorale admirablement interprétée, poème sur les berges du Mississippi, Mud mêle la mythologie de l'Americana au thriller presque fantastique, avec une maîtrise que l'on qualifierait de "classique" si elle ne cachait une grande complexité thématique et formelle. Ce projet, le cinéaste l'a porté pendant des années avant de le concrétiser : cela aurait dû être son premier film. Il revient sur sa genèse dans le deuxième entretien, passionnant, qu'il nous a accordé.
Les Anonymes
Schoeller, un nouvel art du politique
Le Coeur a ses raisons
Combler le vide
Stoker
Les révélations insupportables
L’Intervallo
Naples entre parenthèses
Le Temps de l’aventure
Comme un aimant
Sous surveillance
Un poids des souvenirs à équilibrer
Une vie simple
La vieille dame très digne
Entrée du personnel
Le sang des ouvriers
L’Ecume des jours
Le règne des objets
Délires et délices du cinéma Sarkozien
Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy reçoit le César du meilleur candidat à l'élection présidentielle des mains de 18 983 138 Français. Est-ce son rôle de flic new-yorkais joggant en tee-shirt "NYPD" dans les allées du bois de Boulogne qui nous a bouleversés ? sa prestance de cow-boy en Ray-Ban montant un cheval blanc lors d'une visite en Camargue qui nous a conquis ?
Kijû Oshida
L'autre empire des signes
To Be or Not to Be
Castigat Ridendo Hitler
Nagisa Oshima, le rebelle
Le décès récent de Nagisa Oshima nous a incités à consacrer un dossier lui rendant hommage, tant la présence du cinéaste dans l'histoire du Japon de l'après-guerre a été importante. Partant d'une réflexion écrite sur l'après-guerre, le réalisateur de Nuit et Brouillard au Japon s'est ensuite attaché, dès ses débuts, à brandir le miroir de son époque et de ses évolutions, en se situant dans une attitude, sinon protestataire, du moins critique par rapport aux autorités, et surtout à l'Autorité suprême : l'Empereur, dont il avait appris, adolescent, la perte de divinité à la fin de la guerre. Connu en Europe à partir de La Pendaison, quand il était déjà un cinéaste indépendant, la découverte progressive de ses films antérieurs confirmait qu'il avait toujours été un rebelle.