Petits maîtres hollywoodiens

Les films

- Stories we tell - Les Amants passagers - Effets secondaires - The place beyond the pines - Le Premier homme - El Premio - Queen of Montreuil - La Maison de la radio - The act of killing

Hommage Paulo Rocha, 1935-2012

par Jean A.Gili

Les vertes années du cinéma portugaus

Larmes de joie

par Lorenzo Codelli

La foule solitaire

Petits maîtres hollywoodiens, années 1930 à 1950

par Yannick Lemarié, Yann Tobin · visuels: Christian Viviani

Maîtres ou petits maîtres ? Le besoin de procéder par classification n'est pas un phénomène nouveau. Si le XIXe siècle a apporté un soin particulier à la constitution de catégories et de classes, le XXe n'a pas été en reste, notamment le cinéma, où il a décerné la titre de maître à certains réalisateurs tandis qu'il reléguait les autres au rang subalterne d'habiles artisans, voire de tâcherons.

Marco Bellocchio, la belle endormie

par Jean A.Gili

Vivre dans une Italie cynique et dépressive

Wong Kar-Wai, The Grandmaster

par Jean-Christophe Ferrari

Les films de Wong Kar-Wai se font de plus en plus rares (10 longs métrages et 8 courts métrages en vingt ans), mais chacun est un événement par son innovation et sa perfection. Avec The Grandmaster, le cinéaste d'In the Mood for Love s'attache, pour la première fois à réaliser un film de kung-fu, le genre le plus productif de Hong Kong (Les Cendres du temps, 1994, était un wuxiapan, un film de chevalerie et non de kung-fu). Par le soin qu'il met à ciseler chaque plan, chaque séquence, créant des atmosphères particulières à partir d'éléments naturels, il construit des écrins magnifiques pour les acteurs qu'il entraîne ans son univers. Consacré à Yip Man (ou Ip Man, selon que l'on adopte la lecture du Sud ou du Nord, autre sujet du film), l'un des grands maîtres du noble art, Wong Kar-Wai réussit une fois de plus une œuvre d'une grande beauté.

Kim Ki-Duk, une Pieta sans pitié

par Stanislas Bouvier

Pieta, un des meilleurs films de son auteur, est dans la ligne de ses créations personnelles antérieures par les thèmes de vengeance, de protestation sociale et de relations familiales troublées, comme par la vérité et la réalité qui y sont entremêlées. Depuis la sortie en France de Souffle (Soom, 2007), la carrière de Kim Ki-Duk nous était presque inconnue : Bi-mong (2008), Amen (2011) et deux collaborations scénaristiques. Seul Arirang (Cannes 2011), faux documentaire ou fiction trompeuse, nous avait permis de renouer avec lui et ouvrait la voie à une nouvelle oeuvre majeure, preuve que le cinéaste sortait de son désarroi de ne pas être reconnu dans son pays. Pieta est filmé avec une précision et une énergie remarquables, ce qui ne laisse aucun doute sur le retour de Kim Ki-Duk. Espérons que, à l'instar d'autres pays dans le monde, la Corée du Sud saura le reconnaître.

Peter Strickland, Berberian sound studio

par Adrien Gombeaud

Quand Stephen Frears parle de Ridley Scott et de son appartenance au cinéma anglais, il conclut souvent que le seul film britannique du réalisateur de Blade Runner est une publicité pour le lait qu'il a réalisée dans sa jeunesse. Sans partager quelque trait esthétique ou thématique avec Scott, Peter Strickland surprend comme son aîné par le caractère peu insulaire de son œuvre. En deux films, Katalin Varga et Berberian Sound Studio, il approche l'étrange par la méconnaissance linguistique (le hongrois, le roumain et l'italien, des langues qu'il connaît peu ou mal), et autopsie le désir comme la pourriture des fruits et des légumes qu'il filme. Chez Strickland, le cinéma écoute pour mieux voir. Il fusionne le sexe et l'horreur dans un giallo invisible à l’œil nu.