Iran

Il y a vingt ans tombait le mur de Berlin. Un tout autre mur charrie aujourd’hui son lot de victimes, dans les rizières du Bengale cette fois-ci. Sur des milliers de kilomètres, l’Inde a décidé d’ériger des rideaux de barbelés à sa frontière avec le Bangladesh. New Delhi souhaite entraver une immigration clandestine, qu’elle perçoit comme une menace pour son économie locale. L’autre danger est terroriste. Depuis les attentats de Bombay en 2008, les chantres de l’identité hindouiste prônent une politique d’enclavement des pays musulmans voisins. L’achèvement de ce mur de la honte des temps modernes est devenu cause nationale dans un pays qui compte pourtant la deuxième plus importante communauté musulmane au monde. Avec la menace supplémentaire d’étouffer une région enclavée, le Bengale, déchirée entre deux pays.

L’été,les bords de la Caspienne attirent les Iraniens. Pourtant, là aussi, les mollahs imposent leurs interdits : hommes et femmes n’ont pas le droit de se baigner ensemble. Ce reportage de Mickaël Bougouin, présenté au festival de Vannes, La Mer en images, du 11 au 27 septembre, nous montre avec ces bains étroitement surveillés un autre aspect de la dissidence : un élan têtu qui, sans heurter de front les autorités, contourne les règlements avec la patience des vagues courant sur le sable.

Depuis le début des années 90, Paolo Pellegrin parcourt le monde et couvre les conflits parmi les plus dangereux et les plus significatifs de l’actualité internationale. Humaniste dans l’âme et dans la démarche de son travail, il documente les drames contemporains « pour ne pas dire que l’on ne savait pas ». En marge de ses reportages de guerre, Paolo s’accorde des pauses pour relever des défis sur des thèmes plus légers : chroniquer la mode, saisir les athlètes olympiques en plein effort et surtout capter l’intimité des stars hollywoodiennes. Des extras que ce photographe de Magnum réalise toujours avec la même exigence, sans se renier lui-même.

Des cinq conflits qu’il a couverts, il a rapporté les images les plus bouleversantes. Courageux, audacieux, sensible aux drames humains dont il témoignait, Robert Capa était aussi, à la ville, un séducteur, un bon vivant qui allait de fête en fête et traitait d’égal à égal avec les personnages célèbres, les « people » de son temps, qu’il pre- nait en photo entre deux guerres. Il a même failli épouser un de ses sujets, Ingrid Bergman.

Leur univers a un bon demi-siècle de moins que le nôtre. Nostalgiques des années Elvis ou Johnny Cash, les rockabillies ont reconstitué à leur manière un mode de vie bercé de couleurs et de refrains rétros. Ce mouvement a fait des émules à travers la planète. Ici à Sydney, introduction à la scène.

Pupitres bien rangés et maîtresse enjouée, c’est l’école des années 50, celle que Robert Doisneau a pu fixer dans son objectif. Des images aujourd’hui impossibles à prendre à moins d’obtenir les multiples autorisations ou de flouter les regards. Alors, à défaut d’images actuelles, régalons-nous du regard de Robert Doisneau. Et donnons la parole aux professeurs des écoles qui, pour beaucoup, aimeraient qu’on les appelle encore instituteur ou institutrice.

Après des reportages sur la mode, Cathleen Naundorf réalise des photographies de mode. Elle jouit désormais des faveurs des grands couturiers, et de leurs pairs : ils sont brodeurs, chapeliers, corsetiers, on les nomme les « artisans d’art ». Elle expose, jusqu’au 31 octobre, à l’hôtel Sofitel Paris Le Faubourg.

Tous deux pompiers, Rémi Dussert et Stéphane Guinard ont passé dix-huit mois en immersion totale dans la vie du Service d’accueil, de recherche et d’investigation judiciaire (Sarij) du XVIIIe arrondissement parisien, au 34, rue de la Goutte-d’Or. Après plusieurs mois d’apprivoise- ment, ils sont parvenus à se fondre dans le décor. Extraits pris sur le vif.

Depuis des millénaires, ce petit cheval robuste est implanté sur les terres lacustres du delta du Rhône. Là, dans cet univers préservé, parmi les roselières, il vit sans contraintes. C’est un des derniers endroits au monde où l’étalon peut saillir ses juments en toute liberté. En Camargue, la nature garde ses droits. Les images de Hans Silvester (Rapho/Eyedea) et les textes d’Homeric célèbrent ce mariage sauvage dans un écosystème que le réchauffement climatique menace.

Jusque dans les années 90, la majorité des photojournalistes étaient autodidactes. A présent de plus en plus de jeunes suivent une formation technique, mais il y a encore dans le métier autant de définitions et de chemins possibles que de personnalités.

Au cœur de son œuvre, Agnès Sire* parle de ce rêveur engagé, cet artiste qui «savait saisir l’imaginaire d’après nature»

C’est une longue plongée dans l’univers cruel des « maras », ces gangs armés qui sévis- sent en Amérique cen- trale mais aussi en Cali- fornie et au Mexique. « La Vida loca », le beau film de Christian Poveda qui exposait l’an dernier à Visa pour l’image, sort en salles le 30 septembre. Une œuvre traversée par des scènes de tendresse et d’amour familial.