Dans l’art, le bonheur

Les dernières vidéos de l'artiste chinois Aniu ont pour vedettes des microorganismes du Chriesbach, ruisseau de la commune de Dübendorf, sur laquelle se trouve l'Institut de recherche aquatique des Ecoles polytechniques fédérales (EAWAG). Aniu y a travaillé pendant cinq mois et créé à l'aide d'instruments et de procédés scientifiques des images d'une grande force poétique, rappelant aux chercheurs les aspects un peu oubliés d'un sujet d'étude familier.

La voirie, la construction des routes ou celle des égouts sont des choses utiles. Aucun contribuable ne les contesterait. Mais l'utilité de l'art, qu'en est-il ? Dans son "discours au contribuable", Gerhard Schulze, sociologue renommé, soumet l'art à un contrôle fiscal critique. La rencontre avec l'art permet l'autotranscendance. Et celle-ci rend heureux/ Dès lors, l'art ne mérite-t-il pas qu'on y mette le prix ?

On attribue à l'art 99 effets, 99 manières de servir la société, 99 raisons de l'encourager. Mais l'art rend-il vraiment le monde plus juste, les hommes plus intelligents ? Et fait-il leur bonheur ? La réponse est simple : le bonheur, c'est de partager l'art !

Certes, constate Peter Schneider, l'art ne rend pas heureux comme, disons le Valium rend somnolent ou la Ritaline attentif. Le plaisir qu'on dérive de l'art est un phénomène beaucoup plus complexe, selon le psychanalyste.

La langue lui est amie, complice et amoureuse et il ressent comme un privilège de succomber à son charme : l'écrivain Michel Layaz évoque les moments de bonheur, de colère ou de découragement que lui procure l'écriture.

Pour augmenter ses budgets et asseoir son autorité, la politique culturelle du Royaume-Uni a de plus en plus souvent cherché à s'infiltrer dans les programmes socio-économiques. Les arguments utilisés sont connus : la culture favorise l'intégration tout en rendant les lieux de sa production attrayants aux éventuels investisseurs. Et cependant, cette même stratégie qui, dans un premier temps, s'est révélé si fructueuse est aujourd'hui remise en cause, rendant indispensables de mener une discussion sur les valeurs.

L'idée de "l'occasion propice" est étroitement liée à la notion de bonheur. Un artiste a même travaillé à mettre en scène, tel un spectacle, l'importance du bonheur dans l'art et dans la vie : Allan Kaprow. L'historien Philip Ursprung raconte pourquoi les happenings de Kaprow sont pour lui une source de bonheur et quelle est la politique culturelle qui rend heureux.

Dans l'exposition Milieux sonores, swissnex San Francisco présente des oeuvres d'artistes, de compositeurs et "sound-designers" suisses. Dans ces espaces sonores aménagées, le côté symbolique et la haute technologie se confondent en une expérience acoustique d'un genre tout particulier.

Des affiches politiques, des montagnes de déchets et la Cène de Michel-Ange ont servi de sources d'inspiration à l'artiste lucernoise Michelle Grob. Durant son séjour de douze mois en atelier à l'Istituto Svizzero de Rome, elle s'est immergée dans la Ville éternelle.

Swiss Lotto, Tribolo, Euro Millions : a priori, ces noms renvoyant à des jeux de hasard sont très éloignés de la culture. Et pourtant, sans eux et la Loterie Romande, qui les gère, le visage culturel de la partie francophone du pays n'aurait jamais le rayonnement qu'il a.