Guerres

Syrie : les craintes et les espoirs

par Joseph Daher

Le rôle central de l’organisation Hayat Tahrir al-Cham (HTC) dans l’offen- sive militaire qui a conduit à la chute du régime Assad en décembre 2024 a apporté une énorme popularité à l’organisation et à son chef Ahmed al- Chareh (précédemment connu sous le nom de Abu Mohammad al-Julani)1 . Ils bénéficient depuis lors d’une forme de légitimité « révolutionnaire », qui est utilisée pour consolider politiquement et militairement leur domina- tion dans les régions sous domination de HTC.

Géorgie : résister aux régimes autoritaires et impériaux

par Mariam Shengelia

Depuis le 28 novembre 2024, l’avenue principale de Rustaveli, à Tbilissi, est occupée chaque jour par des milliers de manifestant·es. Le mouvement, qui mêle émeute et folklore, rend ainsi hommage aux cent ans de l’insurrection populaire géorgienne contre l’annexion soviétique. Bien que la lutte pour l’indépendance face à la Russie demeure le moteur de cette mobilisation inédite, elle reflète également une colère sociale croissante contre le régime autoritaire local et l’emprise des puissances économiques étrangères. Pour comprendre cette lutte, au-delà de ses réductions médiatiques campistes, il est essentiel de la situer dans sa spécificité locale et dans le contexte post-soviétique plus large, d’en relever les points de tensions, sa force, ses impasses et ses possibilités de dépassement de la crise politique.

Antoine Moreau

par Ariel Kyrou

Faire sans faire : de l’art

Résister, reconstituer le sens

par Giuseppe Cocco

La gauche entre la paix et la guerre

Nouvelles guerres et guerres d’aujourd’hui

par Massimiliano Guareschi

Au cours des dernières décennies, lorsque l’on parlait de conflits armés, le mot guerre ne semblait plus suffisant. Il fallait y ajouter quelque chose, un adjectif. Si, dans le domaine des sciences sociales, Mary Kaldor et Herfried Münkler parlaient de « nouvelles guerres », dans le domaine stra- tégique et militaire, des formules plus imaginatives prévalaient : « guerre asymétrique », « guerres de troisième génération », « guerres non clausewitziennes », « three block wars », « netwars », etc . Fréderic Gros, de son côté, allait jusqu’à proposer de prendre congé du terme, à partir de la dis- tance radicale qui sur le plan matériel, politique, social et culturel, séparait les conflits armés du présent de ce qui depuis des siècles avait été rassemblé sous le signifiant guerre.

Femmes entre guerres et paix

par Monique Selim

Se plonger dans la quête des liens qu’ont les femmes avec la guerre et la paix enjoint tout d’abord à quelques démontages d’opinions courantes et de soi-disant évidences. En premier lieu on trouve l’idée que la guerre est une affaire d’hommes, ce qui parait un fait objectif majoritaire mais qui est démenti à la marge par les historiens et les anthropologues. Danièle Palmieri et Irène Hermann rappellent ainsi toutes les participations féminines à la guerre et les nom- breuses cheffes de guerre dans un passé proche et lointain ainsi que dans les sociétés précapi- talistes, au-delà des célèbres Amazones. Plus récemment, au XXe siècle, les femmes ont formé des bataillons et été au front en Russie, en Yougoslavie et dans nombre de guerres de libération nationale comme en Algérie, au Vietnam ou encore au Bangladesh. Dans ce dernier pays les militants ont toujours mis les femmes en tête des manifestations, ce qui revient à leur faire subir les premiers coups sans vraiment décourager les attaques. Les armées révolutionnaires comptent aussi significativement des femmes combattantes mais les Jihadistes ramènent les femmes à leurs fonctions les plus serviles. Une fois la victoire arrivée, malgré leur rôle impor- tant et les dangers que les femmes ont encourus au risque de leur vie, elles sont plus ou moins renvoyées dans leur foyer et de façon récurrente écartées des institutions politiques centrales.

Près de trois ans après l’invasion, la parole aux femmes ukrainiennes de Trieste

par Elisabetta Michielin

Fin février 2022, dans les jours qui ont suivi l’invasion russe de l’Ukraine – dans une sorte de réflexe pavlovien – j’ai participé à une manifestation pacifiste entre compagni, un mot-refuge qui depuis bien trop longtemps ne veut plus rien dire. Les mêmes camarades qui, jusqu’au 23 février 2022, étaient certains que la Russie n’envahirait pas l’Ukraine, dès le 24 février trou- vaient les coupables sans hésitation : les Américains, l’OTAN et, surtout, les Ukrainiens qui ré- sistaient. L’Ukraine était blâmée car, telle une fille imprudente, elle aurait joué avec le feu et pro- voqué son voisin masculin en le trahissant avec l’amant de l’autre côté de l’océan. Exactement comme le récite la vulgaire comptine patriarcale fredonnée par Poutine au président Macron, quelques jours avant l’agression : « Que cela te plaise ou non, tu devras le supporter, ma belle ». Lors de cette manifestation, cependant, il y avait aussi une centaine d’Ukrai- niennes de Trieste, des travailleuses immigrées qui défendaient la résistance ukrainienne, venues sur la place avec des pancartes contre l’invasion et des photos de Poutine affublé de la moustache d’Hitler. Ce sont elles qui – comme dans une épiphanie – m’ont fait réfléchir et penser. C’est leur douleur et leur détermination qui m’ont ouvert les yeux, me permettant de regarder la guerre sous une autre perspective.

Désarmer le lexique guerrier

par Yves Citton

Produire et livrer davantage d’armes pour soutenir les militaires ukrainiens qui se battent contre l’invasion de la dictature poutinienne ? Ou tarir les flots qui enrichissent le complexe militaro-industriel en multipliant les victimes de la guerre ? L’intuition qui anime cet article est que tout est déjà trop tard dès lors qu’on se trouve pris dans ce type de tenailles. Contrairement à l’adage, on ne choisit jamais entre la peste et le choléra : quand la maladie est là, c’est l’un ou l’autre qui vous frappe, sans demander votre avis. Si l’on y survit, la vraie question est : comment contenir la prochaine épidémie ? C’est ce qu’essaieront de comprendre les pages qui suivent.

1989

par Ilko-Sascha Kowalczuk

Le rêve de l’Europe et son avenir aujourd’hui

Déjouer le chantage de l’urgence

par Jules Falquet

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