Emilie Simon

Directeur artistique Maquillage et Couleurs chez Givenchy, Nicolas Degennes est aux antipodes du maquilleur des podiums de défilés et c’est ailleurs qu’il a forgé son style et son oeil aiguisé.

Après l’excellente DJ et productrice russe Nina Kraviz et le danois Kasper Bjørke, c’est au tour du trio venu de Suède, Kate Boy, d’entrer dans la danse afin de réinterpréter un classique connu de tous dans le cadre du projet « Music Turned Upside Down ».

Avec son groupe Culture Club, il a apporté un souffle nouveau à la pop anglaise : alignant bon nombre de tubes quasi planétaires avant de se réinventer en artiste solo : tantôt chanteur, tantôt DJ ultra-reconnu par ses pairs. Avec son dernier album, This Is What I Do, il renoue avec le style qui l’a fait connaître : faisant fi des tendances, afin de livrer une collection de pop songs au charme hors du temps. Non sans afficher un make-up toujours irréprochable, bien sûr !

Depuis 2004, ces filles dans le vent suscitent autant l’intérêt des médias mode que musique et acquièrent un fervent public dont la fidélité ne se dément pas. Ces fans des Strokes, Ramones et autres Libertines ont connu des changements en leur sein mais ont cependant su perdurer dans le temps. Après d’illustres prédécesseurs comme Iggy Pop ou les Rolling Stones, Plastiscines s’associe aujourd’hui au parfum Black XS de Paco Rabanne pour une série de reprises de tubes rock - mais pas seulement - intitulé The Rock Cover Album. Rencontre avec ces trois drôles de filles : Katty au chant, Louise à la basse et Anaïs à la batterie.

Malgré l’explosion récente des couleurs et des formes rencontrées dans le maquillage, rares sont les make-up artists capables de réinventer profondément le genre. Isamaya, autodidacte de 25 ans basée à Londres, en fait partie. Véritable peintre, elle révèle avec force et singularité une nouvelle beauté des corps et des visages. Son style tribal, imagé, dézoné, démontre une maturité artistique aussi bouleversante qu’énigmatique. Acclamée par de très nombreuses marques (Moncler, Stussy…), des magazines tels que i-D ou Love, dont elle fait régulièrement les couvertures ; travaillant avec Nick Night, David Simms ou Kanye West, Isamaya nous montre la voix d’une beauté à la fois ancestrale et innovante.

Le hip-hop Soul a trouvé ses muses, répondant aux noms de Erykah Badu et Janelle Monáe : les opposantes du versus de ce mois. Engagées, ces deux voix divines partagent le même discours qui prône le statut de femme libérée s’insurgeant contre la marginalisation des minorités sociales. Réunies le temps d’un morceau, chacune garde néanmoins son empreinte personnelle. Si miss Badu est plus tournée vers le negro spiritual à l’ancienne tout droit sorti des années 90, Janelle Monáe se conforte plus dans un esprit sixties acidulé aux instrumentalisations rythmées.

On découvre à peine son jolis minois et sa frimousse mutine dans l’Hexagone mais, outre-Manche, cette jeunette de 19 ans est l’une des artistes « BBC Sounds » donc considérée comme l’un des talents les plus prometteurs et a déjà fait sensation au très prisé festival de Glastonbury. Son premier album pop-rock matiné de sa voix puissante et rocailleuse est attendu d’ici quelques mois.

Quatre ans après Flesh Tone, Kelis revient avec Food, un album à la couleur soul signé chez les Anglais de Ninja Tune. De passage à Paris, on en a profité pour discuter avec l’ex compagne de Nas de musique, de beauté et… de bouffe.

La mode, depuis les années 90, joue régulièrement sur les genres en beauté. à l’image d’Andrej Pejic, top travesti qui a défilé en 2011 pour Jean-Paul Gauthier ou encore Raf Simons. Mais la musique, elle, va plus loin. La beauté et le make-up chez les musiciens transforment et même transgressent la question de genre… pour se faire l’écho d’une génération anti-normalité.

Invoquons les esprits magiques et parfumés de la musique. Et de la virilité. Ténébreux, sensibles, archaïques, imparfaits, vivants, dansants… Voici la scène musicale française au masculin pluriel incarnant, beaux comme des sillages, les odeurs contemporaines de l’Humanité.