La peinture de Pierre Thorelle
Les peintures tout à la fois réalistes et poétiques de Pierre Thorelle
Les tableaux enchanteurs de Louis Gagez
D’abord, il y a la matière. De la peinture en larges couches au cœur de laquelle le rêve prend forme, mine de rien, sans avoir l’air d’y toucher. Sans doute, dans le secret de l’atelier de Louis Gagez, distingue-t-on déjà les prémices de l’œuvre à vernir. Mais rien n’est encore joué, rien ne s’impose. Puis l’artiste ponce, gratte, laisse couler la peinture, provoque des plissements, des reliefs, comme le ferait sur la terre quelque gigantesque mouvement de terrain. Alors, peu à peu, apparait la poésie, des formes évocatrices, des tessons de paysage, de brèves échappées de lumière. Là se joue l’avenir du tableau, dans cette genèse colorée, encore indistincte, brumeuse peut-être. « J’aime traiter la matière avec gourmandise, son contact, son odeur, sa lenteur d’exécution, qui laisse au regard le temps d’envisager le reste. » écrit Louis Gagez, qui par un cheminement paisible parvient au moment ultime où le tableau se révèle, où il ne faut plus rien toucher, où le paysage emporte le regard vers des ciels profonds, au cœur duquel le bleu se démultiplie, chante et se désenchante, résonne comme l’écho sonore de quelque chose qui nous dépasse.
Les sculptures décalées de Gérard Cambon
Les sculptures alertes de Lisbeth Delisle
L’abstraction façon André-Pierre Arnal
Quoiqu’en dise et quoiqu’en pense une certaine intelligentsia parisienne, la peinture n’est pas morte (et nous le prouvons à chaque numéro) à l’avènement de la photographie. Elle n’est pas moribonde non plus. Le génie des artistes a permis depuis un peu plus d’un siècle qu’elle explore de nouvelles contrées, réservées à elle seule ; ai-je besoin, vraiment, de développer ou faut-il que je vous cite, pour la France, les noms de Velickovic, Pignon-Ernest ou Garel ? Pour l’étranger, les noms de Balthus, Bacon ou Music ? La peinture a emprunté mille chemins différents, ce qui offre aujourd’hui à qui sait voir l’un des moments artistiques les plus riches de l’histoire de l’humanité. Certains ont suivi la voie de la figuration, d’autres celle de l’abstraction. Ainsi André-Pierre Arnal. A l’image de ses grands devanciers de l’abstraction, il a bâti une œuvre sans référence directe au réel, une œuvre d’imagination pure, à base de collages et de décollages notamment, « d’arrachages » qui donne du monde une vision colorée et sublimée