Centrafrique

Plusieurs ONG s'alarment de la situation sanitaire, alimentaire et sociale dans ce pays au coeur du continent africain, qui semble en passe de rejoindre la liste des États en faillite.

Négligée pendant des décennies par la communauté internationale, et en premier lieu par la France qui a regardé le pays se déliter, la République centrafricaine est devenue un baril de poudre. Alors que des factions rebelles se partagent le territoire et pillent les populations, l'ONU et Paris hésitent à intervenir.

L'intervention militaire qui se prépare en Centrafrique, menée par la France, ne résoudra pas l'absence de développement depuis plusieurs décennies. Comment un pays soi-disant bourré de richesses ne parvient-il pas à les exploiter ? Reportage dans la zone diamantifère de Carnot.

Alors que les violences continuent dans ce pays sous tension depuis mars, la France envisage une intervention militaire rapide avant que l'ONU ne prenne le relais. Mais les problèmes auxquels est confrontée la Centrafrique sont bien plus profonds.

Un blessé grave, du bétail volé et un village incendié : c'est, selon les conventions de Genève, un crime de guerre. C'est aussi le quotidien d'une partie de la Centrafrique, déchirée par des affrontements entre milices depuis le renversement du président Bozizé par des bandes armées qui vivent désormais du pillage du pays.

Inexorablement, la Centrafrique se vide de ses populations musulmanes, chassées par les milices « anti-balakas », sous les yeux des forces françaises et étrangères qui ne sont pas assez nombreuses pour empêcher cet exode.

L'ouverture du sommet France-Afrique au moment où Paris s'apprête à intervenir militairement sur le continent pour la deuxième fois de l'année souligne le dilemme actuel : par quoi remplacer la Françafrique ? L'Élysée plaide pour de nouveaux partenariats. Mais entre influence et tutelle, la frontière est des plus minces.

Depuis plusieurs décennies, la Centrafrique est moins gérée par ses dirigeants que par ses voisins autocrates. L'intervention de la France dans ce chaudron ne va pas arranger la situation.

Le débat sur la prolongation de l'opération Sangaris aurait pu être l’occasion de mettre honnêtement les cartes sur la table. Au lieu de cela, l'exécutif français refuse d'assumer le coût et les moyens nécessaires à sa réussite.

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