Sarkozysme

L’envie

par Marine Turchi

Le pouvoir et l'envie d'y rester. Menacé, affaibli, Nicolas Sarkozy sait rebondir, le plus souvent à sa droite. La crise économique frappe le pays ? Durant l'hiver 2009-2010, en amont des régionales, il fait diversion avec un débat sur l'identité nationale stigmatisant les musulmans.

L’avarice

par Laurent Mauduit

C’est un trait distinctif de Nicolas Sarkozy : il se prête assez facilement à la caricature. Au fil des ans, la presse l’a donc moqué en le présentant sous des apparences multiples ; tantôt sous les traits d’un Louis de Funès agité et bourré de tics, tantôt sous ceux de Napoléon III, sorte de Nicolas le Petit autoritaire multipliant les cadeaux somptueux aux obligés du Palais. Mais nul n’a pensé à le présenter sous les traits d’Harpagon. Et pourtant, il va falloir y songer. Car s’il faut recenser les sept péchés capitaux de la Sarkozie, l’avarice figure naturellement en bonne place.

La gourmandise

par Fabrice Arfi

Nicolas Sarkozy n’aime pas que le chocolat. Il y a l’argent aussi. Le 13 octobre 2011, lors d’une visite du centre Pompidou mobile, à Chaumont, dans la Haute- Marne, le président de la République est resté en arrêt devant le célèbre monochrome orange du peintre Yves Klein, le premier de l’histoire de l’art. « Ça, c’est plusieurs millions », s’est extasié le chef de l’État. « Léger, c’est cher ? Klein, plus que Léger ? Moins que Matisse ? » a-t-il ensuite demandé aux officiels qui l’accompagnaient.

L’acédie

par Antoine Perraud

Nicolas Sarkozy n’y peut rien, il est hargneux. Selon le classement cher à la médecine antique, il est sanguin et bilieux. Puisque Frédéric Mitterrand s’avère flegmatique et mélancolique, le président de la République et son ministre de la Culture incarnent, à eux deux, les quatre tempéraments distingués par Hippocrate.

La luxure

par Martine Orange

Il n’avait pas fallu trois heures après le résultat de l’élection présidentielle pour se rendre compte que quelque chose clochait. Au lieu de rejoindre la foule de ses partisans qui l’attendaient place de la Concorde, Nicolas Sarkozy avait préféré fêter sa victoire présidentielle au Fouquet’s. Une trentaine de patrons du CAC 40, de grands banquiers, des grandes fortunes l’attendaient dans ce grand hôtel de luxe des Champs-Élysées, se congratulant de l’arrivée d’une nouvelle ère. Jamais la proximité du pouvoir et de l’argent ne s’était affichée avec autant d’ostentation.

L’orgueil

par Valentine Oberti

Nicolas Sarkozy voulait publier un livre sur le modèle de la Lettre aux Français de François Mitterrand en 1988, agrémenté de plus d’éléments personnels. Il voulait s’expliquer sur ses actes qui ont tant choqué certains en début de mandat et qui lui ont valu le surnom de « président bling-bling » : le Fouquet’s, les vacances sur le yacht de Bolloré, les dérapages de langage (« Casse-toi, pauv’ con ! »), la nomination de son fils Jean à l’EPAD, Kadhafi et sa tente à l’Élysée, l’étalage de sa vie privée dans la presse.

La colère

par François Bonnet

Ce devait être la rupture. Ce fut la colère. Coups de grisou, coups de menton, accès de fièvre et phrases assassines. Oublions là le président éruptif : celui du « Casse-toi, pauv’ con ! », celui du « Viens, descends, si t’es un homme »…