Bernard Noël, l’idylle impossible

Un recueil d’une majeure partie de l’oeuvre en prose de l’Autrichienne Ingeborg Bachmann nous donne à réentendre l’humanité engagée de l’écrivain disparu en 1973.

En 1945, Jean Rounault est déporté vers les mines du Donetz, en Ukraine. Il y connaîtra l’angoisse, mais aussi la solidarité.

Depuis cinq ans, une petite maison béarnaise joue les agitatrices de talents au service de la nouvelle et des formes courtes de narration. En marge de l’actualité et des canons consacrés de la littérature.

Déployant une intense activité culturelle, la capitale alsacienne n’est pas à un paradoxe près : alors qu’elle multiplie des rencontres avec les écrivains, grâce à des librairies très actives, sa vie littéraire souffre d’un manque d’événements vraiment fédérateurs. Une ville écartelée entre dynamisme et repli sur soi.

Enfant d’un pays perdu, Bernard Noël a échangé sa foi religieuse contre la lucidité littéraire. Naturellement en révolte, l’écrivain porte deux corps, celui de chair et celui de mots. Deux corps inconciliables puisque ni l’Éros ni le verbe ne donnent accès à l’Autre.

La parution du premier volume des OEuvres de Bernard Noël fait émerger la part mystique du rapport que l’auteur entretient avec l’écriture. Vaine, la quête de l’Autre nourrit cependant l’oeuvre, et celle-ci à son tour alimente le fonds culturel de l’humanité. Une manière de poursuivre sans cesse le sens.

Écrivain de langue allemande et française, traductrice, Anne Weber publie simultanément un conte cruel et une magistrale tragédie d’outre-tombe, deux textes où affleurent sourires et émotions vives.