Jules Verne
Grand entretien avec Dominique Viart et Luc Lang
Semprún n’est pas mort
Jorge Semprún n’est pas mort le 7 juin 2011. Son œuvre reste extraordinairement vivante et actuelle. Un fort volume de la collection « Quarto » (Gallimard) vient de nous restituer les textes relatant son itinéraire de jeune résistant communiste dans le sud de la Bourgogne, chargé de la réception de parachutage d’armes par les services secrets britanniques et leur répartition parmi les membres du maquis de l’Yonne et de la Côte - d’Or, son arrestation par la Gestapo à Joigny, en septembre 1943, son expérience de la torture et de sa déportation à Buchenwald d’où il ne revint qu’en avril 1945.
Un cri du corps
À la mort de son père, Lison retrouve un journal écrit de la main du défunt. Il ne s’agit pas d’un journal intime mais d’une consignation méticuleuse dès l’enfance et jusqu’à la mort du narrateur de toutes les manifestations de son corps ; des plus banales aux plus particulières (saignements de nez, opérations chirurgicales, éternuements, bâillements, etc.).
Sachenka ! Mon unique amour !
Les souvenirs défilent dans la vie de Sacha et de Volodia : la guerre a séparé les deux âmes sœurs, enfants touchés par l’amour, mais la vie continue à palpiter entre les lignes de leurs lettres. Pourtant il ne semble pas que les courriers arrivent à destination, sans doute la réponse n’est-elle pas nécessaire lorsque l’on connaît tout l’un de l’autre – ou l’écriture permet-elle simplement de se guérir, de se retrouver, de se confier à soi-même et d’arrêter l’horloge.
Éloge de l’aridité
Carte blanche à Richard Millet
“Je suis un artiste. ”
Jules Verne dans la Pléiade, qui l’eut cru ? Sa fausse réputation d’écrivain populaire, le volume impressionnant de ses écrits et la difficulté du choix des œuvres étaient autant d’embûches que de pièges à la sacralisation d’un écrivain dont il reste beaucoup à découvrir. Le voir entrer dans la Pléiade, avec en plus l’honneur d’un Album, c’est le rêve de tout lecteur qui a grandi en se « graissant les mains » à cette littérature-là. C’était du moins le mien. L’occasion est trop belle pour refuser un dossier à l’auteur de Vingt-mille lieues sous les mers.
Quelle place pour Jules Verne dans la littérature ?
Question vaste et complexe ! Nous ne retiendrons ici qu’un aspect de cette question en examinant la manière dont Jules Verne se situe lui-même dans ses romans par rapport à d’autres auteurs, ceux qui l’ont influencé bien sûr comme Victor Hugo et Edgar Poe, ceux qui lui servent de repères (Daniel Defoe, Fenimore Cooper, Charles Dickens), et ceux qui se posent en concurrents (André Laurie, Alexandre de Lamothe).
Renoir ou une peinture de rencontres
Le Kunstmuseum de Bâle présente pas moins de cinquante œuvres de Pierre-Auguste Renoir dans une exposition qui met l’accent sur les premières années de création de l’artiste. Elles vont façonner sa manière de peindre et l’amener petit à petit vers les scènes en plein air si connues, tel le Bal au moulin de la Galette. Des salles thématiques regroupent portraits, paysages et natures mortes afin d’apporter un éclairage sur le regard que porte Renoir sur son art.
Héros africains à visage découvert
Les portes d’entrée dans l’univers de la statuaire africaine sont multiples. Les amateurs proviennent des horizons anthropologiques, ethnologiques ou encore de l’art moderne, par passion pour l’épuration des traits, formes essentielles et lignes de force qu’ont su se réapproprier Matisse et les cubistes
Retour en Catalogne
L’ étape de l’art gothique européen que nous connaissons par convention comme « gothique international » coïncide avec l’un des cycles les plus importants et les plus créatifs de l’histoire de l’art catalan, qui s’étend de la fin du XIVe siècle jusqu’au milieu du XVe.
“J’ai passé toute ma vie à essayer ” : Degas et le laboratoire du nu
Le musée d’Orsay propose la première exposition monographique sur le nu dans l’œuvre d’un peintre surtout célèbre pour ses danseuses et ses chevaux. La fragilité de ces dessins, très souvent composés sur papier, avait empêché qu’on les présente jusque là, alors qu’ils occupent un tiers de sa production. Pendant cinquante ans, Degas perfectionna cette technique qui lui permettait d’exercer son esprit de recherche, de faire évoluer son style et de trouver de nouveaux moyens d’expression.
De nouveaux adeptes de l’engagement : les artistes contemporains mexicains
Le musée d’art moderne de la Ville de Paris propose une exposition surprenante. Resisting the Present fait découvrir au visiteur vingt-quatre artistes mexicains contemporains, grâce à une sélection d’œuvres représentatives de leur travail et de leur parti pris esthétique. Le parcours se place sous le signe de la diversité : des dessins, des photographies, des vidéos, des installations convoquant plusieurs supports, sont présentés. Cependant, une nette impression de cohérence se dégage de la visite : il s’agit d’interroger le présent du Mexique, nation à l’histoire complexe, déchirée par une violence qui ne semble pouvoir être vaincue. Les explications fournies pour chaque œuvre facilitent grandement la compréhension des pièces et permettent de saisir les liens qui existent entre elles.
“Je sentais le destin en marche, je l’ai chevauché ”
C’est en ces termes que Bob Dylan, dans ses Chroniques, décrit son irrésistible ascension musicale. L’exposition que la Cité de la Musique consacre au pape de la folk-song s’intéresse à ce début de carrière, qui fut une consécration immédiate. Il est justifié de parler d’« explosion rock » : de 1961 à 1966, l’activité créatrice de Dylan est d’une fécondité rare. Cependant, célébrer un artiste de son vivant se révèle un pari risqué et le résultat est ici inégal.
Aux sources de l’imaginaire de Claude Debussy
L’ouvrage, paru à l’occasion du cent cinquantième anniversaire de la naissance de Claude Debussy, offre d’explorer l’imaginaire qui a engendré son œuvre, à travers les regards croisés de musicologues et d’historiens d’art.
“Le génie du lieu ”
Entretien avec M. Christof Rösch