Grand tour de Miguel Gomes

Les fantômes des Algériens disparus dans les années 1990 alimentent une métaphore politique sur le retour du refoulé de la “décennie noire”. Bien que peignant avec talent les séquelles du terrorisme et le dérèglement climatique, le film n’est pas vraiment abouti.

Nejma, seule femme de la manade de taureaux où elle travaille, rêve de s’imposer dans les courses camarguaises. Après une trouble nuit, elle commence à se transformer. Un western fantastique mal maîtrisé qui se prend les pieds et les sabots dans le genre.

Un célèbre chef d’orchestre apprend qu’il a été adopté et qu’il a un frère biologique, employé dans une cantine, tout aussi doué que lui... Emmanuel Courcol (Un triomphe ) livre un “feel good movie” fonctionnel mais bienveillant sur le déterminisme social.

Deux missionnaires mormones toquent à la porte du pimpant Mr. Reed. Lorsque ce dernier cherche à éprouver leur foi, elles craignent pour leur vie. Un thriller atypique, qui utilise longtemps le langage comme arme acérée, avant de rentrer laborieusement dans le rang.

Sorte d’étude pour un impossible portrait de Leni Riefenstahl, ce film plonge dans un impressionnant fond d’archives tout en revenant sans cesse buter sur l’opacité verrouillée du visage de la cinéaste. Une œuvre assez vertigineuse.

Leni Riefenstahl, hier et aujourd’hui

Mareike Engelhardt livre un premier long métrage coup de poing, inspiré de faits réels, sur le parcours d’une jeune Française partie rejoindre Daech en Syrie. Cette fiction implacable explore avec justesse les mécanismes de l’embrigadement.