Amateur de signes, de chiffres et de symboles, Claude Lelouch entend avec ce film fêter ses 50 ans de cinéma. Ces amours-là se présente donc comme une sorte de synthèse de la filmographie du cinéaste, remontant à des sources autobiographiques (Lelouch lui-même est un des personnages secondaires du récit) pour faire remonter tous les fondamentaux de son univers.
Happy Few
Ces amours-là de Claude Lelouch
Happy Few de Antony Cordier
On ne saurait l’expliquer, mais il y a quelque chose de très sincère dans les films d’Antony Cordier, si bien qu’ils ont l’air de lui ressembler. Alors arguons qu’Antony Cordier sait être léger et on lui en sait gré, car d’emblée Happy few s’inscrit dans une tonalité non dramatique et se dévoile sur un ton libre dans une belle économie de mots.
The Housemaid de Im Sang-soo
The Housemaid présente une nouveauté pour le cinéaste Im Sang-soo (Une femme coréenne, Le Vieux jardin) : il s’agit de sa première œuvre de commande, le remake d’un classique local de Kim Ki-young, sorti en 1960. D’emblée, le cinéaste s’approprie le film en modifiant considérablement l’esprit du scénario : ce qui était une étude de la classe moyenne sud-coréenne se transforme en une radicale lutte des classes, opposant une jeune femme désargentée (mais heureuse) à une famille richissime, qui ne règle ses problèmes qu’à grands coups de chèques.
Notre jour viendra de Romain Gavras
Notre jour viendra est le premier long métrage de Romain Gavras, fils de Costa Gavras et cofondateur avec Kim Chapiron du collectif Kourtrajmé, vigoureusement soutenu (ici encore évidemment) par Vincent Cassel. Avec ces arguments, plus un pitch étrange et un titre revendicateur, on était en droit de s’attendre à une œuvre gorgée de sang neuf et qui déménage. Mais en définitive que voit-on à l’écran ?
Les Runaways de Floria Sigismondi
L’adaptation des mémoires de Cherie Currie a été confiée à F. Sigismondi, réalisatrice de clips qui signe ici son premier film. Retraçant le parcours des Runaways, le premier groupe de rock exclusivement féminin, depuis sa formation en 1975 jusqu’au départ de Cherie Currie en 1977, la cinéaste s’est concentrée sur la relation entre Currie et Joan Jett, la seule membre du groupe qui fera carrière par la suite. Le casting est surprenant : l’enfant-star Dakota Fanning et l’héroïne de Twilight, Kristen Stewart, trouvent en effet une belle occasion de casser leur image sage.
The Town de Ben Affleck
Dans The Town, c'est justement la ville de Boston, et plus particulièrement le quartier de Charlestown, qui tient le premier rôle. Ville de traditions, de clivages également, où les “townies” (natifs de la ville) s'opposent aux “toonies” (les Blancs fraîchement installés). Pour son deuxième long métrage après le réussi Gone Baby Gone, adaptation risquée d'un roman de Denis Lehane, l'acteur et scénariste Ben Affleck a choisi de s'ancrer une nouvelle fois dans l'authenticité de sa ville natale, et de replonger dans le pur polar.
Chantrapas de Otar Iosseliani
Après bientôt trente ans d’absence, pour cause d’exil en hexagone, Otar Iosseliani s’en est allé faire un petit tour en son pays natal, la Géorgie, pour y réaliser, avec des délicatesses de papillon, un film dont la dimension pudiquement autobiographique n’échappera à personne.
Homme au bain de Christophe Honore
Cinéaste infatigable et régulier, Christophe Honoré construit à l’évidence une œuvre. Le problème, ici, c’est qu’on a le sentiment qu’il se laisse fasciner par cette idée de construction, et que la fonction de ce film est avant tout d’occuper une place dans l’ensemble : celle de l’inévitable “film-esquisse”, urgent, personnel, improvisé, destiné à être mal vu, mal connu, mal aimé.
Mange, prie, aime de Ryan Murphy
Mange, prie, aime commence là où se terminent d’habitude les comédies romantiques. Notre héroïne a tout : maison, mari et travail de rêve. Mais, plutôt que de vivre heureuse jusqu’à la fin de ses jours, elle préfère entamer une quête spirituelle à travers le monde. Tiré du livre autobiographique d’Elizabeth Gilbert, qui a fait un tabac aux États-Unis, ce road-movie “spirituel” serpente donc dans les rues de Rome à la recherche du plaisir de manger, se pose en Inde pour méditer avant de s’ouvrir à la sensualité à Bali.
Simon Werner a disparu... de Fabrice Gobert
Alors que Simon Werner a disparu... aurait pu être un mauvais remake d’Elephant, Gobert réussit un film à la croisée du teen movie et du thriller tout en imposant un style très maîtrisé. On retrouve l’atmosphère d’un lycée où un drame se déroule, le recoupement de points de vues sur les événements d’une même période, mais Gobert se démarque de Gus Van Sant en voulant affiner la psychologie de quatre lycéens, auxquels le film consacre, pour chacun d’eux, une partie.